Le regard des Français sur les entreprises, acteurs sur leurs territoires.


"Le regard des Français sur les entreprises et leurs territoires', Essec, Ifop pour la chaire ICP-ESSEC « Entreprises et Bien commun » , lu janvier 2025

Méthodologie : échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 16 octobre 2024.

Dans l’analyse, je priorise les réponses en “1ére citation” ou “tout à fait”, plus explicite alors que “toutes citations” ou “plutôt” sont certes favorables mais sans grande conviction.

 

Le sondage permet aussi d’approcher l’opinion des non-salariés et des dirigeants d’entreprise sur les actions à conduire sur les territoires.

⇒ Qui est le plus indispensable dans le bien commun du territoire où habitent les interviewés.

– En 1er lieu, les collectivités territoriales (municipalités, agglomérations, départements, régions) avec 52% de citations en 1er (et toutes citations 75%) : en 1ére citation, davantage les 50 ans et plus (55% les 50-64 ans et 59 les 65 ans et plus), moins les 35 ans et moins (44) ; moins encore les CSP supérieures (45) ou les diplômés du supérieur (42) ; moins les chômeurs (42) ; mais davantage les communes rurales (58).

 

– Puis en second lieu les PME (20 en 1er et 42 toutes citations) : en 1er, davantage les non-salariés (43), les chômeurs (29), les sans diplôme (25), mais moins les cadres (15), et ceux vivant dans l’agglomération Parisienne (16).

Notez que 5% seulement citent en 1er les grandes entreprises (toutes citations 22).

 

– En 3éme position l’Etat (15% en 1ére citation et 36 toutes citations) : davantage les moins de 35 ans (26 en 1ére citation) et les diplômés du supérieur (22) mais bien moins les non-salariés (6), les sans diplôme (8), les 50 ans et plus (9-10), les chômeurs (10) mais bien plus les moins de 35 ans (26), les diplômés du supérieur (22) et ceux vivant en agglomération Parisienne (20).

 

– Puis les associations (8 en 1ére citation et 25 toutes) : moins les non-salariés (3) et les hommes (6 et plus les femmes 10), plus  les chômeurs (16), les cadres (13), et les diplômés du supérieur (12) et ceux vivant en agglomération Parisienne (12).

⇒ Les répondants estiment que l’engagement des entreprises en faveur de leur territoire le rend plus attractif pour y vivre et y travailler.

13% répondent tout à fait et 45% plutôt. 

Ce sont d’abord les moins de 35 ans (24% tout à fait et plutôt 43), les cadres (20 et 43), et moins les sans diplôme (9 et 43), les 50-64 ans (8 et 47), les retraités (8 et 47) les salariés du public (8 et 41).

⇒ A leurs sens les entreprises répondent plutôt bien ou plutôt mal aux besoins de leur territoire ? 

Plutôt bien en ce qui concerne les biens et services qu’elles commercialisent (48) et plutôt bien en ce qui concerne les emplois et les postes qu’elles proposent (46).

 

– Plutôt bien en ce qui concerne les biens et services qu’elles commercialisent (48) ; davantage les non-salariés (63), ceux habitant en Ile-de France (59), les professions intermédiaires (58) et les cadres (55), les moins de 35 ans (55) et moins les ouvriers (42).

 

– Plutôt bien en ce qui concerne les emplois et les postes qu’elles proposent (46) : davantage les cadres (58), les professions intermédiaires (56), les diplômés du supérieur (53-55), les moins de 35 ans (52), ceux en Ile-de-France (51) et moins les ouvriers (40), les sans diplôme (36), les inactifs autres que retraités (32).

⇒ Depuis la crise du COVID-19, 31% (dont tout à fait 7 et un peu 24) ont l’impression que les entreprises se sentent davantage responsables du bien commun de leurs d’implantation.

Répondent davantage toute à fait les dirigeants d’entreprise (12), les 25-35 ans (11). 

Répondent oui 31 (dont un peu majoritairement) : les dirigeants d’entreprise (38) les moins de 35 ans (37), les cadres (36) ; sont plus dubitatifs les chômeurs (15),  les salariés du public (22), les sans diplôme (24). 

Répondent non 50% : les salariés du secteur public (59), les retraités (56), le diplômés de bac +3 et plus  (56), les chômeurs (54).

⇒ A la question “selon vous, est-ce que la loi devrait organiser une plus grande responsabilité économique, sociale et environnementale des entreprises vis-à-vis de leur territoire d’implantation ? 

69% répondent oui dont 25 tout à fait. 

Qu’en est-il de ceux qui répondent tout à fait ? Les bac +3 et plus (30), les habitants en agglomération Parisienne (30), les femmes (28) ; sont moins convaincus les non-salariés (17), 

⇒ Dans quels domaines les coopérations et partenariats entre entreprises et collectivités locales devraient prioritairement être développés pour servir le bien commun  ?

2 sont priorisés tout à fait : la santé et l’emploi (19 et 21 et toutes citations 37) ; suivent l’environnement (13, 28 toutes citations) l’éducation (12 et 24), l’agriculture/l’alimentation (10 et  et 23) et le logement (9 et 19) ;  les 4 autres domaines sont fort peu sollicités : l’énergie (7 et 13) et les transports (6 et 13) ; et encore moins les équipements culturels (2 et 3) et le tourisme (1 et 2).

 

Selon les caractéristiques des répondants :

– En ce qui concerne l’emploi (21), ce sont les chômeurs qui sont les plus demandeurs (41), 

– En ce qui concerne la santé (19) , davantage ceux qui habitent en commune rurale (26), moins les résidants en région Parisienne (9), les cadres et les professions intermédiaires (13) et les salariés du privé (16),

– En ce qui concerne l’environnement (13) : les plus intéressés sont les professions intermédiaires (22), les diplômés du supérieur (17-19), les non-salariés et les cadres (16) vs les moins, les chômeurs et les sans diplôme (9),

– En ce qui concerne l’éducation (12) : les plus concernés sont les moins de 35 ans (19), ceux qui habitent dans l’agglomération Parisienne (18), et les moins les ouvriers (6),

– En ce qui concerne l’alimentation et l’agriculture (10) : davantage les 35-49 ans (17), les employés et ouvriers (15) et moins les moins de 35 ans (6) et ceux qui habitent dans l’agglomération Parisienne (6),  les dirigeants d’entreprise (5),

– En ce qui concerne le logement (9) : davantage ceux qui habitent dans l’agglomération Parisienne (15) et peu les bac+3 et plus (3).

⇒ Font-ils confiance dans les entreprises pour faire face au dérèglement climatique ?

Peu aux entreprises : aux PME (7 en 1ére citation et 19 toutes citations) et aux grandes entreprises (6 et 14) sauf quand les entreprises collaborent pour ce faire avec des collectivités locales (22 et 43). 

Cette collaboration est plus sensible en 1ére citation pour les cadres (36), ceux qui habitent dans l’agglomération Parisienne (28) et pour les 25-34 ans (28).

 

Par ailleurs, les répondants font un peu plus confiance aux consommateurs (en 1ére citation 28 et 47 toutes citations) : plus souvent les salariés du public (38 en 1ére citation), les 35-64 ans (35 ), les employés et ouvriers (34), les femmes (33).

 

Et modérément aux pouvoirs publics (14 et 26) ; davantage ceux d’Île-de-France (23), les bac+3 (20), les cadres (18) et peu les ouvriers (8), les chômeurs et les sans diplôme (9).

 

Noter que 23% ne savent pas répondre à cette question.

⇒ Les actions les plus crédibles pour concilier la préservation des emplois et la transition écologique de leur territoire. 

A la fois celles des collectivités locales (23% en 1ére citation et 46 toutes citations) et les actions partenariales regroupant les collectivités locales et les entreprises (22 et 42), devant l’action des lois (17 et 28) ou des règlementations Européennes (10 et 19) et loin devant les seules actions des entreprises (11 et 28). Noter que 17% ne savent pas que répondre.

 

Les retraités sont plus sensibles aux actions des collectivités locales (28 vs 23 en 1ére citation), ainsi que ceux habitant en région Parisienne (29).

Les moins de 35 ans sont moins sensibles aux actions partenariales collectivités locales et entreprises (16 en 1ére citation vs 22 en moyenne), tout comme ceux habitant en Ile-de-France (16) et les dirigeants d’entreprise (14), alors que les salariés du public y sont trés sensibles (34), tout comme les répondants les plus aisés financièrement (33).

 

En ce qui concerne les lois, les plus favorables sont les moins de 35 ans (26 vs 17 en moyenne), ainsi que les bac+3 et plus (25), alors que les retraités y croient moins (12).

⇒ Les aides publiques accordées aux entreprises ou l’autorisation qui leur est accordée pour construire un nouveau bâtiment, un magasin ou une usine devraient-elles être conditionnées à des engagements chiffrés de l’entreprise en termes de nombre d’emplois créés et de respect de l’environnement ?

72% répondent oui dont 35 tout à fait et 37 plutôt.

Moins les moins de 35 ans (30 en 1ére citation), mais bien plus les cadres (50) et les bac+3 et plus (44).

⇒ Une comparaison entre non-salarié et dirigeant d’entreprise.

Pourquoi cette comparaison, qui ne figure pas explicitement dans l’étude ? Les non-salariés sont des TPE en nom individuel, alors que les dirigeants d’entreprise sont habituellement salarié de plus grandes entreprises. Observer les différences au sein de leur réponse est signifiant.

 

Les non-salariés sont plus centrés sur leur “personne” et sur leur entreprise : 

Ils mettent au même niveau leur action et celle des collectivités locales, alors que les dirigeants privilégient comme les cadres d’ailleurs le rôle des collectivités locales. Ils pensent plus que les autres plutôt bien répondre aux territoires, tant en termes de produits/services proposés qu’ne termes d’emploi.

Toutefois, ils sont moins conscients de leurs apports pour rendre le territoire attractif, contrairement aux dirigeants et aux cadres. Noter que les dirigeants disent être devenus plus responsables du fait de la crise sanitaire.

 

S’ils sont assez d’accord sur les partenariats avec les collectivités locales dans les domaines environnement et éducation, qu’il serait opportun de mettre en œuvre, Ils estiment que ces partenariats seraient plus efficaces que les actions conduite par les seules collectivités locales.

Auraient-ils difficulté à appréhender les actions que conduisent les collectivités locales pour le bien commun  de leur territoire ?

 

Ils sont plus réservés que les dirigeants et les cadres à la fois sur une loi qui imposerait une plus grande responsabilité des entreprises envers le territoire (proche des dirigeants), tout comme sur le fait de lier les aides publiques à des engagements sur l’emploi et la préservation de l’environnement (le dirigeants et les cadres sont davantage d’accord). 

Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2024/12/121075-Resultats-V2-1.pdf