409 franchiseurs, 156 franchisés et 1 006 personnes (grand public) ont été interrogés entre juillet et septembre (un peu moins de 50% de commerce et un peu plus de 50% de services) ; 40% ont plus de 20 points de vente et 35% moins de 20 (en moyenne 53 points de vente). 41% sont développés uniquement en franchise.
Qui sont les franchiseurs ?
Fin 2010, il y avait en France 1477 réseaux actifs de franchise, dont 60% relevant du commerce (alimentaire, équipement de la personne, équipement de la maison, autres commerces de détail) et 40% relevant des services (automobile, bâtiment, services divers aux personnes et aux entreprises, hôtellerie et restauration).
Pour 73% d’entre eux, le capital est détenu par leurs dirigeants, pour 11% par un groupe français, pour 6% par un fonds d’investissement ou des financiers, pour 5% par un groupe étranger, pour 1% par les franchisés.
Les enseignes et les réseaux de franchise sont assez jeunes (18% moins de 5 ans pour les enseignes et 42% pour les réseaux). Il se passe en moyenne 9 ans entre la création de l’enseigne et la création du premier point de vente de franchise.
La franchise se situe globalement dans des agglomérations de toutes tailles. Si les points de vente sont majoritairement implantés dans des villes de plus 40 000 habitants (38% dont 18% en région parisienne), ils sont correctement implantés en milieu rural (-5 000 habitants) avec 13%. Les villes de 5 000 à 25 000 habitants attirent 29 % des points de vente franchisés et celles de 25 000 à 40 000 habitants, 20%.
30% ont des franchisés à l’étranger, principalement en Europe (24%), mais aussi 14% dans le Maghreb et 15% dans le reste du monde. La moitié n’ont pas l’intention de se développer à l’international, alors que 19% souhaitent le faire dans les 2 ans à venir. Les freins évoqués sont la difficulté à rechercher des partenaires sérieux (49%), les difficultés d’adaptation à la réglementation et la fiscalité (41%), la complexité des formalités administratives locales (37%), la difficulté à adapter le concept à la culture locale (32%).
87% sont implantées dans des locaux commerciaux avec pignon sur rue (et réparties entre 57% en ville, 29% en périphérie et 16% en centre commercial).
Pour la recherche de locaux commerciaux, 59% des franchiseurs font appel par des sociétés privées spécialisées, 20% prennent contact avec des mairies, 20% des CCI ; 53% utilisent le bouche à oreille et le réseau personnel.
En moyenne, un réseau regroupe 53 franchisés ; 43% ont moins de 20 franchisés :
Nombre de franchisés |
Moins de 10 |
10 à19 |
20 à 49 |
50 à 99 |
100 et + |
% |
26 |
17 |
21 |
16 |
17 |
92% des réseaux ont créé au moins un point de vente en 2011 (en moyenne 7,8 par an entre 2008 et 2011) ; 31% en ont crée de 1 à 3, 38% de 4 à 9 et 22% 10 et plus.
Le chiffre d’affaires généré par les franchisés est inférieur à 10M€ pour 39% des réseaux interrogés ; 43% des franchiseurs interrogés enregistrent un chiffre d’affaire en augmentation entre 2010 et 2011. 27% seulement constatent une diminution de leur activité.
en millions d’€ |
Moins de 10 |
10-19 |
20-49 |
50-99 |
100 et + |
Non réponse |
Total |
2011 |
39 |
17 |
11 |
11 |
12 |
9 |
100 |
2010 |
48 |
11 |
17 |
10 |
8 |
6 |
100 |
2008 |
45 |
12 |
14 |
9 |
11 |
9 |
100 |
Les facteurs qui favorisent le développement des franchises sont avant tout la pertinence et la qualité du concept, la relation franchiseurs-franchisés, la qualité des franchisés :
-La pertinence et la qualité du concept (entre 75 et 81% selon les années entre 2008 et 2011)
-La relation franchiseur-franchisés (entre 52 et 62%)
-La qualité des franchisés (entre 42 et 54%).
-Viennent ensuite, mais de façon plus modeste, les aptitudes stratégiques du franchiseur (entre 23 et 34%), la qualité de l’implantation (entre 23 et 35%), la pertinence des services apportés par le franchiseur (entre 17 et 32%), le marché (entre 17 et 24%) ; ce dernier point poserait paradoxalement peu problème alors qu’il est la principale cause de cessation d’activité pour les nouveaux créateurs.
Quatre freins sont mis en avant et concernent d’abord la rareté des emplacements (entre 49 et 69%), le financement des franchisés (entre 49 et 59%), la qualité des franchisés (entre 34 et 47%) et la difficulté de trouver des franchisés (entre31 et 39%) ; sont cités par moins de 10% des interviewés, la réglementation, le financement du franchiseur, le marché et la pertinence/qualité du concept.
Les motivations pour se développer par la franchise : accélérer le développement de l’enseigne (75 à 90%), bénéficier de la motivation des entrepreneurs franchisés (57 à 65%), bénéficier d’un effet réseau (49 à 63%), voire avoir une meilleure rentabilité (27 à 32%), mais peu le fait de trouver plus vite de meilleurs emplacements (8 à 23 %).
Si l’ensemble des franchises disposent d’un site internet pour se faire connaitre, recruter des franchisés, 60% l’utilisent pour fidéliser les clients, 49% pour vendre (57% des franchiseurs attribuent la vente au franchisé local, 29% versent une commission). Les 2/3 sont aussi sur les réseaux sociaux pour communiquer (37% veillent à leur image).
Les franchiseurs communiquent surtout par leur site internet (85%) et pour 40 à 50% via la presse sectorielle (49%), d’autres sites web spécialisés (47%), franchise expo (45%), les franchisée du réseau (44%), la presse spécialisée (40%) ; nettement moins par la presse économique (18%), les clients du réseau (19%), les salons (14% salon professionnel, 12% salon création d’entreprise), ou le site de la FFF (13%).
Qui sont les franchisés ?
-55 % sont des hommes ; les femmes (45%) sont en progression au regard de 2008 ou 2009, 36 ou 38%) ; 54% des franchisés qui vivent en couple sont aidés par leur conjoint dans leur activité professionnelle.
– La moitié ont entre 35 et 49 ans et 38% de 50 à 64 ans,
– 46 % ont un niveau bac+2 ou supérieur, 26% le niveau bac (dont 8% bac pro) et 25% un niveau inférieur.
– 70 % étaient salariés (à 77% en reconversion), 24% à leur compte (à noter) et 6% inactifs.
Un chiffre d’affaire médian de 520 000 euros ; 56% ont un chiffre compris entre 150 000€ et 1,5 millions d’€ (entre 48 et 64% selon les années entre 2008 et 2011) ; 27% ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires en 2011:
CA en K€ |
Moins de 76 |
De 76 à 150 |
De 150 à 300 |
De 300 à 750 |
De 750 à 1 500 |
De 1 500 à 3 000 |
+ de 3 000 |
Non réponse |
En % |
4 à 9 |
8 à 11 |
16 à 22 |
22 à 26 |
10 à 16 |
4 à 10 |
6 à 9 |
|
– 69% exploitent un seul point de vente, 15 deux et 16% au moins 3 ; par ailleurs, 11% exploitent au moins un point de vente sous plusieurs enseignes.
Le nombre moyen de salariés est passé de 7,1 en 2008 à 9,1 en 2011, mais avec une chute en 2009 et 2010 (6,3 puis 7,2) ; la répartition en 2011 est la suivante :
Tranche de salarié | Moins de 2 | De 2 à 3 | De 4 à 5 | De 6 à 9 | 10 et plus |
% | 20 | 25 | 18 | 17 | 20 |
Entre juin 2010 et juin 2011, les franchisés ont crée en moyenne 1,8 emploi par entreprise (entre 1,3 et 1,6 les années passées) ; la moitié n’ont crée aucun emploi, 20% un, 13% deux, 17% trois et plus.
– Le revenu individuel moyen annuel net des franchisés progresse et passe de 33 200 euros en 2010 à 35 000 euros en 2011, avec la répartition suivante : la moitié avec moins de 30K€ (28% moins de 20K € et 21% de 20 à 30K€), 21% de 30 à 50K€, 14% de 50 à 100K€, et 2% au-delà (13% de non répondants). 83% des revenus proviennent de l’activité, 15% des dividendes.
63% considèrent qu’ils gagnent mieux leur vie qu’un salarié et 55% qu’ils gagnent mieux leur vie qu’un commerçant isolé.
Ils sont par ailleurs fort investis sur leur territoire : 39% sont membres d’une association de commerçants, 38% sponsors d’une association ou d’un club sportif, 21% mécènes ou sponsors d’une manifestation culturelle, 12% mécènes ou sponsors d’une action humanitaire et par ailleurs 4% élus à la CCI et 3% élus locaux.
Pourquoi devient-on franchisé ?
Le choix de la franchise repose essentiellement sur l’apport du franchiseur et du réseau : le bénéfice de la réputation d’une enseigne (26%), la force d’un réseau (16%), le suivi et l’assistance 20%), le rachat d’une boutique déjà franchisée (13%), le bénéfice de l’expérience du franchiseur savoir-faire (11%), le concept (9%), la publicité du groupe (9%), la simplification proposée des procédures (7%), la formation (5%), la logistique proposée (4%). 13% travaillaient déjà en réseau ; pour 10% c’est la saisie d’une opportunité.
Les sources d’information auxquelles les franchisés ont eu recours sont essentiellement les lieux spécialisés d’information (web, média, salons avec 43%) : en premier lieu, celles qui sont spécialisées en franchise (internet 12%, presse 9%, salons 8%) puis ce même type de source mais non spécialisée (presse professionnelle 7%, salons 5%, autres média 2%).
Une autre source est tout aussi importante, celle relative au contact direct avec les franchisés in situ avec 40% (23% sont d’anciens salariés de réseau de franchise, 12% ont eu contact direct avec des franchisés et 5% ont repris une entreprise en franchise).
Les relations professionnelles, amis ou le bouche à oreille sont peu fréquents (8% chacun). Les franchisés s’inquiètent de la rentabilité (75%), de l’antériorité (66%) et de la déontologie (49%), en enquêtant auprès des franchisés 66%), du magasin pilote (47%).
Avant de sélectionner leur future enseigne, les futurs franchisés ont consulté en moyenne 2,1 réseaux en 2011 ; 33 % des franchisés ne consultent qu’un seul réseau. Les franchiseurs déclarent que plus d’un candidat sur deux n’est pas retenu à l’issue du parcours de recrutement
72% des franchisés avant de décider, consultent par ailleurs un conseil : l’expert-comptable la moitié), le banquier (32%), 22% un juriste et 55% plusieurs.
L’emprunt bancaire ou le crédit-bail finance en moyenne 60% du montant d’une implantation.
La relation de formation et d’animation entre franchiseurs et franchisés :
La totalité des franchiseurs dispensent une formation initiale, réalisée dans 76% des cas dans un centre de formation du franchiseur et 18% par des « franchisés formateurs ». En moyenne, les franchisés évaluent à 56 jours la durée de la formation initiale, obligatoire alors qu’elle est chiffrée à 35 jours en moyenne par le franchiseur.
Côté formation continue, 27% des franchisés déclarent avoir suivi une formation continue entre 2010 et 2011 (parmi ces derniers, 31% disent en suivre une tous les 6 mois). Ces formations concernent principalement les nouveaux produits et services du franchiseur (67%), les nouvelles techniques de vente (65%), les nouvelles méthodes de travail. Si elles se déroulent en salle avec un formateur pour 86% d’entre eux, il faut noter que 40% des répondants ont suivi une formation en e-learning.
D’après les franchiseurs toutefois, 67% des entreprises en franchise ont suivi une formation continue (dont 50% les employés des franchisés), en moyenne 11 jours par an ; la moitié des franchiseurs rendent obligatoire cette formation, alors que 37% la mettent en œuvre à la demande des franchisés.
87% des franchiseurs ont mis en place des animateurs réseau, pour accompagner les ouvertures, faire des visites régulières ; 80% ont mis en place des conventions, 70% des commissions internes, les 2/3 un journal interne ; le site internet est aussi adopté par 37% pour entretenir un dialogue avec les franchisés. Enfin, 16% des franchiseurs mettent en avant une association de franchisé ; noter que la moitié des franchisés disent participer à une association de franchisé (sans doute pas seulement au sein du réseau).
La moitié des réseaux n’ont pas connu de transmission d’entreprises de franchisé en 2011 ; 18% en ont connu de 1 à 2, 22% de 3 à 9 et 8% dix et plus.
63% des transmissions sont dues à une opportunité financière, 32% à la possibilité de changer d’activité et 41% pour une cessation (un départ en retraite pour 65% des plus de 50 ans).
68% des franchisés n’envisagent pas de céder ; ceux qui le feraient transmettrait à un nouveau franchisé 21%), à un salarié de l’entreprise (19%), au franchiseur (18%) ou à un franchisé du réseau (12%).
Dans la moitié des franchises aucun outil n’est en place pour faciliter la transmission ; pour les autres, ce sont des outils pour aider dans le domaine financier (21% dont proposition de repreneur, reprise par le franchiseur, recherche de partenaire financier), comptable (12%), en RH (recrutement des candidats à la reprise…), un conseil juridique, ou un appui global.
La satisfaction des franchiseurs et des franchisés est marquante dans les 2 groupes (note globale de 8 pour les franchiseurs et de 7,8 pour les franchisés) :
Notoriété du réseau |
Liberté d’action |
L’effet réseau |
Assistance franchiseur |
Droits et devoirs liés au contrat |
Rendement |
Opportunité de changer de carrière |
|
Franchiseurs |
7 |
6,9 |
7 |
7,8 |
6,7 |
7,1 |
7,3 |
Franchisés |
6,6 |
7,2 |
8,1 |
6,9 |
7,3 |
7,6 |
7,9 |
En moyenne, les franchisés ont 12 ans d’ancienneté dans le réseau, avec pour 46% des contrats de 5 ans et une hausse des contrats de 7 ans (de 16% en 2008 à 28% en 2011) ; 89% reconduisent leur contrat. 41% se disent très attachés au réseau et 43% assez attachés.
51% des franchisés sont estimés fidèles, 22% captifs (ils ne sont pas attachés mais poursuivent), 19% ne veulent pas poursuivre (dont 12% parce qu’ils ne sont pas attachés). 26% envisagent de prendre un autre point de vente dans le réseau et 5% un autre point de vente dans un autre réseau.
Pour 70% des franchisés, choisir la franchise pour se mettre à son compte est une solution intéressante, d’autant qu’ils estiment que la franchise est de plus en plus connue du grand public qui pourrait être candidat pour être franchisé (notamment la notoriété de la marque et les appuis apportés) ; celui-ci exprime des inconvénients tels le coût trop élevé (53%), les contraintes (42%), le risque (33%), le nombre élevé de boutiques sous enseigne (32%).
En ce qui concerne les deux ans à venir, les franchiseurs sont plus optimistes (très optimistes 36% contre 11 pour les franchisés, assez optimistes 61 contre 66%, pessimistes 3 contre 20%).