Sources : les données sont issues des recensements de la population de 1975, 1982, 1990, 1999, 2008, 2013, 2018 (exploitations complémentaires au lieu de travail). Sur la période où les 2 sources sont disponibles (1999-2018), les évolutions annuelles moyennes d’emploi sont néanmoins presque identiques dans les quatre grands espaces.
La partition repose sur des indicateurs d’évolution de l’emploi et de la population entre 1999 et 2017, mais aussi sur un indicateur de stock, le taux de logements vacants en 2017. Du fait de cette méthode et de la contrainte de continuité géographique, l’évolution de l’emploi des zones d’emploi au sein de chaque espace peut varier.
L’analyse fonctionnelle des emplois regroupe les professions en quinze fonctions regroupées en 4 familles :
• les fonctions métropolitaines : la conception – recherche, la culture – loisirs qui rassemble des professionnels des arts, des spectacles, de l’information et des actifs exerçant d’autres activités de loisir, la gestion qui regroupe les professions liées à l’administration des entreprises et les métiers de la banque et de l’assurance, le commerce inter-entreprises qui est très présent dans le commerce de gros mais également dans l’industrie, et les prestations intellectuelles qui comprennent le conseil, l’analyse et l’expertise ;
• les fonctions de production concrète : l’agriculture (y compris les métiers de la pêche et de l’exploitation forestière), la fabrication (dans la production industrielle ou artisanale) et les professions du bâtiment et des travaux publics ;
• les fonctions à orientation présentielle : la distribution qui regroupe les professionnels de la vente aux particuliers, les services de proximité qui rassemblent des métiers assurant des prestations de la vie courante, les métiers de la santé et du social et de ceux de l’éducation et de la formation ;
• les fonctions transversales recensent des professions en relation directe aussi bien avec les entreprises qu’avec les ménages : l’entretien – réparation (le nettoyage, la maintenance et certains métiers liés à l’environnement) et les transports – logistique.
Sur les 287 zones d’emploi de France métropolitaine, l’emploi diminue dans environ un quart d’entre elles, alors qu’il augmente de plus de 35% dans un autre quart.
Entre 1975 et 2018, l’emploi a augmenté en France métropolitaine de 25% (+0,5% en moyenne par an).
Depuis 1975, la concentration de l’emploi s’accentue dans les grandes zones d’emploi (celles de plus de 200 000 emplois, situées hors Île-de-France) ; en 2018, ces zones regroupent 24,5% des emplois de France métropolitaine, soit 3,7 points de plus qu’en 1975 ; dans les 18 grandes zones, l’emploi augmente en moyenne par an de 0,9% (exemple Toulouse gagne 2% d’emplois en moyenne par an depuis 1975).
La part des emplois situés en Île-de-France est stable sur la période (environ 22%) tandis que celle des emplois dans les zones de taille intermédiaire (entre 50 000 et 200 000 emplois) diminue légèrement (– 0,6 point), alors qu’elle baisse de 2,9 points dans les petites zones (celles de moins de 50 000 emplois).
En plus de l’Île-de-France, les zones d’emploi peuvent être regroupées en trois grands espaces ayant des dynamiques d’emploi et de population très différentes :
-Le « U de la croissance », avec 40,9% des emplois vs 34,2 en 1975 ; il regroupe les zones d’emploi des côtes atlantique et méditerranéenne ainsi que de l’axe allant de la vallée du Rhône à l’Alsace, très dynamiques économiquement, et démographiquement. L’emploi augmente de 0,9% en moyenne par an. On y trouve 11 des 18 zones d’emploi de plus de 200 000 emplois.
– L’espace réunissant la façade de la Manche et le Centre-ouest, où la situation est intermédiaire. Il regroupe 7 grandes zones d’emploi sur les 18.
– La « diagonale des faibles densités » des Ardennes au Massif Central marquée par un déclin de l’activité.
Les mutations de l’économie se traduisent par des transformations de la nature des emplois, pour l’essentiel dans les années 1980 et 1990.
Depuis 1982, la part des emplois des fonctions à orientation présentielle (distribution, artisanat commercial, services de proximité, santé et action sociale) a augmenté de 11,1 points, manifestant la plus forte hausse. Ces emplois représentent 41% de l’ensemble des emplois de France métropolitaine en 2018 .
Dans le même temps, les fonctions métropolitaines (conception – recherche, gestion, commerce inter-entreprises, prestations intellectuelles, culture – loisirs) progressent de 7,1 points pour atteindre 27% des emplois en 2018.
Les emplois de production concrète (fabrication industrielle et artisanale, bâtiment et travaux publics, agriculture) chiffrent en 2018, 17% des emplois. Leur évolution montre une forte baisse passant de 34% des emplois en 1982 à 16,9% en 2018 (-50%).
Les fonctions transversales chiffrent 15% des emplois et diminuent peu (-6,2%).
Si nous observons cette fois le taille des espaces :
-Les emplois de type présentiel sont proches en 2018, quelque soit la taille des espaces (entre 38 et 43% des emplois) ; ils ont fortement évolué dans les espaces où l’emploi compte moins de 200 000 emplois (entre 43 et 50%), alors que l’évolution est plus faible dans les zones de 200 000 emplois et plus (entre 24 et 27%).
-Les emplois des fonctions métropolitaines sont plus particulièrement présents en Île-de-France et dans les grandes zones d’emploi (respectivement 39% et 30% de l’ensemble des emplois), vs 17 à 22% dans les 2 autres types d’espace ; toutefois leur évolution est forte (entre 36 et 42%), sauf en Ile-de-France (+19%).
-Les emplois de production concrète sont plus fréquents dans les zones d’emploi de plus petite taille (25% des emplois), vs 10% en Ile-de-France et 14 à 19% dans les autres tailles. Ils diminuent de façon proches dans tous les espaces (entre -47 et -51%).
–Les fonctions transversales sont présentes de façon assez proche (13 à 16% des emplois) et baissent peu (-6%) ; elles diminuent dans les plus de 200 00 emplois (entre -19 et -21%), alors qu’elles progressent dans les espaces de moins de 50 000 emplois (+16%).
Pour en savoir davantage : En quarante ans, l’emploi se concentre progressivement dans les grandes zones d’emploi hors Île-de-France – Insee Première – 1895