Profil des résidents en QPV Franciliens.


"LES TRAJECTOIRES RÉSIDENTIELLES DES HABITANTS DES QPV", Institut Paris région, note rapide N° 860, juin 2020

Une population jeune, familiale, avec une forte proportion d’immigrés, mais plus active et qualifiée qu’en QPV de province.

 

1 546 000 HABITANTS (13% de la population Francilienne) vivent au sein de 272 quartiers prioritaires  (contre 8% en France métropolitaine), soit 32% des QPV de France métropolitaine,

 

La population est jeune et familiale, avec une forte proportion d’immigrés et d’étrangers (27 vs 21% en QPV province). Avec en moyenne 2,88 personnes par ménage (contre 2,34 en province), les QPV franciliens comptent autant de ménages de 4 personnes ou plus que de personnes seules (respectivement 32% et 30%, contre respectivement 21% et 38% en province). 19% des ménages comptent 5 personnes ou plus, contre 11% dans les QPV de province. 27% sont étrangers (vs19%).

 

À l’image de la population francilienne, la population des QPV franciliens est plus qualifiée et active que celle des QPV de province (53% vs 45). 34% possèdent un diplôme supérieur ou égal au baccalauréat (vs 28%). Le taux de chômage y est plus faible (24% contre 31%). Le niveau de vie est également plus élevé et la pauvreté moins prégnante (37% contre 43%).

 

Mais les Franciliens vivant en QPV logent dans des conditions plus contraignantes qu’en province : les logements sont plus petits (31% une ou deux pièces, et 9% de cinq pièces et plus, vs 27 et 13), d’où un surpeuplement marqué (29% dans les QPV franciliens, contre 13% dans les QPV de province).

 

Une mobilité globalement comparable à celle des autres Franciliens :  au cours de l’année 2015, 9,8% des Franciliens résidant dans un quartier en politique de la ville ont déménagé (10,3% pour les habitants franciliens hors QPV et 11,8% pour ceux des QPV de France métropolitaine).
Les jeunes ou les locataires du parc privé sont plus enclins à la mobilité. Mais l’importance du parc social dans les QPV (72% des logements) est un facteur de moindre mobilité, avec une faible part de propriétaires,

 

Au cours de l’année 2015, parmi les 157 000 habitants des QPV ayant changé de logement, 29% (45 000) ont déménagé au sein du même QPV, 16% (25 000) ont déménagé dans un autre QPV, et 55% (87 000habitants) ont quitté les QPV. Cette proportion est plus élevée à Paris et dans les Hauts-de-Seine (66%), et plus faible en Seine-Saint-Denis (49,5%) et dans les Yvelines (52,7%), où les revenus des habitants des QPV sont plus faibles, et la part des étrangers et immigrés plus élevée.

Les sortants sont globalement plus aisés que les autres mobiles, alors que ceux qui restent ou s’installent en QPV ont des profils plus modestes

 

Par ailleurs, 62 000 personnes se sont installées dans un QPV, alors qu’elles ne sont pas originaires d’un QPV (soit 47% des mobiles présents dans un QPV en 2016). Ils sont plus aisés que les habitants stables, mais  plus modestes que les sortants; la moitié s’installe à moins de 2,8 km de leur lieu de résidence antérieure (contre 4 km pour les autres Franciliens); la moitié des Parisiens déménagent à plus de 3,9 km de leur lieu de résidence antérieure, alors que les Yvelinois sont nombreux à déménager dans le même QPV (37,5%, contre 28,7% pour l’ensemble des Franciliens des QPV), et 50% déménagent à moins de 1,7 km.

 

À l’occasion de leur déménagement, 42% changent de statut d’occupation : le secteur locatif privé accueille 44% et 31% accèdent à la propriété, signe d’un parcours résidentiel ascendant, tandis que les 25% qui intègrent le secteur HLM y bénéficiant d’un logement adapté aux ressources et à la taille du ménage. Toutefois, la majorité des mobiles (58%) gardent le même statut d’occupation, évoluant principalement (pour 73% d’entre eux) au sein du parc HLM. 

 

Le logement social demeure l’horizon principal : c’est le cas pour 77% des mobiles à l’intérieur de leur quartier, et 70% des mobiles rejoignant un autre QPV. La part des familles monoparentales comme des familles nombreuses est plus accentuée parmi ceux qui déménagent ou emménagent dans le parc HLM.

Mais les mobiles les plus modestes restent ceux qui évoluent dans le parc locatif privé ou ceux qui en proviennent. Ils se démarquent par un taux de pauvreté élevé, supérieur à 50%, pour un revenu médian n’excédant jamais 12000€.

 

L’installation dans une zone bénéficiant d’une aide fiscale a permis à un habitant sur quatre originaire d’un QPV de devenir ou de rester propriétaire de son logement (25,3%), soit une proportion comparable à celle des habitants partis ailleurs (25,9%). Toutefois, les habitants s’étant installés en zone à TVA réduite étaient moins souvent propriétaires lorsqu’ils résidaient en QPV (10,9%) que les sortants partis ailleurs (13,8%). La part d’habitants propriétaires de leur logement a donc augmenté de 14,4 points pour ceux qui se sont installés dans une zone aidée fiscalement, contre 12,1 points pour les autres sortants.

 

Pour en savoir davantage : https://www.institutparisregion.fr/fileadmin/NewEtudes/000pack2/Etude_2380/NR_860_web_version_finale.pdf