33 millions d’indépendants dans l’Union Européenne.


"Plus de 1 travailleur indépendant sur 5 dans l’UE a saisi une occasion intéressante pour lancer sa propre entreprise ", Eurostat, communiqé de presse du 11 décembre 2018

Eurostat, l’Office statistique de l’Union européenne, a extrait ces données relatives au travail indépendant de l’enquête européenne sur les forces de travail, présentée dans un article de «Statistics Explained».

Des résultats qui paraissent peu probants.

 

En 2017, dans l’Union européenne (UE), plus de 228 millions de personnes exerçaient une activité, dont 33 millions environ une activité en tant qu’indépendant.

 

Plusieurs raisons sont à l’origine de leur choix : occasion intéressante (23%), continuation de l’entreprise familiale (16%), pratique courante dans le secteur d’activité concerné (15%), horaires de travail flexibles (11%), n’a pas trouvé de travail salarié (11%) et passage au statut d’indépendant demandé par l’ancien employeur (2%).

 

Selon les pays la situation diffère (je ne retiens pour la comparaison les pays européens importants en nombre d’indépendants) :

-Dans 15 États membres de l’UE, l’«occasion intéressante» était la raison la plus fréquemment avancée; la proportion la plus élevée s’observant en Italie (39%), et aux Pays-Bas (32); la France affiche 18%, aux cotés de la Belgique (21), la Grèce (17), l’Autriche (18).

– la raison la plus fréquemment invoquée était que le travail indépendant constituait une «pratique courante dans le secteur d’activité concerné»: la Belgique , l’Allemagne (21), la Grèce (21); très peu l’Italie (7), les Pays-Bas (9), l’Autriche (6)  ???? vs en France (12).

-La «continuation de l’entreprise familiale» : le plus en Pologne (27), Grèce (25), Irlande, Espagne, Italie (les 3 avec 24); très peu en Grande-Bretagne (7) et aux Pays-Bas (9); la France (13)

Paradoxalement, les items proposés sont très éloignés de ceux que nous analysons habituellement (rien autour de l’indépendance, de la passion du métier, de l’argent que l’on veut en tirer…). Les retours me semblent par ailleurs peu utilisables en raison de fortes discordances avec ce que nous connaissons; de plus aucune méthodologie d’enquête n’est proposée.

 

Les principales difficultés rapportées par les travailleurs indépendants sont une charge administrative élevée (13%) et les périodes sans client, sans commande ou sans projet (12%), les retards de paiement ou le non-paiement (12%), les périodes de difficultés financières (9%), l’absence d’influence sur la fixation des prix (8%) et l’absence de revenu en cas de maladie (8%). Près d’un tiers d’entre eux (28%) a déclaré ne pas avoir rencontré de difficultés.

– La proportion la plus élevée pour les indépendants n’ayant pas rencontré de difficultés s’observe aux Pays-Bas (42%), au Royaume-Uni (41%), en Suède (40%), en Allemagne (39%), vs 26% en France. Par contre le % est très faible en Grèce (8%), et en Italie (10%).

-Les difficultés liées à des charges administratives trop lourdes sont surtout le fait de la Belgique (28%), de l’Italie (26%), alors qu’elles le seraient peu en Espagne (3%), en Allemagne (7%), en Irlande (7%), en Grèce, aux Pays-Bas, au Portugal et au Royaume-uni (8%) vs en France (18%).

-Les périodes sans projet ou clients sont importantes en Italie (22%), au Portugal (21%); peu fréquentes en Suède et en Belgique (5%), au Danemark, au Royaume-Uni et en Allemagne (8%), aux Pays-Bas (9%); en France (12%).

 

77% des travailleurs indépendants avaient deux clients et plus et aucun en position dominante, 18% dépendaient d’un client en position dominante et 4% n’avaient aucun client au cours des douze derniers mois.