Les créateurs d’entreprise sont plus jeunes et plus diplômés en Ile de France qu’en France.


"Plus d’un tiers des créateurs d’entreprise franciliens ont moins de trente ans", Crocis, Enjeux Ile de France

Source : Sine de l’Insee en 2022 permet d’observer et de suivre une génération de nouvelles entreprises tous les 4 ans. Le champ est restreint aux entreprises qui ont vécu plus d’un mois dans le cas des sociétés et des entreprises individuelles. 

 

En 2022, 289 000 entreprises ont été créées en Île-de-France (26% du total des créations en France). Parmi les entreprises créées, 60% relèvent du régime du micro-entrepreneur, 8% sont des entreprises individuelles et 32% des sociétés.

⇒ Spécificités des créateurs en Ile de France.

♦ Comme au niveau national, les femmes sont à l’origine de 39% des créations (vs 40 en France) ; en Ile de France, elles ont  52% des créations en entreprise individuelle autre que microentreprise et seulement 25% de celles en société.

Une entreprise sur deux créée par une femme relève des activités spécialisées, scientifiques et techniques ou du commerce. Les secteurs de création les plus féminisés sont la santé humaine et l’action sociale (71% de créatrices) et les activités de services aux ménages (68%). 

 

♦ En termes d’âge, les créateurs d’entreprise sont plus jeunes en Île-de-France qu’ils ne le sont en moyenne en France (35% ont moins de 30 ans, vs 31 au niveau national), notamment chez les micro entrepreneurs (46%), alors qu’ils sont 37% en entreprise individuelle mais seulement 14,5% en société.  

 

♦ Les créateurs d’entreprise franciliens sont beaucoup plus diplômés de l’enseignement supérieur (33% ont un diplôme de niveau bac+5 ou un doctorat, vs 24 au niveau national) ; les bac+5 et au-delà sont nombreux créateurs de société (44%) et d’entreprise individuelle (41% du fait des libéraux, notamment sous des ordres), mais nettement moins en microentreprise (27%) ; ces derniers sont toutefois largement de niveau bac ou bac+2 (52% vs 40 ceux en entreprise individuelle et 46 ceux en société).

 

♦ En Île-de-France, l’entrepreneuriat concerne aussi davantage les étudiants et alternants (16% vs 12 au niveau national) ; en Ile de France, les étudiants et alternants sont 22% en microentreprise et 20 en entreprise individuelle.

Noter le poids important en Ile de Frances des ex chefs d’entreprise à nouveau créateur en société (36% vs 15 en entreprise individuelle et 8 en microentreprise). 

Par ailleurs le poids de ex salariés et des chômeurs est assez proche pour l’ensemble des types observés. 

⇒ Caractéristiques des entreprises nouvelles.

♦ En 2022, plus de la moitié des créations d’entreprise franciliennes relèvent de trois secteurs d’activité : activités spécialisées, scientifiques et techniques (27%, mais 1/3 des microentreprises et 1 sur 2 créées par des femmes), commerce (13%) et transports et entreposage (12%). Les secteurs de l’informatique et communication (9%) et de la construction (7%) arrivent ensuite.

 

Parmi les créateurs franciliens, 15% travaillent via une ou plusieurs plateformes numériques de mise en relation (vs 11au niveau national), mais 63% pour les livraisons à domicile et 33% pour les HCR.

 

♦ Lorsque les créateurs ne travaillent pas à leur domicile, 23% ont recours à des espaces de travail partagé (coworking, fablab, atelier partagé, autre tiers-lieu). Parmi eux, 12% sont conseillers en affaires et en gestion, 6% conseillers en systèmes et logiciels informatiques et 6% exercent une activité juridique.

⇒ La conduite de l’entreprise nouvelle.

En termes de motivation à la création, le souhait de devenir indépendant mobilise 45% des créateurs de société, 43% des créateurs d’entreprise individuelle et 38% des micro-entrepreneurs. En outre, cette motivation est citée par 53% des créateurs qui étaient chômeurs.

La deuxième motivation citée par 29% des créateurs est la volonté d’augmenter ses revenus (33% des micro-entrepreneurs et 45% des entrepreneurs individuels qui créent une entreprise dans le commerce).
La troisième motivation, exercer une activité est citée  par 24% (particulièrement par les anciens chômeurs, 30%).

 

♦ Noter que 41% des créateurs d’entreprise n’ont aucune expérience dans le secteur d’activité de l’entreprise créée (50% pour les miroentrepreneurs). Seuls 19% ont au moins 10 ans d’expérience dans le secteur d’activité de l’entreprise créée (21% en France). Les reconversions professionnelles concernent un 1/4 des créations d’entreprise en Île-de France (28% en France).

 

♦ 17% ont par ailleurs suivi une formation avant de lancer leur projet (55% des formations professionnelles spécifiques à leur métier et 22% des formations en gestion). Les créateurs de société se forment davantage en gestion (29%) tandis que les créateurs d’entreprise individuelle choisissent en majorité des formations métier (67). 39% des créateurs d’entreprise ayant suivi une formation ont utilisé leur compte personnel de formation. 

 

♦ À leur création en Île-de-France, 41% des entreprises démarrent sans mobiliser de moyens financiers (9% pour les créations de sociétés, 51% pour les entreprises individuelles et 57% pour les micro-entrepreneurs). 
7,5% des entreprises individuelles ont un budget initial supérieur à 16 000€, alors que 3 sociétés sur 10 mobilisent un tel budget.

Près des 3/4 des créateurs étudiants lancent leur projet sans aucun financement. A contrario, 23% des entreprises créées par des ex chefs d’entreprise disposent d’un budget initial de plus de 16 000€.

 

♦ 60% des créateurs mobilisent leurs ressources propres (leurs économies ou celles de leur entourage familial). L’emprunt bancaire au titre de l’entreprise n’est utilisé que par 10% des créateurs. Le crowdfunding intervient dans 9% des projets. Par ailleurs, 29% déclarent avoir bénéficié de dispositifs publics d’aides financières.

⇒ Le vécu lors de la crise sanitaire.

En 2022, plus d’1/4 des créateurs d’entreprise en Île-de-France déclarent que la crise sanitaire a eu un impact sur leur projet de création en retardant leur projet (15%) ou à l’inverse en le faisant naître ou en l’accélérant (11%).

 

Parmi les créateurs ayant effectué une reconversion professionnelle, la crise sanitaire a eu davantage d’effet (respectivement 19% et 16).
Pour les étudiants, contrairement aux autres catégories, la crise a plus souvent fait naître ou avancé leur projet qu’elle ne l’a retardé (11% contre 7%).

Pour les chômeurs, la crise a souvent eu un fort impact, dans un sens (18% de reports) ou dans l’autre (17%).

Parmi les autres créateurs, les projets ont davantage été retardés, notamment pour les anciens chefs d’entreprise (19% de projets retardés contre 9% naissants ou accélérés).

Pour les créateurs de sociétés, ce sont 21% de reports contre 11% de projets naissants ou accélérés. Elle a un effet plus marginal pour les entrepreneurs individuels (14% contre 8), alors que pour les micro entrepreneurs elle a joué dans des proportions similaires (12%).

⇒ Les créateurs et leur sensibilité à l’environnement.

♦ Plus de 6 créateurs sur 10 sont sensibles à l’impact de leur entreprise sur l’environnement. Pour plus de la moitié, il s’agit d’une préoccupation forte ou c’est la raison même de la création de leur entreprise. À l’opposé, un créateur sur quatre déclare que l’impact environnemental ne concerne pas l’activité de son entreprise, et plus d’un sur dix est indifférent à cette préoccupation.

 

♦ La sensibilité à l’environnement se traduit par des actions concrètes : 4 créateurs sur 10 sont engagés dans une logique de gestion économe et durable des matières premières, de l’eau et des fournitures.

 

La préoccupation environnementale est plus forte dans les secteurs de l’industrie, de la construction et des HCR, où les 3/4 des entrepreneurs sont soucieux de l’impact environnemental. Cette sensibilité est même à l’origine de 12% des créations dans l’industrie contre 7% tous secteurs confondus.

 

♦ Compte tenu du fort développement du réseau de transports collectifs en Île-de-France, les créateurs d’entreprise franciliens utilisent plus souvent que leurs homologues en France des modes doux de transport (vélo, marche) ou les transports en commun (train, bus, covoiturage) pour leurs  déplacements domicile-travail (33% vs 20 en France). Il en est de même pour leurs déplacements professionnels (28% contre 19).

 

Pour en savoir davantage : https://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files/2025-04/CP%20Cr%C3%A9ateurs%20d%27entreprise%20en%20IDF-1.pdf