Bien que 69% des femmes estiment l’entrepreneuriat plus épanouissant que le salariat, elles sont moins souvent porteuses d’intention entrepreneuriale (18% envisagent de créer une entreprise dans les deux ans contre 23% des hommes).
Les femmes expriment avoir moins confiance en elles : moins disposer des compétentes requises pour créer que les hommes (35 contre 23%) ou devoir faire face à des responsabilités et une autonomie trop grandes ; pourtant les démarches administratives complexes les inquiètent moins que les hommes (17 contre 27%) et leur emploi salarié les satisfait moins que les hommes (22 contre 28%).
Ceci étant comme les hommes, elles estiment l’investissement financier trop important (42 contre 38%), et le risque d’échec important (32% dans les deux cas) ; même dans les projets innovants, lors du montage du projet, les femmes manifestent davantage leur peur d’échouer (36 contre 28%).
Cet état d’esprit explique probablement en partie les constats suivants :
– Elles ont davantage recours à l’accompagnement durant le montage de leur projet (67 contre 57% des hommes), notamment en direction du conjoint (25% contre 13); le taux de féminisation de la plupart des réseaux d’accompagnement est d’ailleurs supérieur à celui de l’ensemble des créations (34% à Initiative France, 42 à 45% à l’Adie, BGe, France Active et 66% à l’Union des Couveuses).
– Les projets qu’elles mettent en œuvre sont moins ambitieux :
* avec des capitaux de départ plus faibles (51% des femmes hors auto-entrepreneurs déclarent avoir réuni moins de 8 000€ de capitaux initiaux contre 45% des hommes) ; ceci étant le taux de recours à l’emprunt est même un peu plus favorable que pour les hommes (45 contre 42%)
* avec une taille d’entreprise au démarrage moins importante (2,3 salariés contre 2,7 pour les entreprises employeurs) ; 3 ans après la création, elles emploient moins souvent des salariés (23% contre 36%).
* Elles sont moins nombreuses à procéder à des investissements (63% contre 71), qui sont souvent d’un montant moins élevé.
* et donc une ambition de développement moins affirmée (29% contre 38).
« Pour beaucoup de femmes, la création d’entreprises est un moyen d’insertion professionnelle », que ce soit pour des demandeuses d’emploi (32% des créatrices) ou des mères au foyer revenant sur le marché du travail par cet intermédiaire (14% étaient sans activité professionnelle avant la création d’entreprises contre 7% des hommes) ; ceci étant comme les hommes 39% viennent directement du salariat, mais seulement 8% étaient préalablement dirigeant d’entreprise contre 15% pour les hommes.
« C’est également un moyen pour celles qui subissent une activité salariée à temps partiel de compléter leurs revenus » : 7% des femmes ayant créé une entreprise « traditionnelle » et 18% de celles ayant créé une auto- entreprise pratiquent une activité salariée à temps partiel parallèlement à leur activité de dirigeante d’entreprise (contre respectivement 3% et 8% des hommes).
Les activités créées sont sans surprise : d’abord localisées dans la santé (63% des créations de ce secteur sont le fait de femmes), les services aux personnes (55%), l’éducation (42%), les activités de services aux entreprises (36 et 39%), le commerce de détail (37%) ; elles le sont peu dans des « métiers d’homme » tels la construction (6%), la mécanique auto (10%), les transports (17%), l’informatique (17%), le commerce de gros (22%).
Les entreprises créées par les femmes sont aussi pérennes (65% sont toujours en activité trois ans après la création) que celles créées par des hommes (66%).