Source : le compte spécialisé du commerce, dans le dispositif d’ensemble des comptes nationaux français. Les résultats de l’année 2016 sont définitifs; ceux de 2017 et de 2018 sont encore provisoires et ont été obtenus à partir des indices de chiffres d’affaires calculés par l’Insee.
Les ventes du commerce de gros ont en volume, en 2017 et 2018, progressé de 1,9% davantage davantage que les 1,3 et 0,3% pour le commerce de détail, davantage en 2018 que pour le commerce/réparation auto (1,1%, mais 5,3% en 2017).
L’investissement des entreprises (+ 3,8% après + 4,7% en 2017) et la consommation des ménages (+ 0,9% après + 1,4%) décélèrent, de même que les échanges extérieurs (+ 3,5% après + 3,9% pour les exportations et + 1,2% après + 3,9% pour les importations).
Du fait de la hausse des prix, les ventes s’accroissent nettement en valeur dans les 3 grands secteurs du commerce (gros, détail, automobile).
⇒ En 2018, les ventes du commerce de gros et des intermédiaires du commerce
s’élèvent à 809Md€, dont 674Md pour le seul commerce de gros. Les ventes des grossistes sont dynamiques en volume (+ 1,9% comme en 2017) et progressent vivement en valeur (+ 4,5% après + 4,3% en 2017), en raison notamment de la hausse des prix des carburants. L’activité du commerce de gros est dynamique dans la plupart des secteurs.
Premier contributeur de la croissance en 2018, comme en 2017, le commerce de gros de biens d’équipement est encore stimulé par l’investissement des entreprises. En revanche, les ventes des grossistes en autres équipements industriels ralentissent (+ 3,2% après + 4,7%). Comme en 2017, les ventes des négociants en produits alimentaires décélèrent en volume (+ 1% après + 2,7%). Les ventes des grossistes en produits domestiques accélèrent, portées par les exportations de la plupart des produits, et en particulier des produits de luxe (parfumerie, joaillerie et vêtements). Seule l’activité des autres grossistes spécialisés se dégrade en 2018 (– 0,8 % en volume), pénalisée par les ventes de produits pétroliers.
⇒ Les ventes du commerce de détail ralentissent en volume.
La consommation des ménages décélère, dans un contexte d’accélération de la hausse des prix. Les ventes au détail s’élèvent à 518Md€ et augmentent de 2,1% en valeur en 2018. Le commerce hors magasin ralentit (+ 2,6% en valeur, après + 5,5%), en particulier sur la fin de l’année marquée par les blocages et manifestations des gilets jaunes.
De plus en plus de consommateurs déclarent désirer manger sain, mieux et responsable. Dans ce contexte, le commerce alimentaire spécialisé (ancienne bio, supérettes et alimentations générales) reste dynamique en 2018; l’activité continue de décroître dans les grandes surfaces (les 3/4 des ventes des magasins alimentaires), alors que les ventes de produits non alimentaires continuent de baisser fortement dans les hypermarchés comme dans les supermarchés. Les ventes alimentaires se contractent dans les magasins de produits surgelés.
Le commerce non alimentaire stagne en volume (+ 0,2%, après + 1,9%). Si les ventes en grand magasin et bazar restent soutenues, les ventes en magasin de culture et loisirs reculent fortement notamment dans les jouets, du fait de la concurrence de l’e-commerce, de la baisse de la natalité et d’une moindre fréquentation des magasins en fin d’année en raison des blocages et manifestations.
La baisse des ventes en magasin d’habillement-chaussure s’accélère. Les ventes en magasin d’équipement du foyer ralentissent sauf les meubles de cuisine, en grande partie en raison après trois années très dynamiques.
⇒ La situation du commerce et réparation auto et cycles
Elle s’est nettement améliorée ces trois dernières années, en France comme dans l’ensemble des pays européens. En 2018, malgré un ralentissement, les ventes s’accroissent en valeur de 2,9% pour atteindre 131Md€. Les ventes du commerce automobile pèsent pour plus de 70% du total des ventes. Le commerce d’équipement automobile freine également, après une année 2017 particulièrement dynamique. Les ventes de motocycles reculent, les immatriculations de cyclomoteurs (moins de 50 cm3) se contractant fortement (– 32,3%)
⇒ L’emploi salarié croît modérément dans les secteurs commerciaux
En 2018, 3,2 millions de salariés travaillent dans le commerce (20% des salariés des secteurs principalement marchands). Les effectifs salariés augmentent en 2018 dans les trois secteurs commerciaux, à un rythme cependant toujours moins soutenu que dans le tertiaire marchand dans son ensemble (+ 0,6% contre + 1,2%). Pour la première fois depuis 2008, le commerce de détail est le secteur qui contribue le moins à la hausse des effectifs du commerce.
Rappelons que l’évolution de l’emploi salarié dans le commerce de détail est modeste :
Le recours à l’intérim progresse moins vite en 2018 qu’en 2017, avec un total de 73 900 intérimaires fin 2018. Les intérimaires sont essentiellement présents dans le commerce de gros. Le poids de l’intérim dans l’emploi salarié est plus faible dans le commerce que dans les autres secteurs marchands, mais il augmente légèrement en 2018 dans un contexte de recul global du recours à l’intérim (– 4 % sur les secteurs marchands).
Les 432 000 non-salariés à fin 2016 représentent 14% de l’emploi total des secteurs commerciaux hors intérim. Ils sont essentiellement présents dans le commerce de détail.