En 2024, la dépense courante de santé au sens international (DCSi) s’élève à 333Md€, soit 11,4% du PIB et augmente de 3,6% en 2024 (après +3,4%), une progression qui se situe parmi les plus modérées au sein de l’Union européenne.
⇒ Une brève comparaison avec d’autres pays.
La France est l’un des 3 pays de l’UE qui dépensent le plus pour la santé, mais reste loin derrière les États-Unis. Les États membres de l’UE-27 consacrent en moyenne 10,3% de leur PIB aux dépenses de santé, vs 17,2% aux États-Unis, 12,3% en Allemagne, devant l’Autriche (11,8%), mais moins en Irlande (6,9%), en Italie (8,4%) et en Grèce (8,1%).
En 2023, en moyenne dans l’UE-27, 14,8% de la dépense reste à la charge des ménages, vs 10,2% en France en 2023. En prenant en compte les écarts de prix entre les pays, le reste à charge est de 440€ en France en 2023, contre 580€ en moyenne dans l’UE-27.
⇒ Les dépenses de santé.
♦ Représentant 77% de cette dépense, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) chiffre 254Md€ et connaît une augmentation comparable, de 3,7% (après +4,8%). Les volumes consommés fléchissent très légèrement (+3% après +3,3%) ; les prix ralentissent (+0,6% après +1,4), et augmentent moins que l’inflation en 2024 (+2%), tandis qu’en volume, ils augmentent un peu plus que le PIB (+3,3%).
Les dépenses hors CSBM sont relatives aux soins de longue durée (52Md€, +3,4%) à la prévention (8,7Md€, +0,9%) et à la gouvernance (19Md€, +4,9%).
♦ La répartition des consommations au sein des CSBM.
La consommation de biens médicaux augmente de 5,1% en 2024. Elle est portée par le dynamisme de la consommation des médicaments remboursables (7,4% en 2024) et par la hausse du recours à des médicaments innovants. Les franchises représentent en 2024, 2,5% de la consommation de médicaments en ambulatoire, contre 2% en 2023. On y trouve :
– Le volume de soins hospitaliers consommés dans le secteur public accélère un peu (+2,3% après +2,1%), mais il reste inférieur à son niveau d’avant crise. Ces soins sont 47% de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), soit 120,8Md€ ou 36% des dépenses totales de santé. 23% sont le fait du secteur privé en hausse de 4% vs +2,6% pour le secteur public.
– Le volume des soins ambulatoires (médecin, dentiste, laboratoire, imagerie, transport) chiffre 78Md€ (31% de la CSBM), dont 77% en cabinets libéraux, 22% pour les laboratoires, imagerie et transport.
– La consommation de médicaments en valeur demeure très dynamique (34,5Md€, +5,5%) , portée par les volumes consommés, et une moindre baisse des prix en 2024 que les années précédentes. Celle des dispositifs médicaux (optique et autres dispositifs) chiffre 22Md et +4,4%. Noter que les remises sur médicaments permettent une économie de 7,9Md€.
⇒ Le financement de cette consommation.
– Le financement par les administrations publiques de santé demeure à un niveau élevé (202Md€), mais baisse de 0,5 point en 2024, à 79,4% ; les organismes complémentaires financent 12,8% des dépenses de santé (32,5Md€, +6,2%), et les ménages 20Md€ (7,8%, +5,8%).
– Le reste à charge des ménages représente un montant de 292€, après 276€ en 2023. Les soins ambulatoires sont le premier poste que les ménages financent directement (133€ par personne en 2024).
La part de la dépense de base non prise en charge par l’Assurance maladie se répartit entre le ticket modérateur (14,7Md€) et le forfait jour hospitalier pour les soins dans le secteur public (4,2Md€). Les dépassements (dépassements d’honoraires et part de liberté tarifaire sur les dispositifs médicaux) comptent pour 20,7Md€. Les dépenses non remboursables, qui rassemblent les soins non remboursables (par exemple, les soins par des médecins non conventionnés ou l’implantologie), l’automédication, l’achat de masques, les actes remboursables mais non présentés au remboursement (feuilles de soins papier non transmises à l’Assurance maladie) s’élèvent à 10,2Md€. Enfin, les franchises et participations forfaitaires s’élèvent à 2,5Md€ (+35% en 2024, conséquence du doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire entré en vigueur au printemps).
Les dépenses dues au ticket modérateur se répartissent principalement entre les médicaments en ambulatoire (3,8 Md€) et les soins des professionnels de santé en cabinet libéral, dont 2,2Md€ pour les auxiliaires médicaux, 1,5Md€ pour les soins dentaires, 1,3 Md€ pour les médecins généralistes et 1,2Md€ pour les médecins spécialistes.
Les dépassements sur l’optique médicale (7,1Md€), sur les prothèses dentaires (6Md€), et sur les médecins spécialistes en ville (3Md€).
Les dépenses non remboursables sont concentrées sur les médicaments non remboursables
(3,4Md€) et les auxiliaires médicaux (3,3Md€, dont 2Md€ pour les soins d’auxiliaires de type psychologues, ergothérapeutes, psychomotriciens, diététiciens). 
⇒ Le cas particulier des indemnités journalières.
Les indemnités journalières versées par les régimes de base augmentent de 6,2% en 2024, à 21,4Md€. La crise sanitaire avait induit une importante augmentation en raison des indemnités liées au Covid-19. En complément des régimes de base de sécurité sociale, les organismes complémentaires versent 7,4Md€ de compléments d’indemnités journalières en 2024 (7,2% de plus qu’en 2023).
Pour en savoir davantage : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2025-09/Les%20d%C3%A9penses%20de%20sant%C3%A9%20en%202024_MEL.pdf