La coiffure : 85 200 établissements, 180 000 actifs dont 37% de non-salariés.


"RAPPORT DE BRANCHE Coiffure, données 2018", UNEC, Xerfi, octobre 2019

Méthodologie : 1 251 questionnaires exploitables (une base du panel de 1 087 entreprises) dont 712 indépendants en salon, 358 sous enseigne et 181 à domicile. Analyse Xerfi selon les données Insee, de l’Acoss et de l’enquête.

Une étude rare en ce qui concerne la coiffure, mais ne proposant quasiment pas de données en ce qui concerne les chefs d’entreprise et ceux qui travaillent à domicile, montrant les lacunes de la statistique publique.

 

Une profession essentiellement féminine, jeune et indépendante, avec un fort turn over du personnel; une profession qui a d’abord choisi la création et peu la reprise.

⇒ Le  nombre d’établissements et leur évolution

♦ En 2018, le nombre d’établissements s’est établi à 85 192 (-0,5% par rapport à 2016, mais +7,2% au regard de 2012); la hausse du nombre d’établissements à domicile (+ 8% 2018/2016) ne compense pas à la baisse du nombre de salons (- 3,5% 2018/2016).

Les établissements à domicile sont 26% des établissements, ceux indépendants en salon 65% et ceux sous enseigne 9%. 14,5% sont en Ile de France.

 

♦ Les immatriculations ont diminué entre 2012 et 2018 (de 9 090 à 7 443), du fait d’une baisse à la fois des créations (-12%) et des reprises (-49%); les reprises en 2018 ne sont que 10,7% des immatriculations.

Le taux de défaillances est de 2,8% en 2018; il oscille de 1,2% à 3,2% entre 2010 et 2018.

 

♦ Leur ancienneté moyenne est de 10,5 ans (37% ont moins de 5 ans, 50,5% entre 5 et 20 ans et 12,5% plus de 20 ans).

 

♦ Ceux n’ayant aucun salarié continuent d’augmenter (de 51,5% en 2012 à 55% en 2018); parmi les établissements employeurs, les 2/3 (ou 30% des établissements) emploient 1 à 2 salariés et 1/4 (ou 15% des établissements) 3 salariés et plus (0,5% emploient au moins 10 salariés). Le nombre d’employeurs n’a cessé de diminuer depuis 2012 (entre -1 et -2% chaque année).

Les établissements employeurs sont pour 77,5% des indépendants en salon (30 154 établissements), pour 19,5% sous enseigne (7 800 établissements).

 

⇒ Le chiffre d’affaires et sa structure

 

♦ D’après l’INSEE (ESANE), la profession a généré un peu plus de 6Md€ H.T. de chiffre d’affaires; 78,5% proviennent d’établissements employeurs; chez ces derniers, 44% du chiffre viennent des établissements sous enseigne; (mais que sait-on du non-déclaré pour les plus petites entreprises ?).

Le chiffre d’affaires diminue en 2018 de 1% (de 4% pour les établissements à domicile, de 2% pour les indépendants en salon, mais il augment de 1% pour les enseignes); tandis que les établissements franciliens croissent de 1%, les établissement de province diminue de 1,5% en 2018.

En 2 ans, la part des prestations coiffure a diminué (- 0,5 point), tandis que la part des ventes de produits dans le chiffre d’affaires de la profession a progressé (+ 1,5 point), alors que celui des services esthétiques et autres prestations diminuaient (respectivement de 1% et 0,5%).

 

♦ En 2018, les produits comptent pour 10,7% du prix de vente (peu de hausse) et celle des autres achats et charges externes (eau, énergie, fournitures administratives, frais postaux, les services bancaires…) pour 24,6% (22,7% en 2011); les frais de personnel chiffrent 57,5% (vs 56,7 en 2011). L’excédent brut d’exploitation (EBE) est donc en baisse, passant de 8,1 à 5,5%, alors que le résultat net passe de 4,6 à 4,1%.

 

♦ La prestation moyenne chiffre 44,3€ pour les femmes et 21€ pour les hommes, avec un décalage Ile de France et province (femmes 51,8 vs 42,1€; hommes 25,4 vs 19,7€) et selon selon le type d’établissement ; les plus onéreux sont les enseignes (45,9€ pour les femmes, 23,1€ pour les hommes) vs pour les indépendants (42,9 et 19,4€) et pour les services à domicile (39,4 et 17,2€).

 

♦ En 2018, 11% des salons ont mis en place un nouveau service : un service de barbier pour 45%, de produits végétaux (20%), le lissage brésilien (5%) et l’onglerie (5%). 93% des ces services sont réalisés par une personne du salon.

 

♦ Les enjeux prioritaires concernent la rentabilité (79,5% des répondants) et l’évolution du chiffre d’affaires (70%), puis au même niveau l’évolution des charges (59%), le pouvoir d’achat des clients (56,5%), l’adaptation des salariés au poste de travail (56,5%) et la formation initiale des salariés (56%); moins le développement durable (36%), les nouvelles formes d’exercice de l’activité coiffure (coiffure à domicile, site internet dédié) avec 27% ou les évolutions technologiques avec 26,5%.

 

⇒ Les actifs de la branche

 

♦ 179 556 actifs au 31 décembre 2018, dont 112 066 salariés (62,5% des actifs) et 67 490 non-salariés (37,5%, vs 36 en 2012); on ne sait pas combien sont chefs d’entreprise salariés.

112 066 sont des salariés (en baisse de 8,4% au regard de 2012). 17 754 sont des apprentis (15,8% des effectifs salariés), 1 881 des salariés en contrat de professionnalisation (1,7%) et 92 431 salariés (82,5%); 56,5% sont dans des salons indépendants, 41,5% sous enseigne et 2% à domicile. Les salariés classiques ont baissé de 7% depuis 2012, et les autres types de salarié de 15%. 79% sont en CDI, 3,5% en CDD et 17,5% en formation.

 

♦ Les indépendants en salon chiffrent 105 256 personnes occupées (58,5% des effectifs en baisse de 2 points au regard de 2012); ceux sous enseigne sont 51 000 (28,5% des actifs, en hausse de 1%) et ceux à domicile (23 300 en hausse de 1%). Au final, une baisse de 6,3% au regard de 2012 et de 3,5% au regard de 2016.

 

♦ 21% ont embauché du personnel (31 en 2016) et 5% ont réduit leur effectif; pour 55% des embauches, il s’agissait de salarié et pour 39% de contrat en alternance. Pour trouver qui  embaucher, 64% ont passé jusqu’à 3 mois (dont un mois pour 28%). 17% n’ont pas réussi à embaucher (7 000 postes).

20 750 salariés (y compris les alternants) ont été embauché en 2018 et 22 350 ont quitté, la profession perdant 1 600 emplois. En 2014, les embauches ont concerné à 45% des CDI, à 17% des CDD et à 36% des alternants.

 

♦ Les départs sont le fait à 28% de démissions et à 11% de rupture conventionnelle, à 36,5% de fin de contrats aidés et à 26% de fin de CDD.

47% des salariés démissionnaires sont partis vers un autre établissement, 27% vers une autre profession, 9% pour créer son activité et 17% pour raisons personnelles.

Pour les ruptures conventionnelles 33% sont allés vers une autre profession, 32% vers un autre établissement de la profession, 14% pour créer leur activité et 21% pour raisons personnelles.

En ce qui concerne les alternants ayant un CAP, 51% n’ont pas été embauché, 33% ont été conservé pour passer leur BP et 16% ont été conservé .

Pour  ceux ayant un BP ou un BM, 43% ont été embauché (dont 11% pour poursuivre leur formation)

 

⇒ Le profil des actifs : des femmes et des jeunes (64% ont moins de 35 ans)

 

♦ 90% des actifs sont des femmes, et ce sans grand changement depuis 2012 ou selon le type d’établissement.

 

♦ L’âge moyen est de 32,5 ans pour les femmes et de 33,5 pour les hommes; les salariés des établissements indépendants (33,5 ans) sont un peu plus âgés que ceux des établissements sous enseigne (32 ans).

29 à 33% (selon les sexe) ont de 16 à 24 ans, 35% de 25 à 34 ans, 20% de 35 à 44 ans et 16% plus de 44 ans.

 

♦ 34% ont le CAP, 58,5% un BP ou un BM (peu de différences selon le sexe ou le type d’établissement, avec toutefois plus de CAP dans les enseignes, 32 vs 35% chez les indépendants).

 

♦ L’ancienneté des actifs est de 6,5 ans pour les femmes et pour les hommes; 42% ont moins de 5 ans, 30% de 5 à 10 ans et 18% au-delà.

 

⇒ Les conditions de travail

 

♦ 77% des salariés occupent un poste au moins 35 heures (dont 9%, 39 heures); les postes d’une durée inférieure à 35 heures par semaine (23%) se retrouvent proportionnellement davantage chez les femmes (25% d’ elles) et au sein des salons indépendants (28% des salariés).

 

♦ 74% des établissements sont ouverts 5 jours par semaine et 23% 6 jours par semaine (45% au sein des enseignes vs 17,5% chez les indépendants). 22% ont ouvert exceptionnellement le dimanche (surtout à l’initiative de l’établissement).

32% ont eu recours à des heures supplémentaires (en moyenne 56 heures, vs 110 en 2012), bien plus dans les enseignes (47% vs 29 chez les indépendants). Noter que 11% des salariés à temps partiels ont effectué des heures complémentaires (en moyenne 26 heures).

 

♦ En 2018, le nombre de jours d’absence s’élève à 11,2 jours par salarié chez les indépendants et à 10,4 dans les enseignes; le nombre d’arrêts de travail diminue (- 5,5%) et le nombre de jours d’absences augmente (+ 8,5% par rapport à 2016). 45% des absences sont le fait de congés maternité, 41% de maladie et 3% d’accident du travail. Absences maladie et congés maternité sont plus fréquents chez les indépendants (91,5%), vs 76,5% dans les enseignes.

 

♦ Les salaires moyens s’étalent entre 18 870 et 19 435€ pour le niveau 1, entre 19 720 et 22 130€ pour le niveau 2 et entre 24 020 et 36 500€ pour le niveau 3. A cela s’ajoute une prime à la revente dans 38% des établissements (mais bien plus souvent chez les enseignes, avec pour 76% d’entre elles une prime qui dépasse les 5%). 10,5% des salariés ont bénéficié d’un plan d’épargne salariale, d’un plan de participation ou d’intéressement (3,5 points de plus qu’en 2012).

 

♦ 84% des établissements déclarent que les questions liées à la santé, l’hygiène et la sécurité font partie de leurs préoccupations professionnelles.

91% déclarent avoir mis en place un document unique d’évaluation des risques (DUE), et 4% déclarent que la démarche est en cours.

85% déclarent réaliser des entretiens professionnels (71% tous les ans et 14% tous les deux ans); cette pratique est plus fréquente dans les enseignes (93% vs 83 chez les indépendants).

 

♦ 43 644 stagiaires ont reçu une formation : 9 à 12 heures chez les 10 salariés et moins avec un coût de 229€ et 10 heures chez les plus de 10 salariés pour un coût de 216€.

64% des établissement dispose d’un tuteur (85% un chef d’entreprise et 15% un salarié volontaire); 91,5% des tuteurs ont la BM/BP.

41% des établissements ont un maitre d’apprentissage; à 75% un chef d’entreprise; 94% ont au moins le BP/BM, ils ont en moyenne 43,5 ans.

 

26 845 chefs d’entreprise ont bénéficié de stages (en hausse depuis 2015 de 33%) pour une durée moyenne de 12,6 heures (dont 63,5% moins de 10 heures, 28% de 10 à 20 heures). L’âge moyen des chefs d’entreprise concernés était de 42,7 ans.

⇒ Une récapitulation comparative des indépendants et des enseignes :

♦ Les INDÉPENDANTS
➔ Nombre d’établissements : 30 554 établissements employeurs ➔ Actifs :105 256 actifs, soit 41 790 non salariés et 63 466 salariés
➔63 466 salariés présents au 31 décembre 2018, soit 2,1 salariés en moyenne par établissements

➔ âgés de 33,5 ans et en poste depuis 7 ans en moyenne avec 10% d’hommes et 90% de femmes.

16,5% d’apprentis, 2,5% de contrats de professionnalisation, 7,5% de coiffeurs notamment en début d’exercice, 28% de coiffeurs confirmés, 30% de coiffeurs qualifiés ou techniciens, 12,5% de coiffeurs hautement qualifiés ou techniciens qualifiés, 2,5% de managers.

➢ 77% de CDI, 4 % de CDD, 19 % de contrats d’apprentissage et de professionnalisation et < 0,5 % d’autres contrats aidés.

 

♦ SOUS ENSEIGNE
➔ Nombre d’établissements : 7 800 établissements employeurs ➔ Actifs : 51 000 actifs, soit 4 700 non salariés et 46 300 salariés
➔46 300 salariés présents au 31 décembre 2018, soit 5,9 salariés en moyenne par établissements

➔ âgés de 32 ans et en poste depuis 6 ans en moyenne; 10% d’hommes et 90% de femmes.

➢ 15,5% d’apprentis, 1% de contrats de professionnalisation, 7% de coiffeurs notamment en début d’exercice, 31% de coiffeurs confirmés, 28% de coiffeurs qualifiés ou techniciens, 10,5% de coiffeurs hautement qualifiés ou techniciens qualifiés,  5% de managers.

➢ 81% de CDI, 2,5% de CDD, 16,5% de contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

 

Pour en savoir davantage : https://unec.fr/wp-content/uploads/2019/12/19-040-ap-pj1-synthese-rapport-de-branche-coiffure.pdf