En 2014, la France enregistre une baisse de l’emploi intérimaire pour la troisième année consécutive (-1,2%). Cette baisse générale est due au recul du secteur du BTP, les autres grands secteurs étant orientés à la hausse


« Baromètre prism’emploi : bilan annuel 2014 », février 2015

Prism’emploi (professionnels du recrutement et de l’intérim) est l’organisation professionnelle, qui regroupe plus de 600 entreprises de toutes tailles (90% du chiffre d’affaires de la profession. 6 000 agences d’emploi et 20 000 salariés permanents).

 

L’emploi intérimaire progresse dans le commerce (+2,7%), les transports (+2,1%), l’industrie (+1,2%) et plus modérément dans les services (+0,2%), mais régresse dans le BTP (-15,3%)

 

11 régions sur 21 enregistrent une évolution de l’intérim supérieure à la moyenne annuelle nationale ; les bassins industriels du Nord et de l’Est résistent bien : à titre d’exemple, la Haute-Normandie enregistre une croissance de 7,8% sur l’année, suivie par l’Alsace en hausse de 4,9% ; les régions du Sud et de l’Ouest sont les plus touchées : Midi-Pyrénées (-5,6%), PACA (-5,4%) et Poitou-Charentes (-5,2%).

 

L’emploi intérimaire progresse dans la plupart des qualifications : les ouvriers non qualifiés (+6,8% et 42,6% des intérimaires), les cadres et professions intermédiaires (+3% et 11,2% des intérimaires) et les employés (+1,7% et 13,3% des intérimaires), mais chute chez les ouvriers qualifiés (-10,3% et 33% des intérimaires).

 

 

 Emotions positives et négatives au travail : quelles  personnes y sont le plus sensibles ?

« Emotions et sentiments, étude auprès des salariés français : les émotions à la lumière des    neurosciences », Institut Think pour RBMediation

L’étude du système émotionnel, permet un nouvel outil pour évaluer, comprendre et agir sur la part sensible de l’entreprise : climat, stress, motivation, émotions.

Une étude quantitative auprès d’un échantillon représentatif de 1003 salariés français issus d’entreprises et d’administrations de toutes tailles et tous secteurs, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession, statut, secteur, taille et région), interrogés entre le 1er et le 7 décembre 2014, en ligne sous système CAWI. La typologie d’émotions, de sentiments sociaux et d’états d’arrière-plan a été élaborée par Richard Beraha, sur la base des travaux d’Antonio Damasio, de Daniel Goleman et de Richard J. Davidson.

 

 Quelques constats tout d’abord :

66% des salariés français se disent souvent fatigués, dont 4 sur 10 intensément ; la fatigue touche plus par ordre décroissant les plus diplômés, les jeunes et les femmes, moins les salariés hommes, les plus  de 55 ans, avec des différences selon les professions, le secteur et la taille d’entreprise.

 

Les émotions positives :

56% éprouvent souvent de la joie, mais plus d’1 salarié sur 2 ressent de l’inquiétude ou des contrariétés. 4 salariés sur 10 ressentent de la colère dont 3 sur 10 intensément.

Au-delà de la joie, parmi les autres émotions positives les plus ressenties, on liste amusement, curiosité et plaisir (par 44% des salariés).

 Sur l’ensemble des ressentis, les émotions positives sont en moyenne plus évoquées (40% vs 32% pour les négatives) ; les salariés femmes, jeunes, cadres,  les plus diplômés et travaillant dans les TPE (très petites entreprises) ont plus d’émotions positives que les hommes,  âgés (+55ans), ouvriers, et moins diplômés, ou salariés de grandes entreprises dans le privé.

L’engagement est plus marqué par ordre décroissant chez les diplômés des grandes écoles, les cadres, les grandes entreprises, les femmes.

 

Les émotions négatives sont plus activées chez les hommes que les femmes, dans leur nombre et leur  intensité, hors l’inquiétude, également partagée, mais avec plus d’intensité chez les femmes.

Une atmosphère favorable aux conflits pour environ la moitié des salariés, notamment les moins diplômés, les ouvriers, les secteurs industriels et l’agriculture. 61% des salariés n’expriment pas ressentir le bien-être (contre 13% avec intensité).

– L’état de tristesse touche 4 salariés français sur 10

– Les salariés des TPE, et les ouvriers salariés du privé ressentent plus fortement la peur qui touche en moyenne 1/3 des salariés. 55% des salariés se disant inquiets.

1/3 des salariés ressent du dégoût et près de la moitié dans certaines populations (ouvriers, sans formation supérieure, secteurs en crise comme l’industrie).

 

La formation et la profession paraissent les critères ayant le plus d’impact sur les émotions ressenties notamment négatives (devant le genre, l’âge, l’ancienneté, le secteur, la taille de l’entreprise et le lieu de travail).

 

Par type de population :

Les jeunes plus impulsifs vivent avec intensité les émotions positives comme négatives mais ils apparaissent plus fatigués que leurs aînés, malgré un plaisir et une motivation accrues.

Les plus de 55 ans sont plus contrariés mais aussi plus indifférents, souffrant plus de douleurs, tout en se disant moins fatigués.

Les émotions négatives sont plus intenses chez les salariés du privé par rapport à ceux du public. Dans les petites entreprises (par rapport aux grandes entreprises), la peur, mais aussi la joie sont plus marqués ; toutefois, les grandes entreprises stimulent davantage la confiance en soi, la curiosité et à un degré moindre le sentiment de bonheur.

 

Quelques conclusions

Les émotions et les sentiments positifs fréquents et quelquefois intenses ne suffisent pas à contrer un climat propice à la fatigue, à la tension, à l’inquiétude et au stress.

– Une petite minorité de salariés (entre 20 et 25%, jusqu’à 50% chez certains profils), plus encore dans les CSP -, est dans un « état émotionnel limite » (burn-out), car on ne peut être efficace au travail en ressentant fréquemment et intensément des émotions comme la colère, la tristesse, la peur, le dégout, des sentiments intimes de haine, d’inquiétude, d’indifférence, de non confiance ou des états de fatigue, de tension, d’inhibition, d’impulsivité.

– Si l’âge et le sexe influent fortement sur le « moral » du salarié, le positionnement et les expériences sociales ont autant voire plus de poids, mais moins que le niveau de formation, essentiel au développement des capacités cérébrales et émotionnelles.

– “la surprise”, l’émotion du changement : associée à la joie, dans un climat apaisé, détendu et en perpétuel mouvement, est un facteur d’épanouissement et de motivation ; en revanche, associée à la peur, elle entraîne des réactions émotionnelles intenses et négatives comme la colère et le dégoût.

La surprise créée du stress positif (état de vigilance, de concentration et d’attention) qui, s’il se répète trop fréquemment, et de façon trop intense se transforme en stress négatif.

La fatigue, et à un degré moindre l’inquiétude, semblent toucher pratiquement toutes les populations, davantage les CSP + (le fait d’être seul face à lui-même et aux autres dans ses responsabilités) que les CSP -, pourtant plus impactés par les effets physiques du travail, notamment la douleur.

– Enfin,  si les CSP + ressentent plus de concentration, de joie, de curiosité, et globalement de façon plus marquée les émotions positives que négatives (hors fatigue et inquiétude), les salariés non diplômés, comme les ouvriers, touchés de plein fouet par l’intensité des émotions et sentiments négatifs, ressentent pourtant plus d’énergie, de calme, de désir, de motivation et autant de bien-être, de confiance en soi, de fierté, d’amusement. À chacun sa forme de satisfaction émotionnelle et de plaisir.

– Enfin, chaque entreprise, en fonction de son histoire, son métier, sa culture, de la façon dont elle gère le changement, en fonction de ses styles de management, de sa communication, de ses relations interindividuelles, a une culture émotionnelle propre, non exprimée, mais qui touche pourtant par contagion les salariés. C’est par l’exemplarité que le management donne la tonalité, l’entretient, la transforme.