Source : j’ai recours aux données banque de France pour les comparaisons annuelles et aux données Altares pour la comparaison des 3éme trimestres de 2025 et 2024.
La hausse est aussi moins marquée si l’on compare les 3émes trimestres 2025 à 2024 (+5,2%). Celle-ci se localise surtout au sein des redressements, dans la tranche des 6-19 salariés et des plus de 16 ans d’ancienneté.
⇒ La comparaison des 3éme trimestres 2024/2025.
♦ Une approche globale.
Si l’ensemble des défaillances progressent de 5,2% au cours de ces 3émes trimestres, celle-ci est plus importante pour les redressements (+10,7%) et les sauvegardes (+11,8%), que pour les liquidations (+2,8%). Noter que la comparaison 2025 avec 2023 montre la trés forte hausse des redressements (+51,9% vs +20,6 pour les liquidations).
Noter que près de la moitié de ces défaillances (6 800) ont été comptabilisées sur le seul mois de septembre (modalités d’enregistrement après les vacances, où décision des dirigeants de procéder plus nombreux à leur dépôt de bilan ?).
En ce qui concerne les emplois menacés, leur nombre a légèrement diminué entre 2024 et 2025 mais le flux est bien plus important au sein des redressements (+26% vs +2 pour les liquidations pour 2024/2025 et plus encore pour 2025 comparé à 2023 (+111% vs+13).
♦ Les défaillances selon la taille de l’entreprise.
Les 6-19 salariés sont les plus impactées (+9,5 et +13%), notamment au sein des redressements, notamment pour les 6-9 salariés (+22%).
♦ Les défaillances selon l’ancienneté de l’entreprise.
Celles de plus de 16 ans d’ancienneté sont les plus concernées tant pour les redressements (+30% vs 2,5 à 9% pour les autres tailles) que pour les liquidations (12% vs -1,6 à 5,9% pour les autres tailles).
♦ Les défaillances au regard des activités fines.
Là ou les défaillances sont les plus nombreuses, là aussi leurs progressions sont les plus modestes, telles le commerce de détail (21% des défaillances mais une hausse de seulement 2%, alors que le commerce de gros progresse de 4,6%), la construction, pourtant en difficulté conjoncturelle (20% des défaillances et une baisse de 0,6%), les HCR (13% des défaillances et une hausse de 3%, mais +10% pour les débits de boisson). On peut sans doute y voir le fait de plus petites entreprises qui recourent à d’autres formes de cessation en cas de difficulté (négociation amiable).
Les activités de services, qui connaissent un développement plus marqué, sont aussi celles qui ont les taux de défaillances les plus élevés, mais aussi un petit nombre de défaillances telles la santé/action sociale (pourquoi ?), les activités récréatives et immobilières (en lien avec la conjoncture défavorable).
Noter aussi les hausses dans le secteur de l’industrie (+11%), celui des services aux entreprises (+9%), notamment dans des activités peu spécialisées (nettoyage +35% et sécurité +20%), celui de l’agriculture (+27%) ; qu’en est-il des transports (-1% au global mais +47% pour les activités de livraison à domicile).
♦ Les défaillances par région.
2 régions sont sujet d’étonnement, le Centre Val de Loire avec des taux trés élevés (+33 et +15%)%) et les pays de Loire (+65% en redressement ?) ; il faudra attendre les statistiques annuelles pour vérifier s’i s’agit d’une anomalie (recueil statistique ou enregistrement en retard).
Par contre 3 régions qui regroupent 1/3 des défaillances offrent un taux plus élevé que la moyenne : Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle aquitaine et Occitanie, alors que l’ile de France (22% des défaillances) fait état d’une quasi stabilité avec +2,8%.
Pour en savoir davantage : https://www.altares.com/wp-content/uploads/ALTARES_Etude-defaillances-France_T3-2025.pdf
⇒ Une approche des défaillances sur une période d’un an (aout 2024-2005 comparé à août 2023/2024).
Cette approche moins développée de la Banque de France permet toutefois de prendre du recul : une hausse de 6,5% sur un an, à comparer aussi à la moyenne 2010-2019 (59 342 défaillances+13,9%) ou avec 2010-2016 (moyenne de 62 144 défaillances ou +12%), alors que la période octobre 2016-décembre 2019 avait été beaucoup plus favorable avec 55 155 (soit +26% au regard de 2025).
Cette approche permet aussi de relativiser les progressions par grande activité (même si celles-ci sont traités un peu différemment que par Altares), notamment en ce qui concerne la comparaison avec la moyenne 2010-2019. On y retrouve de forte hausses à mettre en parallèle avec le développement des services : transports (+65%), informatique (+40%), activités financières et immobilières (+39,5%), services aux entreprises (+31%).
Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/fr/statistiques/entreprises/defaillances-dentreprises-2025-08
2 ajouts dans les données des greffes de tribunaux de commerce.
Conseil National des greffiers de tribunaux de commerce, lu octobre 2025
♦ Légère augmentation de l’âge des entreprises en difficulté : 
Au 3éme trimestre 2025, l’âge moyen des entreprises en procédure collective atteint 8,3 ans (6,4 ans les SAS, vs 9,2 à 10,1 les autres) ; les hausses sont de 3 à 4 mois pour les SARL et les SAS et de 1mois pour les entreprises individuelles.
Les entreprises les plus anciennes restent dans l’industrie (11,ans), puis les activités immobilières (10, 3 ans) et l’agriculture, sylviculture et pêche (9,4 ans), vs 6,8 ans les HCR, les autres s’étalant entre 7,7 et 8,9 ans.
♦ Les radiations volontaires.
Entre le 1er juillet et le 30 septembre 2025, les radiations volontaires sont 48% des radiations (le fait surtout des entreprises individuelles), alors que les radiations d’office sont 24% (mais en doublement), comme les radiations suite à une procédure collective.
Les radiations volontaires sont 68% au sein des entreprises individuelles vs autour de 40% pour les SAS et les SARL.
Les radiations volontaires ont progressé de 20% sur un an.
Les causes des radiations volontaires (arrêts du fait de difficultés financières ou autres) comme celles des radiations d’office (pourquoi tant de radiations et pourquoi cette forte hausse) demanderaient à être travaillées.
Pour en savoir davantage : https://www.cngtc.fr/fr/