Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Au sein des services marchands, la production et la VA ralentissent en 2024 dans la majorité des activités, sous l’effet principalement de la contraction de la demande intérieure des entreprises et des administrations.
⇒ Leur valeur ajoutée.
♦ Les services marchands non financiers restent les principaux créateurs de valeur ajoutée (VA) dans l’économie française, leur part dans le PIB progressant sans interruption depuis 2022 et atteignant son plus haut niveau, 37,5%, en 2024 (soit 978 Md€). Seuls les services ont enregistré une croissance significative de la valeur ajoutée sur la période 2019-2024 (+12,5% en volume pour les services marchands, +4,7% pour les services non-marchands).
Ces services ralentissent légèrement mais poursuivent leur croissance (+2,3%, après +2,8% en 2023). La branche industrie-construction a retrouvé la croissance et suit une tendance parallèle à celle des services depuis 2022 sans cependant retrouver son niveau pré-covid, alors que le commerce-transports-services financiers se stabilise à un niveau proche de 2019 et que l’agriculture décroît.
♦ En ce qui concerne la Valeur Ajoutée, les HCR gardent un rythme de croissance 2 fois plus élevé que la moyenne des services marchands (+5%). Viennent ensuite les services d’informatique-communication, qui perdent progressivement en dynamisme depuis 2021 mais continuent de croître à un rythme élevé (+3,3%). À l’inverse, les activités spécialisées, scientifiques et techniques contribuent davantage à la croissance de la VA des services marchands en 2024 qu’en 2023. Les services des arts, spectacles et activités récréatives marchands se distinguent par une forte croissance en 2024 (+14,8%), en particulier dans les activités sportives en raison des jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), qui en fait l’activité où la VA a le plus progressé en 5 ans (+33,2%). Mais leur poids reste limité dans l’économie et ils ne contribuent qu’au dixième de la hausse de la VA des services marchands en 2024.
⇒ L’évolution de la production.
♦ La production de services marchands poursuit sa hausse en volume (+2,9%) mais ralentit par rapport à 2023 (+3,7%). Ce ralentissement de la croissance de la production provient en grande partie des services d’informatique-communication (+3,4% après +6%). La production des services aux entreprises reste la principale composante de la production de services marchands (43,9%, contre 38,1% pour les services aux ménages et 18% pour les services d’informatique communication). Depuis 2019, sa hausse est deux fois plus forte que celle des services aux ménages. La production ralentit pour les autres activités spécialisées, scientifiques et techniques (+3,4% après +4%), notamment les activités de design (+0% après +13,2%). Le ralentissement est moindre dans l’ensemble des activités de services administratifs et de soutien (+3,5% après +3,8%), où les plus fortes hausses de production en volume en 2024 sont celles des activités administratives (+10,3%), de la location et location bail de propriété intellectuelle (+10,1%), de l’organisation de salons professionnels et congrès (+9,8%). À l’inverse, les agences de voyage sont en baisse (-11,1% après +16,7% en 2023).
C’est dans les services aux ménages que la croissance de la production est la plus faible (+2%) pour la deuxième année consécutive. Citons celle des arts, spectacles et activités récréatives (+12,5%), des HCR (+2,5%), des activités immobilières (+1,1%) grâce à la croissance des services de gestion qui compense la baisse des activités de transactions.
⇒ La hausse des prix.
♦ La hausse des prix de production reste supérieure à 2% pour la troisième année consécutive et dépasse désormais l’inflation. Après trois ans de hausse plus marquée, les prix des services aux entreprises augmentent moins que ceux des services aux ménages en 2024 (respectivement +2,1% et +2,3%). La hausse des prix est encore plus modérée dans les services d’informatique-communication (+1,6%), mais accélère pour la quatrième année consécutive. Les prix de la plupart des services augmentent de façon modérée, entre 1 et 4% sauf les prix des activités des agences de voyage (+14%) ; à l’opposé, les prix sont en baisse pour l’édition de livres, périodiques, et autres activités d’édition et de jeux électroniques (-1%), les agences immobilières (-0,7%) et surtout l’organisation de jeux de hasard et d’argent (-8,7%).
♦ Depuis 2019, la hausse cumulée des prix des services marchands atteint 9,1% avec des écarts notoires entre les branches de services : +55,7% pour les agences de voyage, +27,8% pour les régies publicitaires de médias et +25,6% pour les activités photographiques. La hausse ne dépasse pas 20% pour les autres activités. Les prix des activités liées au numérique sont même en baisse sur cinq ans grâce à l’amélioration régulière des performances techniques ; ainsi, les prix reculent pour les services de télécommunications (-5,9%) et l’édition de livres, périodiques, autres activités d’édition et de jeux électroniques (-2,2%).
⇒ Quid du marché ?
♦ En 2024, la demande intérieure en services marchands continue de progresser en volume mais moins fortement que les années précédentes. Elle est composée pour plus de la moitié par la consommation intermédiaire des entreprises et des administrations, qui ralentit par rapport à 2023 (+2,5 % en volume, après +5,1%).
L’investissement est la composante la moins dynamique pour la troisième année consécutive. Les activités de logiciels et bases de données concentrent 50% de l’investissement en services marchands ; cette part progresse de 7,5 points depuis 2019, portée par l’essor des portails internet et l’hébergement de données (+4,3% en volume en 2024 et de 36,8% sur 5 ans).
♦ La consommation des ménages en services marchands continue de croître à un rythme relativement soutenu, +2,6% en volume en 2024 après +2,4% en 2023 ; sa part se stabilise ainsi à 33% de la demande intérieure. Les loyers (réels et imputés) représentent plus de la moitié de la consommation des ménages en services marchands et sont les 1ers contributeurs à la hausse de la consommation des ménages, juste devant les arts, spectacles et activités récréatives, qui ne représentent pourtant que 5,7% de la consommation des ménages. Après avoir été le premier contributeur de la hausse de la consommation des ménages en services de 2020 à 2022, l’hébergement restauration est désormais le troisième.
En 2024, la consommation des ménages en activités liées au sport bondit de 30%. Sont également particulièrement dynamiques, avec des hausses de plus de 10% en volume, l’édition de logiciels (+21,7%), et les jeux de hasard et d’argent (+14,8%), en particulier les paris sportifs. La progression est forte également pour la location et location-bail de voitures (+13,5%). À l’inverse, la consommation en services des agences de voyages et voyagistes chute de 7,9% et celle des agences immobilières de 6,6%.
Depuis 2019, la structure de la consommation des ménages évolue principalement au profit des nouvelles technologies et des loisirs : la hausse la plus marquée porte sur la consommation en éditions de logiciels liés aux jeux vidéos sur support physique ou en ligne (+157% en volume entre 2019 et 2024).
La consommation des services d’intermédiaires pour l’emploi de salariés à domicile a progressé de 72%. Les ménages ont également accru leur consommation de moitié en cinq ans dans les services de salons et congrès, l’hébergement de données et les portails internet, l’enregistrement sonore et l’édition musicale ou les activités liées au sport.
⇒ Les exportations.
Les exportations croissent de 6,6% en volume en 2024, sensiblement comme les années précédentes. Pour la deuxième année consécutive, les exportations d’arts, spectacles et activités récréatives marchands reculent fortement (-8,4% en volume) tandis que celles de l’édition, production audiovisuelle et diffusion maintiennent leur très forte croissance (+22,4%). Les importations en revanche marquent le pas avec une progression limitée à +0,7% en volume. Les importations de services d’agences de publicité, de conseil de gestion et d’activités juridiques augmentent nettement alors que celles de programmation, conseil et autres activités informatiques et de soutien aux entreprises diminuent. Au total, le solde des échanges extérieurs de services s’accroît donc fortement pour atteindre le niveau historique de +14,1 Md€. Les activités administratives et de soutien sont les deuxièmes services les plus échangés, pour près du tiers des exportations et un quart des importations, et la plus forte contribution au solde extérieur positif avec 10,6 Md€ d’excédent.
⇒ L’emploi.
En 2024, l’emploi dans les services marchands s’élève, toutes catégories confondues (salariés y compris intérimaires, non-salariés) à 8,1 millions d’équivalent temps plein (ETP) en moyenne annuelle, soit 27,4 % de l’emploi total. Il progresse de 0,6 %. La hausse est trois fois plus soutenue dans les HCR, principal contributeur à la hausse de l’emploi dans les services (+24 000 ETP). Les activités immobilières sont les seules à perdre de l’emploi.
L’emploi non salarié continue de progresser fortement (+2,8%) ; avec 38 000 ETP supplémentaires, il devient le principal moteur de l’emploi en 2024, loin devant l’emploi salarié, alors qu’il ne représente que 17,5% de l’emploi total des services marchands. Il progresse deux fois plus vite que l’emploi salarié depuis 2019. La moitié de la hausse se concentre dans les métiers des activités spécialisées, scientifiques et techniques, administratives et de soutien. L’emploi s’y exerce souvent dans des petites entreprises, en tant que profession libérale ou dirigeant non salarié.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8595643