Sources et méthodes : l’échantillon démographique permanent (EDP) est un panel sociodémographique représentant environ 4% de la population Française. La situation des personnes est suivie annuellement à partir d’une combinaison de plusieurs sources (données de l’état civil, données sociofiscales, recensements de la population).
Le champ de l’étude est restreint aux personnes âgées de 18 ans ou plus en 2011, dont le logement et les revenus sont connus de l’administration fiscale.
En 2018, en France, 5,4 millions d’habitants (8% de la population), vivent dans l’un des 1 436 QPV. 60% sont en logement social et 43% vivent sous le seuil de pauvreté.
⇒ Caractéristiques des habitants des QPV, comparées aux habitants de leur environnement urbain.
Le logement social est une des raisons d’implantation en QPV, notamment ceux qui y restent entre 2011 et 2020 (pour les entrants, il faudra le temps de trouver ce type de logement). Ce type de logement est en relation avec des revenus souvent faibles (43% vivent sous le seuil de pauvreté).
Les habitants des QPV sont moins diplômés, et plus souvent au chômage ; les familles nombreuses, les familles monoparentales et les jeunes y sont plus nombreux que dans leur environnement urbain.
⇒ En 9 ans, les habitants de QPV ont un peu plus déménagé que ceux de l’environnement urbain, (53% vs 47).
Toutefois, la moitié des personnes ayant habité en quartier prioritaire entre 2011 et 2020 y restent :
–Les locataires du secteur privé (population la plus mobile) sont moins nombreux à déménager au moins une fois (65% vs 73).
-Parmi les locataires de logements sociaux en 2011, la part d’habitants QPV ayant déménagé au moins une fois en 9 ans diffère peu de celle des habitants de l’environnement urbain (52% contre 51).
-Quand le ménage est propriétaire du logement en 2011, les habitants des QPV déménagent plus souvent (39% contre 33).
Si la population des QPV déménage un peu plus que celle de l’environnement urbain, ce n’est pas le cas des plus jeunes. Parmi les habitants âgés de 18 à 29 ans en 2011, en moyenne plus mobiles que les populations plus âgées, ceux des QPV sont moins mobile (80% vs 86), la décohabitation familiale étant plus tardive.
La population des QPV déménage plus souvent à proximité (36% à moins de 2 km, vs 24), notamment les locataires d’un logement social, d’autant que leur destination est un autre logement social.
⇒ Les adultes sont répartis en 5 groupes,
selon leur parcours résidentiel sur la période (2011-2020) : les « stables », les « mobiles », les « sortants », les « entrants » et les « passagers ».
♦ Ceux qui restent largement en QPV, avant tout inscrits dans un logement social, pour ne pas le quitter :
– Les stables (37% des habitants) résident dans le même logement entre 2011 et 2020. Les 45 ans et plus sont 79% (60 en 2011), dont 46% plus de 60 ans en 2020 (26 en 2011) ; Ils sont locataires d’un logement social pour 62% (62 en 2011) ; ce sont plus souvent des personnes seules, des familles monoparentales ou des couples sans enfant (61% vs 52 en 2011).
– Les mobiles (11%) : 60% ont déménagé mais dans le même QPV ou dans un autre QPV ; 75% ont entre 30 et 59 ans (59 en 2011) ; 69% sont en logement social (66 en 2011) ; 44% sont des couples avec enfants (42 en 2011) ; leur niveau de vie est le plus faible en 2020 (13 320€).
♦ Pour ceux qui en sortent, la situation est la plus favorable.
– Les sortants (27%) rassemblent les personnes habitant en début de période en QPV puis, à la suite d’un déménagement habitent hors d’un quartier prioritaire en fin de période. 60% étaient en logement social en 2011 vs 29 en 2020 ; il sont alors 40% propriétaires ou 31% locataires du privé Les 30-44 ans sont 75% (ils étaient 45% en 2011), dont en 2020 44% de 29 à 45 ans (vs 37) ; 45% sont des couples avec enfants (39 en 2011) ; leur niveau de vie en 2020 est parmi les plus favorables (17 830€).
– Les passagers (13%) : ils ont vécu en moyenne 2,5 ans en QPV ; 14% ont moins de 30 ans (vs 56 en 2011), alors que 57% ont entre 30 et 44 ans (30 en 2011) ; 67% sont en couple dont 41 avec enfants ; leur niveau de vie est le plus favorable (18 450€). 35% sont en 2020 propriétaires et 38% locataires du privé, alors qu’ils étaient déjà en 2011, soit locataires du privé (45%), soit propriétaires (33%).
♦ Ceux qui entrent (12%) connaissent la situation la moins favorable.
Ce sont ceux dont les revenus 2020 sont les plus faibles (15 420€) avec le groupe des mobiles ; les moins de 30 ans étaient 38% en 2011 vs 7 en 2020, alors que les 30-59 ans en 2020 étaient 76% (vs 55 en 2011) ; ils étaient locataires du privé pour 49% en 2011 et deviennent 53% locataires de logement social en 2020 (moins nombreux que ceux installés dans les QPV).
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8188284