En 2012, la dépense de consommation des ménages diminue de 0,4 % en volume, et augmente de 1,9% en valeur ; la téléphonie/informatique, la santé et le logement sont les seuls secteurs à augmenter en volume


« La consommation des ménages en berne en 2012 » Insee Première N° 1450, juin 2013

En 2012, la dépense de consommation des ménages diminue de 0,4% en volume, après une hausse modérée en 2011 (+ 0,5%) ; il s’agit du second recul depuis 1949, après celui de 1993 ;  les dépenses pré-engagées augmentent plus fortement que les autres dépenses (+ 2,8% en valeur contre + 0,8%) en raison du rebond des dépenses consacrées au logement et à son chauffage.

 

En valeur, le revenu disponible brut des ménages ralentit fortement en 2012 (+ 0,9% après + 2,7%) et le pouvoir d’achat diminue de 0,9%, après une hausse de 0,7% en 2011, alors que la consommation des ménages augmente en valeur plus vite que le revenu disponible brut (+ 1,4% contre + 0,9%) ; leur taux d’épargne baisse alors de 0,4 point, s’établissant à 15,6%.

 

En synthèse, les grands types de dépenses classées par ordre décroissant d’importance :

Type de consommation

Dont

% dans la valeur

Evol en volume

Evol en valeur

En Md€

Au profit des ménages (Services publics et associatifs)

 

santé, action sociale,  éducation, logement

24,7

De 1,5 à 1,6

De 0,7 à 1,0

3 70,8

A charge des ménages

Logement

Loyers, éclairage, chauffage

19,5

1,7

2,5

292,7

Alimentation

Dont boissons non alcoolisées

10,4

0,7

3,1

156,3

(Ajouter

boissons alcoolisées et tabac)

2,4

-2,8

5,0

36,6

Transports

Achat véhicules, carburants, autres transports

10,6

-3,6

3,0

159,2

Loisirs, culture

Appareils informatiques, livres, presse, services récréatifs

6,1

-1,5

-0,1

92,0

HCR

Restaurants, hébergement

5,4

-1,4

2,8

80,4

Equipement logement

Meubles, tapis, appareils ménagers…

4,3

-1,4

1,6

65,2

Habillement, chaussure

 

3,2

-2,3

2,2

47,7

Santé

Médicaments, médecine hospitalière

2,9

2,8

-0,2

44,0

Communications

Services de téléphonies

2,0

9,1

-11,0

30,1

Total

à charge des ménages

75,3

-0,4

+1,9

1 129,8

Total

à charge et au profit des ménages

100,0

0,0

1,6

1 500,6

           

 Tout d’abord les dépenses qui progressent le plus en volume :

 

– La dépense de consommation en biens et services de l’économie de l’information progresse en volume (+3%), mais recule de 3,6% en valeur, après une stabilité en 2011, soutenue par une baisse des prix (-6,4%). Le secteur est porté par l’essor des smartphones (+ 66,5% en volume), et par les services de télécommunications (+ 7,1% en volume) ; les équipements informatiques, du fait des tablettes, progresse de 9,8% en volume (après + 16,5% en 2011) ; les achats de téléviseurs reculent nettement (-7,2% en volume) après plusieurs années de vive croissance portée par l’arrivée de la TNT et l’équipement en écrans plats ; il en est de même des dépenses en consoles (-5,3% après – 3,6%), en raison de la concurrence des tablettes et smartphones.

 

Les dépenses de santé des ménages poursuivent leur croissance (+ 2,8% en volume après + 2,9% en 2011). Il en est de même pour les soins pris en charge par la collectivité (médicaments, médecine de ville et hôpitaux) : + 2,2% après + 2,1%.

 

– Les dépenses de logement, par définition pré-engagées représentent 27,9% du revenu disponible brut des ménages ; elles progressent de 1,7% en volume en 2012 (après un repli de 1,1% en 2011) et de 2,5% en valeur. Après six années consécutives de ralentissement, les prix des loyers accélèrent (+ 1,6% après + 0,9% en 2011), alors que les aides au logement ralentissent (+ 3,1% après + 4,8%).

 

Les dépenses stables en volume :

 

– La consommation de produits alimentaires (hors boissons alcoolisées et tabac) se maintient en volume (+ 0,7% après + 0,8%), malgré une nouvelle accélération des prix (+ 3,1% après + 1,8%) ; comme en 2011, les achats de viande diminuent faiblement (-0,3% en volume) malgré la forte hausse des prix (+ 3%) ; la consommation de poissons et fruits de mer se replie de 0,9% en volume tandis que leur prix progresse moins vivement qu’en 2011 (+ 1,8% après + 3,5%).

La consommation de fruits se redresse (+ 2,6% après- 4,4% en 2011) malgré une hausse des prix plus marquée que l’année précédente (+ 4,7% après + 1,5%). La consommation de légumes est quasi stable (+ 0,6%) dans un contexte de rebond des prix (+ 7,4% après -4,5% en 2011).

 

– La consommation effective des ménages en services d’éducation, financée pour l’essentiel par les administrations publiques, progresse légèrement en volume (+ 0,4%).

 

La consommation des ménages en assurances est stable en 2012 (+ 0,1% en volume). Les dépenses liées à l’assurance-vie, qui correspondent aux frais prélevés sur ces contrats d’épargne, diminuent de 0,7% en volume après + 0,4% en 2011, du fait d’un mouvement de décollecte. La consommation en assurance-dommage progresse à un rythme soutenu, proche de celui de 2011, pour tous les types de contrat (hausse pour l’assurance automobile, baisse pour l’assurance habitation).

 

 

Les dépenses qui régressent en volume :

 

– Les dépenses liées à la culture et aux loisirs sont le principal poste de dépenses à pâtir de la baisse du pouvoir d’achat ; elles reculent de 1,5% en volume après + 2,5% en 2011 ; la désaffection des ménages envers la presse et les livres y compris la papeterie, se traduit par un repli de 3,6% en volume, après – 0,8% en 2011. Après avoir atteint des records en 2010 et 2011, la fréquentation des salles de cinéma s’essouffle avec 204 millions d’entrées (217 millions en 2011). Les ventes physiques de disques et de vidéos continuent de baisser (– 9,1% en volume pour les CD audio et – 9,8% pour les DVD) malgré des prix en recul.

 

-Après deux années de croissance, soutenue par la baisse de la TVA dans la restauration, les dépenses se contractent de 1,4% en volume. Cette baisse affecte principalement la restauration.

 

– Les dépenses d’habillement et de chaussures se contractent encore en 2012 (- 2,3%), pénalisées par la hausse de leur prix (+ 2,2% après + 0,8%)

 

– Les dépenses en transports se contractent (-3,6% en volume après +0,6% en 2011), du fait notamment du repli des achats d’automobiles ; une telle contraction n’avait pas été observée depuis 1997. Les achats d’occasion sont stables (– 0,2% après + 7,6%), alors que le marché du neuf chute pour la troisième année consécutive (– 13,6% après – 1,4%). Les transports collectifs, ferroviaires et routiers, se replient également alors que les dépenses en transports aériens restent dynamiques et croissent à un rythme équivalent à celui de 2011 (+ 5,1% en volume).