Au 30 juin 2016, 3,45 millions de demandeurs d’emploi sont indemnisables par l’Assurance chômage (inscrits à Pôle emploi et ayant droit ouvert aux allocations chômage); parmi eux, 2,51 millions sont indemnisés, dont 767 000 touchant à la fois une allocation chômage et un salaire. L’étude porte sur les 2,51 millions d’allocataires indemnisés par l’Assurance chômage au 30 juin 2016.
Au 30 juin 2016, 2,1 millions d’allocataires relèvent du régime général, soit 85% des allocataires de l’Assurance chômage; les intérimaires sont 252 000 (10%) et les intermittents du spectacle, 80 000 (3%).
94% perçoivent l’allocation d’Aide au retour à l’emploi (ARE) et 3% l’ARE Formation (AREF); les autres (71 000 personnes) perçoivent l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP ou ASP-ARE) car ils ont adhéré au Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à la suite d’un licenciement économique (71 000 personnes, majoritairement des hommes, en moyenne plus âgés que l’ensemble des allocataires).
Les bénéficiaires de l’AREF sont plus souvent des femmes (57%), avec un niveau de diplôme plutôt élevé : 58% ont au moins le Bac contre 43% pour l’ensemble, ce qui peut expliquer en partie la part plus importante de jeunes (63% ont 34 ans ou moins, contre 46% de l’ensemble).
La moitié des demandeurs d’emploi indemnisés a moins de 40 ans.
Les femmes représentent 51% des demandeurs d’emploi indemnisés (elles sont 45% dans la population active). Les femmes sont moins nombreuses parmi les plus jeunes allocataires (études plus longues, arrivée plus tardive sur le marché du travail), mais sont plus nombreuses parmi les plus âgés (56% des 60 ans et plus). Au 30 juin 2016,
13% des demandeurs d’emploi ont moins de 25 ans (10% dans la population active) et 25% sont des seniors (28% dans la population active). La part des jeunes a baissé depuis 20 ans en lien avec l’allongement de la durée des études (au 30 juin 1996, 33% des demandeurs d’emploi indemnisés avaient moins de 30 ans; en 2016, ils sont 27%).
La moitié des allocataires âgés de 25 à 35 ans au 30 juin n’ont pas le niveau Baccalauréat. 1/3 ont au plus le BEPC voire sortie lycée, 25% un CAP, 21% le bac et 21% un niveau d’études supérieure (9% bac+2, 6% bac +3 et 4 et 6% bac +5 et au-delà); la population active est davantage diplômée que les chômeurs indemnisés (38% au moins bac +2). Noter que les femmes indemnisées ont un meilleur niveau d’études (25% au moins bac +2 vs 19 pour les hommes).
Parmi les causes de l’entrée en chômage des indemnisés, les plus diplômés sont ceux en départ volontaire, puis ceux en rupture conventionnelle, alors que les moins diplômés sont les fin de mission d’intérim, et les licenciés économiques :
Fin juin 2016, 1,60M ont travaillé au cours du mois, mais tous ne sont pas indemnisés car ils perçoivent de leur activité un revenu suffisant; seuls 767 000 le sont dont 54% suite à une fin de CDD (dont intérimaires et intermittents du spectacle); 56% sont des femmes.
La plupart des allocataires indemnisés sont de nationalité française (90%). Les autres sont moins diplômés (68% ont un diplôme inférieur au Bac) et comptent 60% d’hommes. Ils se sont plus souvent inscrits à Pôle emploi après une mission d’intérim : 15% contre 10% pour l’ensemble des allocataires.
Les chômeurs indemnisés sont pour 51% des femmes, pour 62% des 25-49 ans; 58% ont au plus le CAP/BEP et 21% un diplôme de l’enseignement supérieur; 16% ont travaillé moins d’un mois dans leur précédent poste, 25% entre 1 et 12 mois, 15% entre 1 et 2 ans, 31% de 2 à 10 ans et 12% dix ans et plus; 75% étaient à temps plein. Pour 52% la durée maximum des droits est de 2 ans, 16% plus de 2 ans et plus et pour 24% moins d’un an; les 3/4 des 50 ans et plus ont une durée de droits supérieure à 2 ans; ceux en fin de contrat à durée limitée ont une durée de droits plus courte (parcours d’emploi passé, plus souvent fractionné); notamment les intérimaires (25% ont moins de 6 mois, contre 10% pour les fin de CDD. 45% sont au chômage depuis au moins 6 mois et 27% depuis au moins 12 mois; 43% percevaient moins de 800€, 34% entre 800 et 1100€ et 23% plus de 1100€.
Le salaire mensuel brut perdu moyen est de 1 900€ brut (1 680€ pour les femmes contre 2 120€ pour les hommes), les seniors (2 180€) gagnaient plus que les jeunes (la moitié d’entre eux touchait plus de 1 800€ contre 1 370€ pour les moins de 25 ans); les Bac+2, 2 880€ vs 1 960€ pour les bac et bac+2, et les autres 1 650€. Près de 7 allocataires sur 10 ont perdu un salaire mensuel brut de moins de 2 000€. Les licenciés économiques recevaient 2 420€ en moyenne contre 2 290€ ceux en rupture conventionnelle, 2 000€ les départs volontaires, les fins de mission d’intérim 1 640€ et les fin de CDD 1 540€.
En moyenne, les allocataires consomment 68% de leurs droits; la part de droit consommée est d’autant plus élevée que le droit est court, sauf pour les plus âgés. La durée moyenne d’indemnisation est de 10 mois; avec l’introduction des droits rechargeables, l’épuisement du droit n’est pas nécessairement synonyme de fin de droit; ainsi, au 4e trimestre 2015, près de la moitié des épuisements de droit sont suivis d’un rechargement (179 000, soit 47% des épuisements). Le taux de fin de droit est de 44%.
Le taux de remplacement net moyen (rapport entre le salaire journalier de référence net ayant permis l’ouverture de droit et l’allocation journalière nette) est de 72%; il est plus élevé pour les niveaux de rémunération faibles; ainsi, les allocataires qui touchaient moins de 500€ net de salaire par mois ont un taux de remplacement net de 95%; pour les personnes à temps partiel, il est de 77%; pour une personne qui a perdu un emploi à temps complet payé au Smic, l’allocation mensuelle versée est en moyenne de 750€ et le taux de remplacement net de 79%; Il est de 64% pour un allocataire qui a perdu un emploi à temps complet d’environ 3 000€ net par mois.
Observons de façon plus détaillée les différentes situations :
Les fins de contrat (46% des bénéficiaires) :
-Les allocataires indemnisés après une fin de contrat à durée limitée, CDD ou mission d’intérim (33%) sont plus souvent des femmes (57%); 61% ont moins de 35 ans; 79% ont au plus le bac dont 48% au plus une sortie du lycée sans diplôme); 43% travaillent à temps partiel; 64% ont au plus un contrat d’un an; 58% étaient dans les activités santé, éducation, le commerce, les HCR, et les transports. 65% ont des droits au chômage d’au moins un an, mais 68% sont au chômage depuis au moins 6 mois; 57% perçoivent une allocation mensuelle nette de moins de 800€.
-10% sont issus de l’intérim : 72% sont des hommes; 67% ont de 25 à 49 ans; 69% sont au mieux issus du lycée sans diplôme; 75% avaient un contrat de moins d’un mois. Pour 71% leur droit au chômage est d’au moins 6 mois; 59% perçoivent une allocation mensuelle nette de moins de 950€.
-3% des allocataires indemnisés sont intermittents du spectacle (93% avaient un contrat de moins d’un mois); 64% sont des hommes; 77% ont entre 25 et 49 ans, mais ils sont très diplômés (48% ont au moins un bac+2); 45% résident en Île-de-France; 91% sont dans les secteurs des spectacles et de l’information/communication. La totalité des droits au chômage est de 6 à 12 mois; 34% ont épuisé ces droits; 1/3 perçoit une indemnisation nette de moins de 800€ en juin 2016 et 37% plus de 1 100€.
Les licenciés : ce sont des femmes (52%); 70% ont au moins 35 ans; 64% ont au plus le CAP/BEP; 77% étaient dans la dernière entreprise depuis au moins 2 ans. 80% étaient à temps plein 68% disposaient de droits au chômage d’au moins 6 mois; 37% recevaient moins de 800€ d’allocation chômage, 31% plus de 1 100€.
Les ruptures conventionnelles et départs volontaires Ils sont un plus souvent le fait des femmes (54%); 70% ont entre 25 et 49 ans, et un niveau de diplôme relativement élevé (53 % ont au moins le Bac); les 3/4 ont travaillé 2 ans ou plus dans leur dernier emploi ; ils étaient majoritairement à temps plein. Ils ont des droits relativement longs (83% au moins 2 ans), mais 41% ont déjà au moins 12 mois d’ancienneté dans le chômage; 54% perçoivent au moins 950€.
Les cadres représentent (7 % des allocataires indemnisés) sont majoritairement des hommes (59%); 34% ont 50 ans ou plus à l’ouverture de droit (34%); 55% ont un diplôme de niveau supérieur à Bac+ 3 contre 13% pour l’ensemble des bénéficiaires. Ils viennent plus souvent du secteur de l’information et de la communication (12%) et du secteur des activités financières et d’assurance (6%); Ils sont principalement au chômage suite à un licenciement (44% vs 31) ou en rupture conventionnelle (35% vs 16). 85% ont au moins 2 ans de droit (vs 52). Le dernier salaire perçu est de 4 400€ brut par mois (vs 1 900€).