Méthodologie : échantillon de 2000 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, interrogé en face à face à leur domicile entre le 17 novembre et le 8 décembre 2016, ce qui a permis de toucher ceux qui ne sont pas internautes ; le questionnaire durait en moyenne trente-cinq minutes.
Définition de l’internaute retenue au niveau international : toute personne ayant utilisé Internet au moins une fois au cours des trois derniers mois.
La passation de l’enquête a été assurée par KANTAR TNS.
84% des français sont des internautes : ce sont plus souvent les plus jeunes, les plus diplômés, ceux qui gagnent le plus,
Les non internautes
Le profil des 16% non internautes : âgés, peu diplômés, avec de faibles revenus
– 62% ont plus de 65 ans mais 59% des 65 ans et plus sont internautes ; 37% ont entre 50 et 64 ans, mais 83% de cette tranche d’âge sont internautes
– 60% sont des retraités, mais 62% sont des internautes ; parmi les sans activité professionnelle 19% ne sont pas internautes ; il en est de même pour 16% des ouvriers, et14% des agriculteurs et des artisans
Par ailleurs
– 52% de ceux qui ont le niveau de formation collège ou inférieur ne sont pas internaute ; même chose pour 21% des niveaux CAP-BEP, et 3 à 8% des autres niveaux
– 31% de ceux qui ont un revenu inférieur à 1 400€ mensuels ne sont pas internautes ; idem pour 10 à 18% pour un revenu situé entre 1 400 et 2 900€, et 3 à 5% pour un revenu plus élevé
Plus de 60% disent ne pas être intéressés et 20% ne pas savoir utiliser internet, mais 14% ont déjà utilisé internet dans le passé.
Pourtant 42% déclarent qu’il est difficile de faire certaines démarches sans Internet; d’ailleurs un quart des non internautes s’est déjà trouvé dans la situation de devoir utiliser Internet et/ou de donner une adresser mail pour envoyer ou recevoir un document (formulaire, contrat, etc.); ils ont alors eu recours à quelqu’un d’autre pour faire la démarche à leur place. Parmi les domaines dans lesquels Internet leur faciliterait les choses, 62% citent les démarches administratives, 22% le fait de garder le contacts avec des connaissances, 16% le fait de faire des achats, d’organiser des rencontres avec la famille et les amis (15%), d’organiser leurs vacances (15%), trouver un logement (14%), organiser leurs déplacements (13%) et encore gérer leur parcours professionnel.
4 profils d’internaute
LES HYPERCONNECTÉS (31% des internautes) : ils ont de nombreuses compétences en informatique et se sentent très à l’aise avec Internet. Internet leur sert à la fois d’outil d’apprentissage, de communication, de divertissement, d’information et de consommation. Ils possèdent de nombreux comptes emails et de réseaux sociaux et se connectent dans la plupart des lieux où ils se trouvent 96% effectuent leurs démarches administratives en ligne. 30% ont un certificat attestant de leur compétence numérique de type C2i (30%), et 25% font état d’un engagement militant sur le web (signature de pétitions, relais de revendications, etc.). 28% ont de 18-24 ans et 29% de 25-34 ans, avec une surreprésentation des étudiants. C’est aussi le cas des cadres (19%) et des professions intermédiaires (21%). Leur niveau d’étude se situe principalement dans l’enseignement supérieur (court pour 29% d’entre eux, long pour 37%). 61% sont des hommes et 39% des femmes.
LES « UTILITARISTES » DU NUMÉRIQUE (38%)
Ils sont à l’aise dans leur utilisation d’Internet, et ont de bonnes compétences en informatique. . Ils se connectent en plusieurs lieux à Internet (domicile, travail, via smartphone), mais moins automatiquement que les « hyperconnectés ». De manière générale, ils ont un usage d’Internet moins intensif que les « hyperconnectés ».59% sont des femmes; les employés y sont les plus nombreux et légèrement surreprésentés (22% contre 17% dans la population totale), ainsi que les 35-49 ans (32% contre 28%) et les détenteurs d’un niveau d’étude CAP/BEP (29% contre 25%). Leur expression militante sur Internet est assez faible et ce sont plutôt des lecteurs des interventions sur les forums, les blogs, etc. que des contributeurs.
LES INTERNAUTES « TRADITIONNELS » (17%)
Leur niveau de compétences est assez faible, mais 70% se sentent plutôt à l’aise dans leur utilisation d’Internet. Ils utilisent Internet principalement à des fins de communication et d’information, voire pour le divertissement et l’apprentissage, Ils se connectent à leur domicile généralement via un ordinateur. On y trouve des personnes relativement âgées (surreprésentation des plus de 65 ans avec 35% contre 15% dans la population totale), des 50-64 ans (38% contre 24%). Les retraités y sont ainsi sur représentés (38% contre 18%).
LES « DISTANTS » (14%)
Leur aisance sur Internet est faible; Ils s’en servent pour se divertir et pour apprendre, et un peu moins pour consommer, s’informer ou communiquer. 1/4 y font leurs démarches administratives. Noter qu’1/3 ne dispose pas d’adresse mail ni de compte sur un réseau social. Leur utilisation d’Internet est assez récente. 33% ont plus de 65 ans et 39% entre 50 et 64 ans; 26% ont un niveau élémentaire ou collège, 40% un niveau CAP/BEP. Les retraités y sont sur-représentés (34%) ainsi que personnes sans activité professionnelle (16%) et les ouvriers (20%). C’est le cas également des personnes déclarant avoir une vie très difficile avec leurs revenus actuels, qui représentent 14% de la population de cette classe contre 7% dans la population totale.
Quand on demande aux internautes français si Internet leur a “permis de s’ouvrir à d’autres milieux sociaux”, 55% répondent par la négative. 34% “Oui un peu” et 10% “Oui, beaucoup”. Les plus jeunes déclarent plus souvent qu’Internet leur a permis de s’ouvrir à d’autres milieux sociaux (55 à 68% vs 30 à 43% pour les autres âges), tout comme ceux aux revenus les plus faibles (56% pour les moins de 1 400€ contre 36-37% pour des revenus supérieurs à 2 900€) ou les CSP modestes (employés 52%, ouvriers 51%, vs cadres et professions intermédiaires 40-42%, agriculteurs et artisans 40%); les étudiants s’opposent aux retraités (64% vs 30). Par contre le niveau de diplôme n’est pas signifiant.
15% disent avoir participé à un cours à distance (pour une formation ou en vue d’obtenir un diplôme ou un certificat); dans l’ensemble, ils sont plus jeunes (25% des 18-24 ans et 19% des 25-49 ans vs 4 à 9 % pour les autres âges), plus diplômés (27% pour les bac +3, 18% bac +2 vs 5 à 6% pour les CAP et brevets des collèges) et plus riches (22% plus de 4 000€ vs 10 à 16% pour les autres tranches de revenu). Selon les auteurs “Il faut disposer d’un certain niveau de compétences (opérationnelles, informationnelles, sociales, voire créatives) pour tirer de ses pratiques numériques des bénéfices en terme d’apprentissage”.
86% utilisent Internet pour approfondir un sujet qui intéresse et 63% pour acquérir des savoir-faire (via des vidéos, forums, tutoriels, blogs, etc.); mais ces pratiques d’apprentissage informel en ligne sont fortement déterminées par le niveau d’étude (59-63% pour ceux au-delà du bac vs 22-39% pour les niveaux CAP et inférieurs) et bien sûr l’âge (59-62% pour les moins de 35 ans vs 34-40% pour les plus de 50 ans); les femmes y sont moins sensibles (44 vs 53% pour les hommes).
44% des internautes disent avoir déjà signé une pétition en ligne, et ils sont même 14% à déclarer avoir déjà utilisé créé une page ou un groupe Facebook, voire un site Web pour défendre une cause.
18% sont des militants numériques : 58% relaient souvent des revendications, 59% signent souvent des pétitions, 28% créent des pages, groupes Facebook ou sites web pour défendre des causes (contre 6% dans la population totale), 8% à créer des pétitions (contre 1% dans la population totale). Pour une partie d’entre eux, Internet leur donne l’opportunité de s’engager politiquement (un peu 32%, beaucoup 10%) et de façon militante ou associative (un peu 42%, beaucoup 25%). Pour eux, Internet a un fort impact sur les questions politiques. C’est un outil leur permettant de mieux comprendre les questions politiques, mais aussi de s’exprimer davantage à ce propos et d’avoir un plus grand impact politique. Les étudiants et les cadres sont sur-représentés (respectivement 15% contre 10% et 16% contre 12%), ainsi que les 25-34 ans (25% contre 19%). Ils acceptent le fait qu’il n’y ait pas de vie privée sur Internet, mais tiennent à la préserver, et sont préoccupés par le fait que d’autres – entreprises, institutions publiques, personnes – puissent y porter atteinte. Ils vont donc exercer un contrôle strict sur leurs données personnelles en ligne.
65% ont un engagement militant en ligne assez faible : 72% ne relaient jamais de revendication, mais 38% d’entre eux signent (rarement) des pétitions sur Internet. 17% y sont réfractaires ; les 50-64 ans sont sur-représentés dans cette classe (32% contre 23% dans la population totale).
Internet et le pouvoir d’achat
Les 3/4 cherchent des informations en ligne sur les produits (avis des consommateurs, qualité, etc.), font des achats sur des sites de e-commerce et utilisent des services bancaires en ligne ou payent des factures sur Internet.
60% utilisent Internet pour comparer le prix de produits ou services, 59% pour acheter/réserver des billets de train, d’avion ou d’hébergement touristique, 50% pour acheter des objets ou des services à des particuliers, 40% pour offrir des objets à la vente ou la location, 19% faire du covoiturage.
Les internautes déclarant un revenu parmi les plus élevés sont plus nombreux en proportion à acheter en ligne (85-88% les plus de 2 900€ vs 65-72% les moins de 2 900€); les vendeurs sont surreprésentés parmi les internautes se classant dans les deux tranches de revenus les plus haut, surtout ceux de la tranche (2900 à 4000€); ce sont ceux qui estiment aussi le plus faire d’économie sur leurs achats du fait d’internet (48% contre 38% pour l’ensemble des internautes).