Si la création d’entreprises progresse de 15,6% en 12 mois, c’est d’abord le fait d’autoentrepreneur dont une forte minorité ne produit pas de recettes.


Analyse André Letowski à partir des données brutes Insee

Méthodologie : analyse des données brutes du fichier Siren de l’INSEE

 

Au-delà de ces bons résultats, il faut prendre recul, dans la mesure où toutes les créations ne se traduisent pas par des recettes, notamment au sein des autoentrepreneurs.

 

Au cours des 12 derniers mois, prés de 650 000 créations ont été immatriculées; ce sont 15,6% d’immatriculations en plus au regard de 2016 et 20% en plus au regard des 4 années antérieures.

Cette progression est d’abord le fait des autoentrepreneurs (+24,8% au regard de 2016), et des entreprises individuelles hors autoentrepreneurs (+20%), laissant les sociétés en retrait avec une hausse plus que modeste (+2,4%). 

Sans aucun doute la conjoncture favorable et un intérêt toujours croissant porté au travail indépendant expliquent cette forte hausse. Ceci étant, plusieurs remarques tempèrent cette hausse :

 

-Si nous explorons les années 2012-2016, comparées à 2017/2018, les autoentrepreneurs ont légèrement chuté (-1,2%), alors que les créations en entreprise individuelle ont beaucoup plus progressé (+53,4%), suivi par les créations en société (+17,9%); doit-on voir là une prise de recul au regard du régime de l’autoentrepreneuriat, même si ces 12 derniers mois manifestent une nette progression ?

 

-Rappelons aussi que l’immatriculation sous forme d’autoentrepreneur, ne conduit pas systématiquement à la recherche de recettes; les données de l’Acoss relatives à 2016 montraient que seuls les 3/4 d’entre eux avaient produit des recettes, avec un montant annuel modeste (9 821€, dont la moitié au plus 5 250€), duquel il faut déduire les cotisations sociales obligatoires et quelques frais. De fait, cette modalité permet à prés de la moitié d’entre eux d’exercer une activité à temps partiel, en sus d’une activité salariée, ou à tenter de se repositionner dans l’emploi quand ils en sont éloignés.

 

-Rappelons aussi que selon l’Acoss, 19% étaient préalablement déjà immatriculés, mais ont rejoint ce régime. 

 

-Enfin, 2 groupes différenciés se distinguent nettement : d’une part les services (entre 55 et 80% d’autoentrepreneur), et dans certains commerces tels la vente sur les marchés (76%), nettement moins dans les activités où de l’investissement est nécessaire (plutôt moins de 30%, un chiffre à nouveau en baisse en 2017).

-Ajoutons enfin que les nouvelles entreprises individuelles (hors autoentrepreneuriat) recrutent rarement.

C’est donc une préoccupation de créer “son emploi”, de vivre l’indépendance qui est majoritairement mise en avant.

 

Quid des entreprises non autoentrepreneurs ? Si les services dominent au sein des autoentrepreneurs, au sein des activités classiques, les autres types d’activité (construction, commerce) sont plus présentes dans les activités classiques :

Les activités de service sont aussi globalement plus plébiscitées par les nouveaux immatriculés dans leur ensemble (autoentrepreneurs et entrepreneurs classiques), industrie, commerce et construction se retrouvant en queue de peloton :