Les membres du groupe de travail (Réseau Emploi Compétences) ont cherché à construire un diagnostic partagé de la situation actuelle et de l’évolution probable des métiers du numérique, dans l’objectif de donner une meilleure visibilité aux métiers de la filière souvent perçue de l’extérieur comme une « nébuleuse » : listing pratique et pertinent des principaux métiers du numérique, identification des évolutions et des enjeux majeurs affectant ces métiers et une traduction compréhensible du vocabulaire technique relatif aux activités couvertes par ces métiers. Un document qui fait un point précieux sur les définitions et les recherches conduites.
Les entreprises de la filière numérique (au sens du Comité stratégique de la filière numérique du Conseil de l’industrie) emploient en 2014 environ 700 000 salariés en équivalent temps plein. Une vision plus large de l’économie du numérique (secteur des contenus et supports culturels, commerce de détail, fabrication de câbles et fibres optiques) aboutit à une estimation d’environ 860 000 salariés EQTP. En plus de ces effectifs salariés, on peut estimer qu’environ 80 000 personnes exercent ces activités comme indépendants.
Rapportée au nombre total d’emplois, l’économie numérique emploie une part de salariés similaire à celle observée en Allemagne, au Canada ou aux Pays-Bas (autour de 3%); toutefois, l’Irlande, la Corée du Sud, la Finlande, les États-Unis et le Royaume-Uni, sont nettement plus présents sur ce secteur.
Les faiblesses pour assurer le développement sont notamment la taille insuffisante du marché B to C, des investissements peu élevés, un goût du risque moins présent, l’absence de régulation fiscale au niveau européen, la maîtrise insuffisante de l’anglais.
Les effectifs de la filière numérique n’ont pas augmenté au cours des dernières années du fait de dynamiques très différentes au sein de la filière: les activités informatiques, programmation, conseil ont connu une croissance des effectifs salariés d’environ 4% par an ces dernières années, les activités de construction de réseaux électriques et de télécommunications une croissance de 1,5%, une baisse de 3% par an dans les télécommunications (hors construction de réseaux) et dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques et de 6% dans le commerce de détail en magasin spécialisé. Mais on constate une forte convergence des experts pour anticiper une croissance nette du nombre global d’emplois, du fait de l’accélération permanente des innovations technologiques (design, robotique, big data, open data, etc), sans pour autant pouvoir le chiffrer dans le temps et chiffrer aussi les destructions d’emploi.
En ce qui concerne l’évolution des métiers, une croissance significative est attendue pour le métier de développeur; principale porte d’entrée dans l’emploi du numérique, ce métier est particulièrement stratégique; or on constate des difficultés de recrutement qui affectent par ricochet d’autres postes et domaines du numérique; d’autres métiers sont concernés tels les métiers liés aux réseaux sociaux, les métiers liés aux solutions Cloud (ingénieurs et architectes Cloud), les métiers de l’analyse de données massives (data scientist, data officer), les responsables et spécialistes de la cybersécurité.
36 métiers ont été identifiés, structurés en neuf familles : métiers de la programmation et du développement, de l’intelligence artificielle et de la donnée, de l’infrastructure (cloud et réseaux), de la maintenance et support aux utilisateurs de l’informatique, des interfaces, de management et stratégie, de la com et du marketing, du commerce, de l’expertise et du conseil.
Pour chacune de ces familles, une analyse a permis de présenter les évolutions et les enjeux respectifs de chacun des métiers qui la composent, en se fondant sur l’ossature des compétences, tâches ou fonctions qui les caractérisent.
Le secteur des éditeurs de logiciels et sociétés internet qui connaît une croissance conséquente de ses effectifs, même en période de faible croissance économique.
Un dernier point sensible pour le numérique concerne les statuts d’emploi : la création d’emploi hors salariat, notamment sous statut d’auto-entrepreneur, contribue très largement depuis une dizaine d’années à la croissance des effectifs.
Sont aussi évoquées les modalités spécifiques de formation (approche itérative et en réseau, apports pour l’insertion, les structures impliquées).