Le revenu moyen annuel des indépendants classiques s’élève à 41 258€ en 2020.


"Fin 2021, le nombre de travailleurs indépendants dépasse désormais 4 millions", Urssaf, Stat'ur N° 351, décembre 2022

L’Urssaf utilise toujours le vocable autoentrepreneurs (AE) ; on ne sait s’il regroupe tous les microentrepreneurs, un petite fraction de ces derniers, bénéficiaires du régime fiscal, ne le sont pas d’un point de vue social ; ni l’Urssaf, ni l’Insee ne semblent ne mesure d’expliquer ce qu’il en est.

 

Le revenu moyen annuel est de 24 838€ en revenu médian ; le revenu des AE actifs chiffre 5 514€ cette même année et 2 482€ en revenu médian.

⇒ Une approche globale des revenus

♦ L’apport global des indépendants actifs en 2020

L’année 2020 se caractérise par le confinement et les restrictions d’activité. Dans ce contexte, les classiques ont déclaré 77,195Mds€ de revenus d’activité contre 81,032Md€ en 2019 (une baisse de 4,7% en euros courants, et de 5,7% en euros constants).

Le revenu global des AE est stable et atteint 7,844Md€ en 2020 (10% de celui des classiques) ; cela est principalement du au fort dynamisme du statut AE durant l’année 2020. Il est de 10,515Md€ en 2021 (+34% par rapport à 2020  et +31% en euros constants).

 

♦ Le revenu moyen annuel

 

-Les classiques ont en 2020 (dernier chiffre connu) les revenus annuels les plus élevés avec une moyenne annuelle de 41 258€ (mais 24 838€ en ce qui concerne les revenus médians, chiffre plus juste pour éviter trop de dispersion) ; ils sont nettement plus élevés pour les professions libérales (61 080€), 2,3 fois plus que pour les artisans, commerçants (26 668€).

Leur revenu baisse de 3,2% en euros courants, après une légère hausse entre 2018 et 2019 (+ 0,6%). En 2020, le recul du revenu moyen est davantage marqué pour les artisans-commerçants (-3,9%, après +1,7%), compte tenu des décisions de fermetures qui ont plus particulièrement concerné les activités accueillant du public. Le revenu des professions libérales, déjà en baisse entre 2018 et 2019 (-1,3%), recule à nouveau de 3,6%.

 

Les hommes ont des revenus plus élevés (44 695€), 1,3 fois plus que pour les femmes (35 373€). En 2020, la baisse de revenu des hommes (- 3,6%) a été plus prononcée que celle des femmes (-2,2%) ; cet écart s’explique en partie par un effet de structure sectorielle, les femmes investissant davantage les secteurs de la santé et du soin à la personne, tandis que les hommes sont très présents dans le commerce, les taxis ou encore le BTP, secteurs plus fortement touchés par les restrictions durant la pandémie.

 

-En ce qui concerne les AE actifs, le revenu moyen de 2021 est de 6 254€, vs 5 514€ en 2020 et 6 117€ en 2019, montrant une hausse de 13,4% entre 2020 et 2021, vs une baisse de 10% entre 2019 et 2020, soit 6 points de plus que celui des TI classiques. Néanmoins, la baisse de revenu moyen constatée en 2020 a été largement rattrapée en 2021 avec une évolution de +13,4% par rapport à 2020.

 

Les écarts entre les libéraux et les artisans, commerçants sont plus modestes que pour les classiques (7 096€ vs 5 795 en 2021, soit 1,2 fois plus, un même ordre de grandeur en 2020). Les écarts entre les hommes et les femmes sont du même ordre (6 797€ vs 5 532€).

Bien que les revenus des AE professions libérales aient davantage diminué par rapport aux AE artisans-commerçants en 2020, la hausse observée en 2021 est de l’ordre de 13% pour tous. Finalement, le revenu moyen des AE professionnels libéraux reste un peu inférieur à celui de 2019 (-1,2%) tandis que celui des artisans-commerçants dépasse significativement son niveau de 2019 (+3,8%) ; cet écart s’explique en particulier par le dynamisme plus prononcé du nombre de professions libérales nouvellement immatriculées, moins producteurs de revenu

 

Les revenus moyens des auto-entrepreneurs restent supérieurs au revenu moyen national (6 254 euros) en Ile-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, Aquitaine, Rhône-Alpes et Paca ; dans ces régions, quelques secteurs à revenu plus élevé sont plus fortement représentés tels que le conseil pour les affaires ou le BTP. A l’inverse, les régions Auvergne et Limousin enregistrent les montants moyens les plus faibles, inférieurs à 5 700 euros.

 

⇒ Les polyactifs

Les AE polyactifs, comme les classiques, font état de revenus plus modestes.

 

♦ Le revenu issu de l’entreprise classique est inférieur (en moyenne 22 482€ au lieu de 41 258€). A statut donné, le revenu moyen des indépendants cumulant une activité salariée dans le privé est 1,8 fois plus faible que celui de l’ensemble des TI. Le ratio atteint 2,5 pour les artisans-commerçants.

 

♦ Il en est de même pour les auto-entrepreneurs : en 2021, le revenu moyen des polyactifs s’établit à 3 419€, soit 1,8 fois moins que les 6 254€ observés pour l’ensemble des AE.

La part des auto-entrepreneurs polyactifs ne dépend pas du sexe (23% pour les hommes, 22,9% pour les femmes). La double activité est en revanche plus importante chez les jeunes de moins de 30 ans (29,5%) et décroît globalement avec l’âge (de 25,5% entre 30 et 40 ans à 6,6% au-dessus de 60 ans).

♦ Une approche activité par activité

Le tableau proposé classe les sous-groupes d’activité en revenu décroissant, et à l’intérieur de chaque sous-groupe de même pour les activités composant le sous-groupe. Le revenu moyen des entreprises classiques et des AE actifs a été cumulé pour classer les activités.

 

Quelques remarques transversales :

-Les activités les plus lucratives sont localisées dans les professions libérales, qu’il s’agisse de la santé, des activités financières et des services aux entreprises, voire des activités immobilières, avant le secondaire (industrie et BTP) ; le commerce vient ensuite suivi des transports, et au final les services aux personnes.

 

-Certaines activités ont subi de fortes baisse : les taxis-VTC ont subi les plus importantes pertes en 2020 (- 43,5% sous le statut AE contre – 29,1% sous le statut classique) ; les secteurs des loisirs sont aussi très impactés : les activités sportives, dont la baisse du revenu moyen est de 26,6%, et les arts, spectacles et autres activités récréatives avec un recul de 25,8%, mais aussi les secteurs de l’hébergement (-23%), celui de la restauration et débits de boissons (-23,9%) la coiffure (-19,6%).

 

Par contre en 2021, certaines activités ont connu de fortes hausses, qui sont souvent des rattrapages au regard de 2020 : l’hébergement (40%),  les autres services de santé (31,8%), le commerce sur les marchés (28,8%), les Arts et spectacles (25,5%), les taxis et VTC (24,9%)

Pour en savoir davantage : Pour en savoir davantage :Fin 2021, le nombre de travailleurs indépendants dépasse désormais 4 millions – Urssaf.org