Une enquête réalisée dans 20 pays européens auprès d’entreprises de 10 à 249 personnes (salariées et non salariées), actives entre 2005 et 2010, et n’ayant pas été absorbées par un groupe de plus grande taille. 12 000 entreprises ont été interrogées en France (5,2% d’entre elles ont connu une croissance forte avec un taux de croissance annuelle de l’emploi d’au moins 20% parmi lesquelles 0,9% sont considérées comme des « gazelles »).
Les entreprises à croissance forte ont une probabilité un peu plus forte d’être rachetées (un peu plus de 7% parmi les PME devenues filiales contre 5% pour les unités restées indépendantes.
51% ont recherché un financement en 2010 contre 42% en 2007 avant la crise ; ce sont 58,2 % des entreprises à croissance forte (56,8% des gazelles nées après 2002), contre 50,5% pour les autres.
En % du nbre d’entreprise | Tous modes | Prêts | Augmentation de capital | Autres modes |
2010 | ||||
Ensemble | 50,9 | 37,4 | 4,6 | 26,2 |
Entreprises à forte croissance | 58,2 | 41,4 | 9,3 | 36,9 |
Autres entreprises | 50,5 | 37,1 | 4,3 | 25,6 |
2007 | ||||
Ensemble | 42,4 | 32,8 | 2,5 | 19,1 |
Entreprises à forte croissance | 54,1 | 38,4 | 6,9 | 28,8 |
Autres entreprises | 41,8 | 32,5 | 2,3 | 18,5 |
2011-2013 (anticipations) | ||||
Ensemble | 61,7 | 52,9 | 7,0 | 32,0 |
Entreprises à forte croissance | 68,3 | 58,8 | 16,3 | 39,2 |
Autres entreprises | 61,4 | 52,6 | 6,5 | 31,6 |
Assez peu de différences ne ce qui concerne la demande de prêts entre les entreprises à forte croissance et les autres.
Il n’en est pas de même en ce qui concerne l’augmentation de capital ou le recours à d’autres modes de financement, beaucoup plus sollicités par les entreprises à forte croissance.
Les financements ont été 3 fois plus difficiles à obtenir en 2010 qu’en 2007, mais ce ne sont que 6% des entreprises qui ont connu des refus de prêts ou d’augmentation de capital ; l’importance des refus a été selon mes modalités de financement :
En % du nombre d’entreprise | Tous modes | Prêts | Augmentation de capital | Autres modes |
2010 | ||||
Ensemble | 3 | 6 | 6 | 3 |
Entreprises à forte croissance | 4 | 7 | 11 | 4 |
Gazelles* | 5 | 11 | 16 | 8 |
Autres entreprises | 3 | 5 | 5 | 3 |
2007 | ||||
Ensemble | 1 | 2 | 2 | 1 |
Entreprises à forte croissance | 1 | 2 | 3 | 1 |
Gazelles* | 2 | 3 | 2 | 4 |
Autres entreprises | 1 | 2 | 2 | 1 |
*Le très petit nombre de gazelles interrogées (une centaine) demande à ce que l’on observe les chiffres seulement en tendance.
Les gazelles ont eu plus de difficulté, pour obtenir des prêts en 2010, mais aussi pour augmenter leur capital (idem pour les entreprises de forte croissance) ou faire appel à d’autres modes de financement.
Les raisons de refus de prêt tiennent à la mauvaise cotation de l’entreprise ou à l’insuffisance de capitaux, bien plus qu’au manque de garanties ou au potentiel insuffisant de l’entreprise ; toutefois en 2010, 18% des entreprises ont dû fournir des garanties (la moitié des bénéficiaires de prêt). Recours est fait dans les ¾ des cas aux garanties proposées par les dirigeants ou les associés ; noter que les entreprises à croissance forte ont davantage recours aux garanties publiques (8% des entreprises contre 3% pour les autres).
80% des entreprises qui cherchent à augmenter leur capital font appel à leurs associés, mais le taux d’échec en 2010 a été de 10% (en doublement au regard de 2007) ; il est de 25% pour les gazelles. A défaut d’avoir obtenu satisfaction auprès de leurs actionnaires, les 3/5 ont fait appel à d’autres investisseurs, avec un taux de succès faible (10% les ont obtenus). Cette situation est encore plus fréquente pour les entreprises de croissance : 15% ont tenté, et 7,5% ont réussi ; ce sont respectivement 23% pour les gazelles avec seulement 7% de réussite.
Pourtant l’accès au financement ne parait pas la préoccupation principale des dirigeants : 1/3 considère que leur situation financière s’est améliorée entre 2007 et 2010, alors que 20% estimaient que celle-ci s’est dégradée ; finalement 8% seulement des entreprises interrogées (13% pour les entreprises à forte croissance)citent le manque de financement parmi les 5 facteurs qui limitent leur croissance, alors que 80% citent l’état général de l’économie, 54% la concurrence sur les prix et la faiblesse de marges, 40% le coût élevé du travail, 28% la difficulté à trouver du personnel qualifié, 27% la demande faible sur le marché domestique.
Les entreprises rachetées (qui sont devenues filiales) sollicitent moins de prêts bancaires
Elles représentent 5,5% des entreprises interrogées et se caractérisent d’abord par une proportion d’unités recherchant un financement inférieure de trois à quatre points à celle des unités restées indépendantes, aussi bien avant la filialisation (en 2007), qu’après (en 2010 et sur la période 2011-2013).
Par ailleurs, elles diversifient davantage leurs modes de financement. En 2010, elles n’étaient que 28% à rechercher un prêt bancaire (soit huit points de moins que chez les unités restées indépendantes). Ainsi, ces filiales sont un peu plus nombreuses à rechercher un « autre mode de financement » qu’un prêt (respectivement 32% et 29%). Mais elle semble favoriser l’intérêt pour une augmentation de capital sur la période 2011-2013 : 12% des filiales comptent en réaliser une(contre 7% des unités restées indépendantes), en sollicitant notamment leurs propriétaires.
Noter toutefois que le taux d’échec partiel ou complet des filiales est très proche de celui des autres unités, aussi bien en 2007 qu’en 2010.
Pour les unités restées indépendantes la proportion de celles recherchant un
prêt est nettement supérieure à la part de celles envisageant d’« autres modes de financement », quelle que soit la sous-population étudiée.