Source : base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France, échantillon de 245 335 bilans de PME.
La situation financiére favorable 2021 n’a que peu été affectée par la crise sanitaire.
⇒ La résilience des PME en 2021, un atout pour affronter les difficultés de 2022
En 2021, leur chiffre d’affaires augmente de 11,2% sur un an (après un baisse de 4% en 2020) ; le chiffre d’affaires à l’export augmente de 10,3% (il représente 8,9% du CA total). Ce constat général ne concerne pas tous les secteurs, notamment celui des HCR en croissance de 12,4%, mais ne compensant pas la contraction de 38,5% observée en 2020.
L’EBE augmente considérablement (+ 30,4%). ce dernier mesure ce qui reste de la valeur ajoutée après le versement de la rémunération des salariés et le paiement des impôts liés à la production.
La spécificité de 2021 réside dans le rôle joué par l’activité partielle qui a allégé d’autant les charges de personnel et participe ainsi à la hausse de l’EBE.
Le taux de marge, défini comme le rapport de l’EBE à la valeur ajoutée (VA), de 21,8% en 2019 et 2020 se redresse.
Après plusieurs années de relative stabilité, voire de légère diminution (– 0,8 point en 2020), la rentabilité économique se redresse vivement (+ 3 points en 2021). Passant de 7,9% en 2020 à 11,5% en 2021, la rentabilité financière augmente aussi d’un peu plus de 3 points en 2021.
L’excellent résultat 2021 contribue à hauteur de 6 points à la croissance des capitaux propres qui croissent de plus de 10% en 2021, contre seulement 4,6% en 2020. Ils représentent 44% du total du bilan en 2021, contre 42,8% en 2020.
Concernant l’endettement, après une année 2020 caractérisée par une forte hausse (+24%), l’encours de dettes bancaires se contracte de 1,6%. Les concours bancaires courants (notamment découverts en compte courant) continuent de diminuer de 5,3% en 2021, après une baisse de 23,2% en 2020.
Le taux d’endettement rapporté aux capitaux propres diminue sensiblement, passant de 77,7% en 2020 à 69,9% en 2021 ; la baisse est toutefois moins accentuée pour les PME mono-unité légale, ce qui laisse supposer que les problèmes d’endettement se poseraient plus particulièrement pour les petites structures.
L’endettement, net de la trésorerie, rapporté aux capitaux propres, diminue également de 16,3% à 9,7% et tient au renforcement de la trésorerie en 2021 ; les entreprises ont en effet conservé ou renouvelé la trésorerie constituée en 2020, et l’ont même augmentée en 2021 de 8,2%.
A mi-2022, le financement des entreprises (et en particulier des PME) ne suscite pas d’inquiétude à court terme : peu de demandes de restructuration de PGE à la médiation du crédit et un niveau de défaillances inférieur à celui d’avant crise.
Pour en savoir davantage : La résilience des PME françaises après deux ans de crise Covid | Banque de France (banque-france.fr)
En complément : 31% des entreprises avaient une dette bancaire faible en mars 2022 et 28% un endettement élevé dont très élevé 6%, en légères hausses au regard de 2019.
Méthodologie : recours aux données sur les prêts accordés par les banques françaises aux entreprises issues de la collecte AnaCredit et une collecte ad hoc mise en place en 2020 par la Banque de France auprès de plusieurs grandes banques françaises volontaires (représentant environ 57% de l’encours total des dépôts des entreprises). Le croisement de ces informations (y compris pour les entreprises multi-bancarisées) permet le suivi trimestriel de l’évolution de l’endettement bancaire et des dépôts d’environ 800 000 PME (y compris les TPE, soit au total des entreprises qui, d’une part, emploient moins de 250 personnes et, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 M€ ou un total de bilan inférieur à 43 M€).
Fin 2019, 25% des entreprises avaient une dette bancaire nette faible ; ce taux devient 29% à fin 2020, et 31% en mars 2022. 25% avaient une dette élevée, qui devient 27% à fin 2020, et 28% en mars 2022 ; cependant, la part des PME avec un endettement bancaire net très élevé passe de 5% à 6% entre décembre 2019 et mars 2022.
44% ont augmenté leur endettement bancaire net entre décembre 2019 et mars 2022, variant peu, selon le secteur d’activité.
La part des PME les moins bien cotées, à savoir les coefficients 5+ (capacité à honorer ses engagements « assez faible ») à 9 (capacité « compromise »), dans l’ensemble des unités légales constituantes des PME cotées par la Banque de France est passée de 39% à 42% à la fin 2020, puis 40% dès la fin 2021.
Pour en savoir davantage : La résilience des PME françaises après deux ans de crise Covid | Banque de France (banque-france.fr)