Ont été interrogées, les PME de 10 à 249 personnes, actives en 2005 et en 2010, indépendantes ou appartenant à un groupe et localisées en France métropolitaine. L’enquête a été conduite entre septembre et décembre 2010 auprès de 12 001 entreprises (sur un total de 78 907 entreprises), hors entreprises agricoles et financières ; le taux de réponse a été de 77% (essentiellement par internet, 94%).
L’enquête s’est attachée à différencier les entreprises à la forte croissance (caractérisées par un taux de croissance annuel moyen de l’emploi de plus de 20 % sur la période 2005-2008), des autres entreprises. Les gazelles (jeunes entreprises créées entre 2003 et 2005, caractérisées par un taux de croissance annuel moyen de l’emploi de plus de 20 % sur la période 2005-2008) ont été identifiées ; ce sont moins de 1% des PME. L’enquête les intégrera dans le groupe des entreprises à forte croissance soit 5% des entreprises observées.
Les services (dont le commerce) regroupent les 2/3 des entreprises à forte croissance :
Secteur d’activité |
Entr à croissance forte |
Dont Gazelles |
Dont autres entr à croissance forte |
Entr à croissance faible ou moyenne |
Total |
|||||
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
|
Services TIC (code J) |
318 |
15,5 |
59 |
2,9 |
259 |
12,6 |
1 741 |
84,5 |
2 059 |
100 |
Services aux entreprises (code M) |
437 |
6 |
76 |
1 |
361 |
5 |
6 843 |
94,0 |
7 281 |
100 |
Services aux ménages et services administratifs aux entr (codes G-N sauf J, K et M) |
1 958 |
5,5 |
356 |
1 |
1 602 |
4,5 |
33 425 |
94,5 |
35 382 |
100 |
Construction (code R) |
688 |
4,2 |
129 |
0,8 |
559 |
3,4 |
15 961 |
95,9 |
16 648 |
100 |
Industrie (code B à E) |
722 |
4,2 |
99 |
0,6 |
623 |
3,6 |
16 814 |
95,9 |
17 537 |
100 |
Total |
4 122 |
5,2 |
719 |
0,9 |
3 403 |
4,3 |
74 785 |
94,8 |
78 907 |
100 |
51% ont cherché un financement par prêt en 2010. Elles étaient 42% en 2007, alors que 62% l’envisagent entre 2011 et 2013 ; les entreprises à forte croissance ont été les plus nombreuses à rechercher un financement en 2010, alors que les entreprises aux croissances moyennes ou faibles ont été moins demandeurs ; la hausse 2011-2013, plus importante correspond à une prévision, qui plus est sur 2 années.
Le type de financement recherché est diversifié, les prêts bancaires étant demandés avec la même intensité quelque soit le type de croissance (37 à 41% en 2010), alors que les entreprises à forte croissance sont aussi davantage demandeurs des autres modes de financement (prêt par le dirigeant, la famille, les structures publiques…).
En ce qui concerne les prêts bancaires toujours, le secteur des services est moins demandeur que la construction et l’industrie (entre 27 et 36% en 2010 contre 40/41%), quelque soit la période observée :
Industrie |
Construction |
Services aux ménages et… |
Services aux ent |
TIC |
Total |
|
2010 |
40 |
41 |
36 |
30 |
27 |
37 |
2007 |
38 |
37 |
30 |
27 |
21 |
33 |
Prévisions 2011-2013 |
60 |
54 |
51 |
44 |
43 |
53 |
Les financements obtenus l’ont été plutôt avec succès dans les modalités demandées, puisqu’en 2010 seulement 6% sur les 36% demandeurs ont connu un échec partiel ou complet : par contre le taux d’échec (partiel ou complet) a nettement augmenté entre 2007 et 2010, passant de 5% à 17% (22% pour les entreprises de croissance)
Financement par prêt bancaire |
2010 |
2007 |
||||
Tous |
forte croissance |
Ent faible/moyen croissance |
Tous |
Ent forte croissance |
Ent faible/moyen croissance |
|
Demandé |
35,9 |
39,8 |
35,7 |
31,5 |
37,2 |
31,2 |
Dont échec partiel ou complet |
6,0 |
8,8 |
5,8 |
1,7 |
2,4 |
1,7 |
Taux d’échec en % |
16,7 |
22,1 |
16,3 |
5,4 |
6,5 |
5,4 |
Les refus de prêt tiennent surtout à deux raisons, la cotation globale de l’entreprise (le rating) et l’insuffisance de capitaux, bien plus que le manque de garanties, un potentiel insuffisant ou le risque trop important ; ces informations demanderaient à être confirmées par les banques puisque seuls les dirigeants de PME ont été interrogés.
Les prêts auprès d’autres personnes ou structures ont été peu nombreux (7% ont été concernés, 8,8% pour les entreprises de forte croissance), avec des taux de succès nettement moins favorables : propriétaires et dirigeants (3,1% dont succès complet 2,2), famille/amis (1,1 dont 0,5 de succès), personnel de l’entreprise (0,8 dont 0,5 de succès), autres entreprises (1,2 dont 0,6) et autres sources (0,9 dont 0,5) ; les établissements financiers et plus spécifiquement les banques sont donc les pourvoyeurs principaux de prêt.
En résumé, les demandes de prêt, selon le type de croissance, ont été faites en 2010 auprès de :
Type de partenaire financier |
Entreprise forte croissance |
Autres entreprises |
|||
% demande |
% échec complet ou partiel |
% demande |
% échec complet ou partiel |
||
Banques |
Banques |
39,8 |
8,8 |
35,7 |
5,8 |
Financement classique de proximité |
Dirigeant/propriétaire |
4,4 |
1,6 |
3,0 |
0,8 |
Famille/amis |
1,0 |
0,8 |
1,1 |
0,6 |
|
Financement plus rare de proximité |
Autres entreprises |
1,1 |
0,7 |
1,2 |
0,7 |
Personnel de l’entreprise |
1,1 |
0,7 |
0,8 |
0,5 |
|
Autres sources de prêt |
Autres sources de prêt |
1,2 |
0,6 |
0,9 |
0,4 |
18,4% ont dû fournir des garanties en 2010 (16,2 en 2007), un peu plus pour les entreprises de croissance (21,7 contre 18,2 pour les autres), soit la moitié des entreprises ayant obtenu un prêt. Les garants ont été essentiellement des propriétaires ou des dirigeants (13,3%, 13,8 pour les fortes croissances et 13,2 pour les autres) ; 3,3% ont été le fait d’entités publiques (7,7% pour les fortes croissances contre 3,1% pour les autres) ou encore le fait de système de caution mutuelle (1,7% dont 2,5 pour les fortes croissances) ; peu ont fait appel à la famille (0,4%).
4 raisons ou groupe de raisons ont conduit au choix de la banque pour le prêt ; la raison première et principale est le fait que la PME était déjà cliente de la banque, avant les conditions offertes ; il y a par ailleurs peu de différences selon le type de croissance, les entreprises en forte croissance étant toutefois moins attentives au fait de la proximité :
En % |
2010 |
2007 |
||||
Tous |
forte croissance |
Ent faible/moyen croissance |
Tous |
Ent forte croissance |
Ent faible/moyen croissance |
|
L’entreprise était déjà cliente |
95 |
94 |
95 |
95 |
93 |
95 |
Les meilleures conditions offertes |
50 |
50 |
50 |
51 |
45 |
52 |
L’attention de la banque pour les PME ou pour ses clients |
27 |
27 |
27 |
24 |
23 |
25 |
La proximité géographique |
21,5 |
15 |
22 |
22 |
18 |
22 |
Le calcul a été fait en ne prenant en compte que les entreprises demandeurs de prêt bancaire
D’autres financements ont été obtenus, du type crédit bail, affacturage et aides publiques. Ces financements se sont accrus entre 2007 et 2010, notamment pour l’affacturage, les prêts et subventions publiques ou parapubliques ; ils sont plus importants pour les entreprises de forte croissance ; ils ont aussi connu un taux d’échec complet ou partiel nettement plus important en 2010 :
Type de financement |
Situation |
2010 |
2007 |
||
Ent forte croissance |
Autres ent |
Ent forte croissance |
Autres ent |
||
Crédit-bail, location-vente |
Demande |
24,0 |
16,5 |
20,4 |
13,7 |
Echec complet/partiel |
1,8 |
1,3 |
0,4 |
0,5 |
|
Taux échec en % |
7,5 |
7,9 |
2,0 |
4,0 |
|
Affacturage |
Demande |
6,7 |
3,3 |
3,6 |
1,8 |
Echec complet/partiel |
1,6 |
0,9 |
0,3 |
0,2 |
|
Taux échec en % |
23,8 |
27,3 |
8,3 |
11,1 |
|
Prêt public ou parapublic (OSEO) |
Demande |
8,4 |
3,6 |
3,1 |
2,0 |
Echec complet/partiel |
2,5 |
1,0 |
0,2 |
0,3 |
|
Taux échec en % |
30 |
28 |
6,5 |
15 |
|
Subventions publiques françaises |
Demande |
4,3 |
2,3 |
2,3 |
1,3 |
Echec complet/partiel |
1,3 |
0,6 |
0,4 |
0,2 |
|
Taux échec en % |
30 |
26 |
17,4 |
15,4 |
|
Financement par institutions internationales |
Demande |
0,1 |
0,2 |
0,2 |
0,2 |
Echec complet/partiel |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
|
Aides export |
Demande |
1,4 |
0,5 |
0,2 |
– |
Echec complet/partiel |
0,3 |
0,1 |
– |
– |
|
Ce qui a changé entre 2007 et 2010 : pour une forte minorité, peu de changement (pour 38 à 46%) avec toutefois un % conséquent de « pas d’avis » sur les modalités d’obtention des crédits, et en tendance, une évolution plutôt favorable de la situation financière de l’entreprise
Les dirigeants recherchent des financements pour 2011-2013, principalement dans le double but de maintenir l’activité (de l’ordre du tiers des entreprises quelque soit le type de croissance) ou de financer la croissance des activités (35% des entreprises à forte croissance et 20% pour les autres).
Les entreprises de croissance mettent aussi plus souvent en avant d’autres buts, qui répondent à leurs objectifs de fort développement :
Financer |
des fusions/acquisitions |
l’innovation et la R&D |
le développement international |
les ventes à l’export |
Entreprises de forte croissance |
13,7 |
11,7 |
10,0 |
6,6 |
Autres entreprises |
7,3 |
6,0 |
3,3 |
2,6 |
Mais nombre de freins limitent la croissance : conjoncture économique, concurrence, coût élevé du travail et difficulté de recrutement ; l’environnement réglementaire et le manque de financement sont par contre peu perçus comme des freins importants.
Groupe de freins |
Type de frein |
Entreprise forte croissance |
Autres entreprises |
Etat de l’économie |
Etat de l’économie |
75,5 |
79,5 |
Marché/concurrence |
Concurrence sur les prix/marges faibles |
53,5 |
53,9 |
Demande faible du marché local |
24,7 |
27,4 |
|
Nouveaux entrants |
13,7 |
12,0 |
|
Personnel |
Coût élevé du travail |
40,3 |
38,8 |
Difficulté de trouver du personnel |
27,9 |
28,5 |
|
Législation |
Cadre réglementaire |
13,9 |
12,5 |
Manque d’incitations fiscales |
13,5 |
14,1 |
|
Financement insuffisant |
Financement insuffisant |
12,9 |
7,8 |
Coût des investissements |
Coût des investissements |
11,6 |
15,6 |
Peu de différences sont constatées selon le type de croissance des entreprises.
Enfin à la question, où envisagez-vous de trouver des financements, la réponse très majoritaire en retour vise les banques et les sociétés de crédit-bail ; d’autres sources sont citées (entités publiques ou parapubliques, capital risque…), avec une réponse plus vigoureuse pour les PME à forte croissance :
Type de partenaire financier |
Entreprise forte croissance |
Autres entreprises |
Ecart en % |
|
Banques |
Banques |
62,3 |
56,8 |
+9,6 |
Autres établissements financiers
|
Crédit bail |
23,7 |
22,3 |
+4,9 |
Capital risque |
5,7 |
1,3 |
+338 |
|
Autres institutions financières |
1,9 |
0,9 |
+111 |
|
Sous-total |
93,6 |
81,3 |
+15 |
|
Financement classique de proximité |
Dirigeant/propriétaire |
8,9 |
5,6 |
+59 |
Famille/amis |
1,1 |
1,2 |
-9,4 |
|
Sous-total |
10,0 |
6,8 |
+47 |
|
Financement plus rare de proximité |
Autres entreprises |
3,0 |
2,0 |
+50 |
Personnel de l’entreprise |
1,5 |
0,8 |
+88 |
|
Introduction sur le marché |
1,5 |
0,2 |
+650 |
|
Sous-total |
6,0 |
3,0 |
+100 |
|
Secteur public national ou international |
Entités publiques ou parapubliques françaises |
13,0 |
7,5 |
+73 |
Institutions internationales |
0,6 |
0,3 |
+100 |
|
Sous-total |
13,6 |
7,8 |
+74 |