Le commerce connait lui aussi la reprise, même si celle ci se traduit peu en termes de recrutement.


"La situation du commerce en 2017 (éd. juin) Rapport établi pour la Commission des Comptes Commerciaux de la Nation ", Insee, document de travail E2018/02, lu juillet 2018

⇒ Quelques données de cadrage

Ce sont 893 000 entreprises en 2017 et 101 000 créations dont 26% d’autoentrepreneurs.

Le commerce fait état d’un chiffre d’affaires de 1 517,8Md€ dont 54% pour le commerce de gros, 33% pour le commerce de détail et 13% pour le commerce/réparation  automobile.

Les marges commerciales sont 11,7% pour le commerce/réparation automobile, 19,9% pour le commerce de gros et 29,3% pour le commerce de détail.

Ce secteur emploi 3,140 millions de personnes salariées dont 1,792 million (57% des salariés du commerce) dans le commerce de détail, 968 000 (31%) dans le commerce de gros et 380 000 (12%) dans le commerce/réparation automobile.

 

⇒ Dans le commerce de gros (764Md€, dont 126Md€ pour le courtage),

l’activité progresse dans la quasi-totalité des secteurs et les prix repartent à la hausse, contrairement aux quatre années précédentes; les ventes enregistrent une nette accélération en valeur (+4,4% après +0,3%), portée par une hausse des prix (+2,1% après -1,9%). 

Les ventes en gros de biens d’équipement bénéficient de la hausse marquée de l’investissement des entreprises en 2017.

La dynamique des ventes en volume des grossistes en équipements de l’information et de la communication est toujours aussi remarquable (+ 6,9% après + 5,2%); le léger recul des prix n’altère en rien l’accroissement des ventes en valeur (+ 6,6% après + 4,9%).

L’activité des grossistes en biens domestiques ralentit en lien avec la baisse de la consommation en 2017.

 

⇒ Dans le commerce de détail,

les ventes du commerce de détail et de l’artisanat à caractère commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) s’élèvent à 506,3Md€ TTC.
L’activité du commerce de détail est légèrement moins dynamique qu’en 2016 (+1,2% en volume, après +1,4% en 2016). Les ventes augmentent de 2% en valeur après +0,9% en 2016, en lien avec l’accélération des prix à la consommation (+1% en 2017 après +0,2% en 2016).

Le commerce hors magasin continue de se développer nettement plus vite que le commerce traditionnel (+5,5% contre +0,2%, en volume); sa croissance est tirée par l’essor de la vente à distance (notamment sur Internet).

 

Un zoom sur le petit commerce alimentaire (alimentation spécialisée, artisanat commercial, petites surfaces d’alimentation générale et magasins de produits surgelés). Il représente 12% du total des ventes du commerce de détail.

-les ventes progressent dans le secteur de l’alimentation spécialisée et de l’artisanat commercial (+3,9% en volume, +5,3% en valeur).

-Le commerce de détail de fruits et légumes (+7,4% en volume et +9,9% en valeur pour les ventes de primeurs). 

-Les ventes en commerce de détail de boissons en magasin spécialisé (+ 6,8% en volume).
-L’activité des débitants de tabac (+3,6% en volume et +6,1% en valeur).
-A l’inverse, les ventes en boucheries charcuteries stagnent (+0,2% en volume et +1,2% en valeur), tout comme celles dans les commerces de poissons (-0,9% en volume, +2,8% en valeur).

-Les ventes des épiceries et petites surfaces alimentaires non spécialisées (+4,8% en volume et +5,9% en valeur). Leur dynamisme s’explique par l’expansion des commerces d’alimentation générale (+ 9,5% en volume), tandis que les ventes en commerce de détail de produits surgelés baissent (-1,5% en volume). 

 

Alors que les ventes des grandes surfaces d’alimentation générale poursuivent leur baisse en volume (-1,7%, après -1,3% en 2016); elles stagnent en valeur.

Les ventes de produits alimentaires stagnent (+0,6% en valeur) dans les supermarchés et elles diminuent en hypermarchés (-1,4%). Les ventes non alimentaires décroissent dans les deux formes de ventes (-2,1% dans les supermarchés et -0,7% dans les hypermarchés).

 

Les ventes du commerce non alimentaire spécialisé (y compris carburant et pharmacie) croissent en volume (+1,5% en 2017 après +1,6% en 2016). Elles représentent 43% des ventes du commerce de détail en 2017.

L’activité du commerce sur éventaire ou marché fléchit de 1,1% en volume mais augmente de 0,3% en valeur.

La vente à distance et des autres formes de commerce hors magasin se poursuit : les ventes augmentent de 6,5% en volume (+ 9,4% en 2016) et de 5,7% en valeur (+ 8,3% en 2016). 
L’e-commerce continue sa forte progression. Les ventes depuis un terminal mobile (smartphone, tablette ou application) ont progressé de 38%. 
Les ventes à domicile (+ 0,9% en volume) et les ventes par automate et autres formes de vente (+ 2,3%) ralentissent, comparées aux résultats de 2016 (respectivement +6,4% et +4,4% en volume).

 

En ce qui concerne les produits alimentaires, la répartition par type de commerce :

-les grandes surfaces d’alimentation générale commercialisent 63,5% des produits alimentaires hors tabac (en recul de 1 point par rapport à 2016 et de 2,2 points par rapport à 2012).
– La part des petites surfaces alimentaires (supérettes, alimentations générales, commerces de surgelés) perd du terrain depuis 2012 avec 6,4% en 2017.

-Celle des commerces alimentaires spécialisés, y compris l’artisanat commercial, s’élève à 19,3% en 2017, en hausse de 0,7 point par rapport à 2012.
-Les ventes hors magasin de produits alimentaires représentent 7,1% des ventes totales de produits alimentaires en 2017, en augmentation de 0,8 point par rapport à 2012

 

En ce qui concerne les produits non alimentaires,

-la part de marché des grandes surfaces d’alimentation pour les produits non alimentaires s’élève à 12,8%, en net recul par rapport aux années précédentes (- 4,9 points depuis 2012).
-Le commerce non alimentaire spécialisé représente 57% du marché des produits non alimentaires. Si on exclut les commerces de carburant et les pharmacies, la part du commerce non alimentaire spécialisé est de 42,9%. Le développement de l’activité de ces commerces s’explique notamment par l’expansion des grandes surfaces spécialisées.
-La part de marché de la vente à distance, principale composante du commerce hors magasin, poursuit sa progression (+ 1,9 point par rapport à 2012) et s’établit à 6,2%. 

-La part de marché des grands magasins pour les produits non alimentaires est stable par rapport à 2016. Elle a augmenté de 0,6 point par rapport à 2012 pour s’établir à 2,9% en 2017.

 

Au premier janvier 2017, on dénombre environ 13 000 grandes surfaces alimentaires en France. La part des magasins de hard-discount dans la répartition des grandes surfaces alimentaires a perdu 5 points en 5 ans. Leur nombre s ‘élève à presque 3 700 en 2017, soit 550 établissements de moins qu’en 2012.

Les hypermarchés et les supermarchés « classiques » ont, quant à eux, gagné respectivement 286 et 531 établissements sur les 5 dernières années.

L’habillement, la chaussure, le sport, le bricolage, le jardinage et les meubles représentent les deux tiers des 16 500 grandes surfaces non alimentaires en France début 2017.

 

Le commerce et la réparation automobile

Les ventes en volume augmentent de 5,1% (après + 6,5% en 2016, + 3,8% en 2015, suite à 3 années de baisse). Les ventes du secteur progressent en valeur de 5,9% en 2017 pour atteindre 128,6Md€.
Le commerce de véhicules automobiles : +5,2% en volume en 2017, après +7,5% en 2016.
Les ventes du commerce de détail d’équipements automobiles : +10,1% en volume.
Les prix repartent à la hausse en 2017 (+0,8% après -0,2%).

Les ventes d’entretien et de réparation automobile ralentissent en 2017 (+ 2,9% en volume, après + 4,3% en 2016); elles augmentent de 4,4% en valeur (+ 3,9% en 2016), faisant suite à 7 années consécutives de baisse d’activité.

Le secteur du commerce et de la réparation de motocycles continue sa progression (+2,7% en volume, après +4,1% en 2016). 

 

⇒ Les créations et défaillances

 

Après six années consécutives de baisse, les créations d’entreprises repartent à la hausse en 2017 (100 800 après 99 300 en 2016) avec +1,6%, dans un contexte général de croissance des créations plus favorable (+ 6,7% dans l’ensemble de l’économie). Noter que les reprises, en nombre conséquent, ne sont pas prises en compte dans ce bilan.

Les défaillances sont par contre à la baisse (-3,6%).

Les créations d’entreprises non autoentrepreneurs sont en baisse dans le commerce de détail (-1,6%) et progressent dans les autres secteurs : commerce/réparation automobile (+6,2%), artisanat commercial (+4,8%) et commerce de gros (4,2%).

 

⇒ Les effectifs salariés (3,140 millions)

 

Il sont en progression de 0,8% vs 1,5 dans le tertiaire marchand; noter la faible progression de l’intérim (+4,2% vs 12,4 pour le tertiaire marchand).

⇒ Les non-salariés

Parmi les actifs occupés du commerce, 14% sont des non-salariés en 2017 vs 12% dans le secteur marchand). Ils sont proportionnellement plus nombreux dans l’artisanat commercial (19%), le commerce et la réparation d’automobiles (17%), le commerce de détail (16%) que dans le commerce de gros (9%).

Mais le secteur perd 8 600 non-salariés entre fin 2014 et fin 2015; le commerce de détail recule  fortement, alors que le commerce et la réparation d’automobiles enregistre une légère hausse.
Les nouvelles immatriculations de micro-entrepreneurs ont en effet sévèrement chuté en 2015 (-47%). 

 

⇒ Le profil des actifs occupés

Les emplois du commerce de gros (67%) et surtout du commerce et de la réparation d’automobiles (82%), voire de l’artisanat commercial (53%) sont occupés par des hommes, alors que le commerce de détail emploie des femmes (60%).

L’artisanat commercial se singularise en employant des actifs plus jeunes (26% des 15-24 ans vs 10 pour le secteur commerce), souvent apprentis (17% vs 3 pour le secteur commerce) et occupant plus fréquemment des fonctions d’ouvriers (46% vs 17 pour le secteur commerce).

Dans le commerce de détail, 47% (vs 33 dans le secteur commerce) est un employé ; 25% sont à temps partiel vs 17 tout commerce.

Les actifs du commerce de gros sont les plus âgés (32% plus de 50 ans vs 27). 

 

Les actifs de l’artisanat commercial travaillent très habituellement le samedi (88%) et le dimanche (65%); ceux du commerce de détail travaillent aussi habituellement le samedi (79%), mais beaucoup moins le dimanche (24%), à comparer au commerce de gros (25 et 8%) et au commerce et réparation automobile (41 et 7%).