La réindustrialisation est en cours.


"OÙ EN EST LA RÉINDUSTRIALISATION DE LA FRANCE ?", DGE, Thémas N°20, mai 2024

Les start-ups, les ETI et les PME, et les entreprises étrangères y participent davantage que les grandes entreprises plus favorables à la délocalisation.

⇒ La désindustrialisation

♦ Le rôle clé de l’industrie.

Entre 1990 et 2019, les hausses de productivité par tête dans l’industrie est en moyenne de 2,8%, contre 2,3% pour le reste de l’économie. Elle joue un rôle de premier plan dans la capacité de développement et d’innovation du pays : la dépense intérieure de R&D des entreprises s’établit à 34,6Md€ en 2020, dont 68% est supporté par les entreprises de l’industrie manufacturière. L’industrie est aussi au cœur de l’appareil exportateur français.

 

Elle est aussi déterminante pour l’emploi dans les territoires ; alors que les emplois de services sont concentrés dans les métropoles et leurs banlieues, l’industrie est plus présente dans les villes plus éloignées du continuum urbain et les villes isolées : respectivement 30,5% et 12,4% des emplois industriels contre 21,4% et 10,3% des emplois des autres secteurs.

Enfin elle offre par des emplois de qualification intermédiaire de bonne qualité et bien rémunérés (salaire mensuel net moyen à temps plein de 2 780€, contre 2 550€ dans l’ensemble de l’économie, soit 10% de plus). 

 

♦ La désindustrialisation

La désindustrialisation apparaît dans les pays avancés dès le premier choc pétrolier de 1973, et s’accentue avec la mondialisation à la fin des années 1990. En France, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB s’est élevée à 11% en 2017 contre 17% en 1995, ce qui s’est traduit par une perte de 900 000 emplois. 

 

La part des biens manufacturés dans le panier des consommateurs des ménages français est passé de 57,3% en 1950, à 36,5% en 2000, 33,4% en 2010 puis 32,1% en 2017. 

 

Les grandes entreprises, sensibles au risque de délocalisation ont pris le relais et expliquent partie du décrochage de la compétitivité-coût de la France (les coûts horaires ont progressé entre 2000 et 2012 de 49%, contre 27% en Allemagne). 

⇒ La réindustrialisation

La part de la valeur ajoutée manufacturière cesse toutefois de chuter et se stabilise autour de 11% en France (vs 17% en moyenne dans l’UE avant la crise Covid). 130 000 emplois salariés en EQPT ont été crée depuis 2017, dont 28 000 en 2023.

 

Selon Trendéo, la France ouvre désormais plus d’usines qu’elle n’en ferme depuis 2016 (sur la période de 2017 à 2023, 316 annonces d’ouvertures d’usines nettes en sus des fermetures).

En prenant en compte les seules ouvertures et fermetures de sites, l’industrie verte et l’économie circulaire participent grandement à la réindustrialisation avec 37% des ouvertures nettes nationales sur 2023 ; les start-ups industrielles, les PME et les ETI représentent 75% des ouvertures recensées.

D’un point de vue territorial, la région Auvergne-Rhône-Alpes est particulièrement motrice avec plus de 35% des ouvertures nettes en 2023. 

 

Pour en savoir davantage : https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/etudes-et-statistiques/2024-themas-dge-n20.pdf