La moitié des PME, notamment les entreprises de forte croissance, ont sollicité un prêt bancaire en 2010


« Le financement des PME en 2007, 2010 et perspectives 2011-2013", Insee Economie N° 5, dossier financement des PME, juillet 2011

Ont été interrogées, les PME de 10 à 249 personnes, actives en 2005 et en 2010, indépendantes ou appartenant à un groupe et localisées en France métropolitaine. L’enquête a été conduite entre septembre et décembre 2010 auprès de 12 001 entreprises (sur un total de 78 907 entreprises), hors entreprises agricoles et financières ; le taux de réponse a été de 77% (essentiellement par internet, 94%).

L’enquête s’est attachée à différencier les entreprises à la forte croissance (caractérisées par un taux de croissance annuel moyen de l’emploi de plus de 20 % sur la période 2005-2008), des autres entreprises. Les gazelles (jeunes entreprises créées entre 2003 et 2005, caractérisées par un taux de croissance annuel moyen de l’emploi de plus de 20 % sur la période 2005-2008) ont été identifiées ; ce sont moins de 1% des PME. L’enquête les intégrera dans le groupe des entreprises à forte croissance soit 5% des entreprises observées.

 

 

Les services (dont le commerce) regroupent les 2/3 des entreprises à forte croissance :

Secteur d’activité

Entr à croissance forte

Dont Gazelles

Dont autres entr à croissance forte

Entr à croissance faible ou moyenne

Total

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

Services TIC (code J)

318

15,5

59

2,9

259

12,6

1 741

84,5

2 059

100

Services aux entreprises  (code M)

437

6

76

1

361

5

6 843

94,0

7 281

100

Services aux ménages et services administratifs aux entr (codes G-N sauf J, K et M)

1 958

5,5

356

1

1 602

4,5

33 425

94,5

35 382

100

Construction (code R)

688

4,2

129

0,8

559

3,4

15 961

95,9

16 648

100

Industrie (code B à E)

722

4,2

99

0,6

623

3,6

16 814

95,9

17 537

100

Total

4 122

5,2

719

0,9

3 403

4,3

74 785

94,8

78 907

100

                     

 51% ont cherché un financement par prêt en 2010. Elles étaient 42% en 2007, alors que 62% l’envisagent entre 2011 et 2013 ; les entreprises à forte croissance ont été les plus nombreuses à rechercher un financement en 2010, alors que les entreprises aux croissances moyennes ou faibles ont été moins demandeurs ; la hausse 2011-2013, plus importante correspond  à une prévision, qui plus est sur 2 années.

 

Le type de financement recherché est diversifié, les prêts bancaires étant demandés avec la même intensité quelque soit le type de croissance (37 à 41% en 2010), alors que les entreprises à forte croissance sont aussi davantage demandeurs des autres modes de financement (prêt par le dirigeant, la famille, les structures publiques…).

En ce qui concerne les prêts bancaires toujours, le secteur des services est moins demandeur que la construction et l’industrie (entre 27 et 36% en 2010 contre 40/41%), quelque soit la période observée :

 

Industrie

Construction

Services aux ménages et…

Services aux ent

TIC

Total

2010

40

41

36

30

27

37

2007

38

37

30

27

21

33

Prévisions 2011-2013

60

54

51

44

43

53

 Les financements obtenus l’ont été plutôt avec succès dans les modalités demandées, puisqu’en 2010 seulement 6% sur les 36% demandeurs ont connu un échec partiel ou complet : par contre le taux d’échec (partiel ou complet) a nettement augmenté entre 2007 et 2010, passant de 5% à 17% (22% pour les entreprises de croissance)

Financement par prêt bancaire

2010

2007

Tous

forte croissance

Ent faible/moyen croissance

Tous

Ent forte croissance

Ent faible/moyen croissance

Demandé

35,9

39,8

35,7

31,5

37,2

31,2

Dont échec partiel ou complet

6,0

8,8

5,8

1,7

2,4

1,7

Taux d’échec en %

16,7

22,1

16,3

5,4

6,5

5,4

             

 Les refus de prêt tiennent surtout à deux raisons, la cotation globale de l’entreprise (le rating) et l’insuffisance de capitaux, bien plus que le manque de garanties, un potentiel insuffisant ou le risque trop important ; ces informations demanderaient à être confirmées par les banques puisque seuls les dirigeants de PME ont été interrogés.

 

Les prêts auprès d’autres personnes ou structures ont été peu nombreux (7% ont été concernés, 8,8% pour les entreprises de forte croissance), avec des taux de succès nettement moins favorables : propriétaires et dirigeants (3,1% dont succès complet 2,2), famille/amis (1,1 dont 0,5 de succès), personnel de l’entreprise (0,8 dont 0,5 de succès), autres entreprises (1,2 dont 0,6) et autres sources (0,9 dont 0,5) ; les établissements financiers et plus spécifiquement les banques sont donc les pourvoyeurs principaux de prêt.

 

En résumé, les demandes de prêt, selon le type de croissance, ont été faites en 2010 auprès de :

 

Type de partenaire financier

Entreprise forte croissance

Autres entreprises

   

% demande

% échec complet ou partiel

% demande

% échec  complet ou partiel

Banques

Banques

39,8

8,8

35,7

5,8

Financement classique de proximité

Dirigeant/propriétaire

4,4

1,6

3,0

0,8

Famille/amis

1,0

0,8

1,1

0,6

Financement plus rare de proximité

Autres entreprises

1,1

0,7

1,2

0,7

Personnel de l’entreprise

1,1

0,7

0,8

0,5

Autres sources de prêt

Autres sources de prêt

1,2

0,6

0,9

0,4

           

 18,4% ont dû fournir des garanties en 2010 (16,2 en 2007), un peu plus pour les entreprises de croissance (21,7 contre 18,2 pour les autres), soit la moitié des entreprises ayant obtenu un prêt. Les garants ont été essentiellement des propriétaires ou des dirigeants (13,3%, 13,8 pour les fortes croissances et 13,2 pour les autres) ; 3,3% ont été le fait d’entités publiques (7,7% pour les fortes croissances contre 3,1% pour les autres) ou encore le fait de système de caution mutuelle (1,7% dont 2,5 pour les fortes croissances) ; peu ont fait appel à la famille (0,4%).

 

4 raisons ou groupe de raisons  ont conduit au choix de la banque pour le prêt ; la raison première et principale est le fait que la PME était déjà cliente de  la banque, avant les conditions offertes ; il y a par ailleurs peu de différences selon le type de croissance, les entreprises en forte croissance étant toutefois moins attentives au fait de la proximité :

 

 

                                                        En  %

2010

2007

Tous

forte croissance

Ent faible/moyen croissance

Tous

Ent forte croissance

Ent faible/moyen croissance

L’entreprise était déjà cliente

95

94

95

95

93

95

Les meilleures conditions offertes

50

50

50

51

45

52

L’attention de la banque pour les PME ou pour ses clients

27

27

27

24

23

25

La proximité géographique

21,5

15

22

22

18

22

             

Le calcul a été fait en ne prenant en compte que les entreprises demandeurs de prêt bancaire

 

D’autres financements ont été obtenus, du type crédit bail, affacturage et aides publiques. Ces financements se sont accrus entre 2007 et 2010, notamment pour l’affacturage, les prêts et subventions publiques ou parapubliques ; ils sont plus importants pour les entreprises de forte croissance ; ils ont aussi connu un taux d’échec complet ou partiel nettement  plus important en 2010 :

Type de financement

Situation

2010

2007

   

Ent forte croissance

Autres ent

Ent forte croissance

Autres ent

Crédit-bail, location-vente

Demande

24,0

16,5

20,4

13,7

Echec complet/partiel

1,8

1,3

0,4

0,5

Taux échec en %

7,5

7,9

2,0

4,0

Affacturage

Demande

6,7

3,3

3,6

1,8

Echec complet/partiel

1,6

0,9

0,3

0,2

Taux échec en %

23,8

27,3

8,3

11,1

Prêt public ou parapublic (OSEO)

Demande

8,4

3,6

3,1

2,0

Echec complet/partiel

2,5

1,0

0,2

0,3

Taux échec en %

30

28

6,5

15

Subventions publiques françaises

Demande

4,3

2,3

2,3

1,3

Echec complet/partiel

1,3

0,6

0,4

0,2

Taux échec en %

30

26

17,4

15,4

Financement  par institutions internationales

Demande

0,1

0,2

0,2

0,2

 

Echec complet/partiel

0,1

0,1

0,1

0,1

Aides export

Demande

1,4

0,5

0,2

 

Echec complet/partiel

0,3

0,1

           

 Ce qui a changé entre 2007 et 2010 : pour une forte minorité, peu de changement (pour 38 à 46%) avec toutefois  un % conséquent de « pas d’avis » sur les modalités d’obtention des crédits, et en tendance, une évolution plutôt favorable de la situation financière de l’entreprise 

Les dirigeants recherchent des financements pour 2011-2013, principalement dans le double but de maintenir l’activité (de l’ordre du tiers des entreprises quelque soit le type de croissance) ou de financer la croissance des activités (35% des entreprises à forte croissance et 20% pour les autres).

 

Les entreprises de croissance mettent aussi plus souvent en avant d’autres buts, qui répondent à leurs objectifs de fort développement :

Financer

des fusions/acquisitions

l’innovation et la R&D

le développement international

les ventes à l’export

Entreprises de forte croissance

13,7

11,7

10,0

6,6

Autres entreprises

7,3

6,0

3,3

2,6

 Mais nombre de freins limitent la croissance : conjoncture économique, concurrence, coût élevé du travail et difficulté de recrutement ;  l’environnement réglementaire et le manque de financement sont par contre peu perçus comme des freins importants.

 

Groupe de freins

Type de frein

Entreprise forte croissance

Autres entreprises

Etat de l’économie

Etat de l’économie

75,5

79,5

Marché/concurrence

Concurrence sur les prix/marges faibles

53,5

53,9

Demande faible du marché local

24,7

27,4

Nouveaux entrants

13,7

12,0

Personnel

Coût élevé du travail

40,3

38,8

Difficulté de trouver du personnel

27,9

28,5

Législation

Cadre réglementaire

13,9

12,5

Manque d’incitations fiscales

13,5

14,1

Financement insuffisant

Financement insuffisant

12,9

7,8

Coût des investissements

Coût des investissements

11,6

15,6

 Peu de différences sont constatées selon le type de croissance des entreprises.

 

Enfin à la question, où envisagez-vous de trouver des financements, la réponse très majoritaire en retour vise les banques et les sociétés de crédit-bail ; d’autres sources sont citées (entités publiques ou parapubliques, capital risque…),  avec une réponse plus vigoureuse pour les PME à forte croissance :

 

Type de partenaire financier

Entreprise forte croissance

Autres entreprises

Ecart

en %

Banques

Banques

62,3

56,8

+9,6

Autres établissements financiers

 

 

 

Crédit bail

23,7

22,3

+4,9

Capital risque

5,7

1,3

+338

Autres institutions financières

1,9

0,9

+111

Sous-total

93,6

81,3

+15

Financement classique de proximité

Dirigeant/propriétaire

8,9

5,6

+59

Famille/amis

1,1

1,2

-9,4

Sous-total

10,0

6,8

+47

Financement plus rare de proximité

Autres entreprises

3,0

2,0

+50

Personnel de l’entreprise

1,5

0,8

+88

Introduction sur le marché

1,5

0,2

+650

 

Sous-total

6,0

3,0

+100

Secteur public national ou international

Entités publiques ou parapubliques françaises

13,0

7,5

+73

Institutions internationales

0,6

0,3

+100

Sous-total

13,6

7,8

+74