La garde des jeunes enfants : quelles modalités ?


L’arbitrage entre emploi et inactivité, des mères de jeunes enfants : le poids des contraintes familiales, professionnelles et sociétales sur les modes d’accueil des enfants », Insee économie et statistique N° 447, lu août 2012

Une question qui concerne les chefs d’entreprise (femmes chefs d’entreprise, conjoint participant à la vie de l’entreprise), mais que l’on approche par l’ensemble des mères, avec  de jeunes enfants

L’enquête « modes de garde et d’accueil des jeunes enfants », a été réalisée pour la première fois en 2002. Elle a permis de sonder en détail les modalités d’accueil des enfants, leur coût financier pour les familles, la situation d’emploi des parents et leurs opinions en matière de mode d’accueil. Cette enquête a été reconduite en 2007.

 

  Le profil des mères d’enfants de moins de 3 ans, au regard des choix de garde : des éléments de cadrage pour analyser les mères chefs d’entreprise ou conjointes collaboratrices

– Les mères d’enfants de moins de 3 ans et non scolarisés (quelque soit leur statut) sont plus souvent inactives (31% contre 17,5) ou chômeuses (12% contre 7,5) que l’ensemble des femmes de 25 à 45 ans ; ces dernières sont plus souvent en emploi (75% contre 57).

Les mères d’enfant de moins de 3 ans et qui travaillent ont des niveaux de diplôme plus importants (la moitié sont issues de l’enseignement supérieur), alors que celles qui ne travaillent plus ont les niveaux les plus faibles (83% au plus le CAP/BEP) :

 

Au plus brevet des collèges

CAP, BEP

Bac

Bac+2

Supérieur à bac +2

Total

Mères sans emploi et qui ne travaillent pas

34

28

16

9

13

100

Mères sans emploi et qui ne travaillent plus

66

17

7

4

6

100

Mères qui travaillent

7

16

19

22

36

100

95% des mères en emploi, ont aussi un conjoint en emploi, (contre 80 à 87% pour les mères qui ne travaillent pas), et ont plus souvent un seul enfant (56% contre 33 à 37% pour les autres) ; un peu plus du 1/3 des mères qui ne travaillent pas, ont au moins 3 enfants (12% pour celles qui travaillent).

Les mères qui travaillent sont très majoritairement en CDI (88% contre 43 pour celles qui ne travaillent plus) ; 37,5% des mères en emploi sont cadres ou professions intermédiaires (contre 10% pour celles qui ne travaillent plus). Elles sont plus souvent fonctionnaires (32% contre 13% pour celles qui ne travaillent plus), moins souvent salariées du secteur privé (61 contre 77%) ; 5% sont chefs d’entreprise ou conjointe collaboratrice.

 

35% des mères au travail, sont à temps partiel, comme les mères qui ne travaillent plus, mais elles ont choisi le temps partiel (81% contre 31) ; 70% travaillent  le  mercredi  voire disposent d’aménagement. 27% des mères en emploi ne peuvent modifier leur horaire de travail en cas d’imprévu contre 40% pour celles qui ne travaillent plus ; ces dernières étaient 43% à ne connaitre leur planning de travail qu’au plus une semaine à l’avance (27% pour celles qui travaillent) ; qui plus est, celles qui ont abandonné leur travail pour s’occuper de leur(s) enfant(s) travaillaient plus souvent le week-end et disposaient de revenus familiaux plutôt faibles (d’un revenu de 728€ nets par mois en moyenne, il fallait déduire de l’ordre de 102€ pour l’accueil en crèche ou 116€ pour une assistante maternelle).

42% des mères devenues inactives déclaraient toutefois qu’elles auraient souhaité poursuivre leur activité professionnelle, mais il leur a été souvent impossible de trouver un emploi adapté à leur situation ; les 58% restant ont choisi prioritairement d’élever leur(s) enfant(s).

 

Toutes les mères concernées jugent plus bénéfiques pour l’enfant d’avoir recours aux parents comme mode de garde (52% pour les mères en emploi, 88% pour celles qui n’ont jamais travaillé et 78% pour celles qui ont renoncé à travailler) ; si l’on exclut la garde par les parents, les mères qui ne travaillent pas privilégient la crèche, et peu l’assistante maternelle, nettement plus sollicitée par les mères en emploi :

Mères

N’ayant jamais travaillé

Ne travaillant plus

En emploi

Ensemble

La crèche

48

46

34

38

L’assistante maternelle

8

12

38

29

Les grands parents

22

28

18

20

La garde à domicile

9

8

7

8

Autres ou ne sait pas

13

6

3

5

Total

100

100

100

100

 L’assistante maternelle bénéficie d’une vision positive au sein des familles dans lesquelles la mère travaille, surtout dans les plus aisées de ces familles. Ce n’est pas le cas lorsque la mère ne travaille plus, et encore moins si elle n’a jamais travaillé. Pour ces deux types de ménages, l’alternative semble être la garde parentale ou l’accueil dans une structure collective telle que la crèche.

 

Les atouts des différents modes de garde pour les mères en emploi, comparés aux mères qui ont cessé de travailler : l’opinion des parents est largement influencée par le mode d’accueil auquel ils recourent actuellement pour leur enfant. Soit ils étaient initialement convaincus des bienfaits du mode d’accueil choisi et l’expérience les a confortés dans leur conviction ; soit après avoir préféré initialement un autre mode d’accueil, l’expérience les a amenés à modifier leur représentation du mode d’accueil utilisé.

 

crèche

Assistante maternelle

Parents

Les 3 modes

mère

En emploi

Ne travaillant plus

En emploi

Ne travaillant plus

En emploi

Ne travaillant plus

En emploi

Ne travaillant plus

Garde assurée par des professionnels compétents

31

43

9

5

5

14

55

38

Apprentissage de l’autonomie

31

47

13

7

5

13

51

34

Apprentissage de la  vie en collectivité

40

56

7

3

4

11

49

31

Garantit la sécurité de l’enfant

28

33

12

4

19

39

41

23

Contribue à l’éveil de l’enfant

44

53

11

3

7

28

38

16

Environnement adapté à l’enfant

51

58

4

5

8

10

37

27

Bonnes conditions d’hygiène

30

37

14

8

20

34

36

21

Prépare à l’école maternelle

68

72

5

2

5

13

22

14

Respecte le rythme de l’enfant

13

19

40

16

35

57

15

8

Garantit le bien-être de l’enfant

7

9

38

16

44

69

11

6