Le nombre de food truck en forte baisse.


"Mais où sont passés les food trucks ?" Les Echos du 10-11 juin 2022

“Le concept de food truck à l’anglo-saxonne, au coin de la rue, n’a pas pris en France.”

⇒ Quelques chiffres

Dans Paris, on ne les voit pratiquement plus. Et pourtant, il y a dix ans, ils avaient envahi le bitume parisien, marseillais, lillois ou bordelais. En 2014, ils étaient 750 food trucks en France, pour aujourd’hui une soixantaine, recense Bernard Boutboul, à la tête de Gira Conseil, cabinet spécialisé dans la consommation alimentaire. L’association “street food en mouvement”, rassemblerait 120 food trucks.

 

Dans Paris pour occuper les 20 emplacements dédiés, en 2015, 158 créateurs avaient postulé (et 56 retenus), contre 53 candidats en 2017. De Paris, ils se sont déplacés du centre-ville pour aller en banlieue francilienne, où les règles sont moins compliquées ; et puis, on les retrouve dans les festivals, les lieux d’événements ou sur les sites privés.

 

Pour Lyon, les food trucks se limitent à huit camions pizzas historiques et à une poignée de camions cantine. Ce qui importe est la qualité et la provenance des produits, et surtout la mise en concurrence des emplacements. Les places sont désormais attribuées pour six ans, à 41€ la journée, et 453€ le mois.

⇒ Les causes de désaffection

3 éléments les ont plombés : les restaurants qui ont brandi l’argument de la concurrence déloyale, les municipalités qui ne veulent pas de camions dans les villes, et la réglementation très contraignante.

 

Ajoutons la redevance trop chère, les emplacements inadaptés, les difficultés de fonctionnement (il faut venir avec son propre électrogène) et le télétravail.

 

Et puis à partir du 1er janvier 2024, les véhicules diesel seront interdit dans une quarantaine de villes, en premier lieu dans le Grand Paris, alors que 90% des food trucks sont au diesel, et que les fabricants ne sont pas prêts à la conversion vers l’électrique.

 

Pour durer, il faut développer d’autres activités autour (traiteur, restaurant…). Par ailleurs, les défaillances ne sont pas si nombreuses, car l’investissement financier est léger; beaucoup s’en sont servis comme tremplin pour faire autre chose.