Cette population est en grande majorité qualifiée et active, les motivations professionnelles étant les principales causes de leur expatriation
D’après la Maison des Français à l’étranger, le départ de français à l’étranger s’établirait entre 60 à 80 000 personnes par an.
Les cinq premiers pays d’accueil d’une communauté française, sont la Suisse, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne ; ces pays accueillent chacun une communauté supérieure à 110 000 Français, et concentrent à eux cinq près de 40 % des Français établis à l’étranger ; les cinq suivants (Espagne, Canada, Israël, Maroc et Italie) accueillent plus de 46 000 Français chacun.
En termes d’importance, l’Amérique du Nord regroupe la deuxième communauté française expatriée (13 % des français inscrits au registre des français à l’étranger) avec 212 815 Français (4,4 % de plus que l’an passé) qui se répartissent entre les États-Unis (61%) et le Canada (39%). La Suisse compte 158 862 Français déclarés, alors que le Royaume-Uni n’arrive qu’en deuxième position avec 126 049 Français.
La communauté française inscrite en Afrique du Nord augmente de 4% entre 2012 et 2013 et s’élève à 102 007 personnes en 2013 : 3,7% en Tunisie, 3,8% au Maroc, 4,4% en Algérie.
La communauté française établie au Proche et Moyen-Orient est quasi-stable (+ 0,8%) et compte 137 441 personnes en 2013. Cette faible croissance cache une grande hétérogénéité selon les pays : alors que les Émirats arabes unis, le Qatar et Jérusalem ont des taux respectifs de + 11,8%, + 8,9% et + 6,5%, l’Égypte, Israël et la Syrie voient leur communauté décroître de 5%, 5,8% et 26,2%.
La population française installée en Asie-Océanie s’accroît de 4,2% en 2013 et s’établit à 125 027 ; Sept pays connaissent des taux d’accroissement supérieurs ou égaux à 7%, parmi lesquels la Malaisie (+13,8%), la Corée du Sud (+19,3%) et la Birmanie (+ 63%) ; la communauté française en Australie augmente de 8,2%.
Enfin, il ne faut pas oublier le cas particulier des frontaliers qui, par la nature de leur situation, résident en France mais travaillent dans un pays limitrophe. En 2011 (base, recensement de 2007), l’INSEE estimait que 319 400 résidents métropolitains étaient des travailleurs frontaliers, une progression de 29% en huit ans. La différence de salaire entre la France et le pays limitrophe explique en général le phénomène.
Caractéristiques principales des Français de l’étranger :
♦ 60 % ont entre 18 et 60 ans, les moins de 18 ans (22 %) et les plus de 60 ans (14 %, contre 24% pour la population française).
♦ Plus de la moitié ont une formation de niveau Master ou Doctorat (bien plus que la population française) ; cela souligne le fait qu’un niveau élevé d’étude permet une plus grande mobilité.
♦ L’opportunité professionnelle est la première motivation : intérêt du poste (37%), augmentation des revenus (32%), opportunités d’évolutions de carrière (42%).
♦ 57% des Français de l’étranger gagneraient plus de 30 000€ nets par an alors que le salaire médian français était de 20 720€ en 2012, pour un équivalent temps plein.
♦ Les activités où exercent les français sont très éclatées : 21% dans l’industrie, 14% dans l’éducation, 12% dans le commerce, la restauration, le tourisme, 11% dans les services aux entreprises, 9% l’administration, 8% les organisations internationales, 7% les activités financières, 6% la santé, 4% la construction, 3% les ONG et l’humanitaire, 3% les services aux personnes.
Dans l’étude Deloitte « Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés », en direction de jeunes diplômés de niveau BAC à BAC+5, 27% ont répondu qu’ils n’envisageaient leur avenir qu’à l’étranger (14 % de plus qu’un an auparavant).
Opinionway a interrogé des jeunes de 18 à 34 ans en posant la question « Dans les 5 à 10 ans à venir, avez-vous l’intention de vous installer à l’étranger ? » oui 45% des 18-24 ans, 31% des 25 à 29 ans et 22% des 30 à 34 ans.
Rappelons qu’Erasmus a conduit, durant l’année universitaire 2001/2012, 33 269 Français à étudier dans un autre pays européen et que, chaque année, 180 000 jeunes français étudient à l’étranger dans le cadre de leurs formations, sans oublier le Volontariat International en Entreprises (V.I.E.), autant des facteurs qui rendent le départ à l’étranger envisageable.
De plus, l’analyse des embauches en Allemagne, Royaume-Uni ou aux États-Unis par exemple, suggère que le niveau des diplômes prime sur l’institution qui les délivre, comme le potentiel de la personne par rapport à ses acquis.
Toutefois les avantages en nature, dont ont joui les expatriés pendant de nombreuses années, ont nettement diminué :
*prise en charge des frais de logement (72% de 0 à 25% des frais contre 27% en 2003, et 21% à 100% contre 55% en 2003)
*prise en charge des frais de scolarité (37% dont 24 totalement par l’employeur contre 64% dont 54 totalement en 2005)
Les durées de séjour ont nettement augmenté passant de 30% moins de 3 ans (42% en 2005) à 38% plus de 10 ans (contre 27 en 2005) ; la moitié de ceux encore sur place ne savent pas quand ils vont revenir en France.
50% sont employés par des entreprises locales (comme en 2003), mais ils ne sont plus que 19% à être détachés (36% en 2003), alors que 18% y ont crée une entreprise (10% en 2003) et 10% y sont en profession libérale (7% en 2003).
69% des conjoints travaillent, bien plus qu’en 2003 (52%), dont 48% dans une autre entreprise étrangère (33% en 2003), 20% dans un entreprise française (dont la même 14%). D’ailleurs 56% ont rencontré leur conjoint à l’étranger (48% en 2003).
46% viennent en France uns fois par an (29% en 2006), 38% deux à trois fois et 17% plus de trois fois (31% en 2006). Ceci étant 88% (dont 41% très activement) maintiennent des liens familiaux, amicaux, professionnels
La population française expatriée est cependant faible (2,9% en 2010), au regard du Royaume-Uni (7,6%), de l’Italie (6%), de l’Allemagne (5,2%).
– Plus des trois-quarts des expatriés britanniques ne reviendraient pas au Royaume-Uni par choix ; seuls de graves problèmes financiers, de santé ou une véritable situation d’urgence familiale pourraient les motiver à un retour définitif ; ils sont principalement en Australie (1,3 million), en Espagne (761 000), aux États-Unis (678 000), et au Canada (603 000).
– L’émigration allemande est très dispersée du fait du modèle économique allemand (PME et ETI très tournées vers l’international) ; de plus, les allemands ont pour habitude de partir six à douze mois à l’étranger après leur BAC, un modèle qui leur permet d’avoir un profil multiculturel très jeune.
La France accueille des étrangers dont des étudiants ; Paris a été élue meilleure ville étudiante du Monde en 2013 pour la deuxième année consécutive par le cabinet d’études britannique spécialisé, QS ; ce classement prend en compte des indicateurs pertinents tels que la performance des universités, la qualité de vie, la diversité des étudiants, ou les perspectives d’emplois offertes par les diplômes délivrés et le montant moyen des frais d’inscription.
Selon l’UNESCO, la France a accueilli 268 212 étudiants étrangers en 2011 contre 709 565 aux États-Unis, et 419 946 au Royaume-Uni.
Le taux de satisfaction dépasse 90% pour le séjour d’étude en France, mais seul un étudiant sur trois qui le désire parvient à concrétiser un projet professionnel pour boucler sa formation.
L’apport net des flux migratoires en France est très positifs (solde de 12,4Md€) selon les travaux réalisés durant trois ans par une équipe de chercheurs de l’université de Lille.
Les 47,9Md€ que coûte l’immigration au budget de l’État (2009) sont les retraites (16,3Md), les aides au logement (2,5Md), le RMI (1,7Md), les allocations chômage (5Md), les allocations familiales (6,7Md), les prestations de santé (11,5Md), l’éducation (4,2Md).
De leur côté, les immigrés reversent au budget de l’État, par leur travail, des sommes beaucoup plus importantes : impôt sur le revenu (3,4Md), l’impôt sur le patrimoine (3,3Md), les impôts et taxes à la consommation (18,4Md), les impôts locaux et autres (2,6Md), la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et contribution sociale généralisée (CSG), 6,2Md et les cotisations sociales (26,4Md), au total 60,3Md€.