Quelles sont les clés de la réussite de l’Allemagne ? PME familiales, orientées sur le long terme, formation et financement proches des besoins du terrain, innovation et efforts importants de R&D


« L’Allemagne, un modèle, mais pour qui ? Synthèse critique d’études récentes», La fabrique de l’industrie, lu octobre 2012

 Qu’est-ce que ce Mittelstand ?

Des sociétés pour la plupart familiales avec un mode de gouvernance orienté sur le long terme, et donc non cotée en bourse. Selon la note de la Fondation Friedrich Ebert, l’Allemagne compte 4 400 « grandes » PME avec un chiffre d’affaires allant de 50 millions à 3 milliards d’euros ; elles exportent 40 % de leur fabrication.

 

La force de l’Allemagne se fonde sur la capacité de ses entreprises à répondre, par des produits très spécialisés et innovants, à une demande mondiale de machines-outils et de biens d’équipement professionnels.

 

Rappelons que ce tissu d’entreprises familiales, de taille moyenne, était considéré comme un handicap pour l’Allemagne dans les années 1990.

 

Autre facteur de succès, la formation en alternance, fondée sur une conception non élitiste de l’éducation ; elle est caractérisée comme « l’épine dorsale des PME ». Les entreprises forment 80 % des apprentis, en réponse à leurs besoins en ouvriers hautement qualifiés. Ce système de formation participe aussi à la production « d’entrepreneurs davantage prêts à prendre des risques » que les « excellents chercheurs et hauts fonctionnaires » sortis des écoles françaises.

 

De même, l’offre de formation continue est réputée plus proche des entreprises et de leurs besoins.

 

Un mode de financement propre aux PME qui se caractérise par une grande proximité entre l’entreprise et « sa » banque locale, pour investir des sommes importantes dans leur avancée technologique ; 8,3% des exportations mondiales sont imputables à l’Allemagne, mais 14% en ce qui concerne les biens pour lesquels une part élevée du chiffre d’affaires est liée aux dépenses de R&D ; l’Allemagne a beaucoup investi dans l’innovation, « jusqu’à y consacrer aujourd’hui 2,8% du PIB contre 2,2% pour la France » ; idem dans les dépôt de brevets mondiaux (11,6% contre 4% en France). « La zone germanophone disposerait de 1 500 leaders mondiaux cachés, sur une population totale estimée à près de 2 000 dans le monde, dont près d’un millier parmi les petites PME. (…) Ces entreprises investissent près de 5% de leur chiffre d’affaires dans la R&D là où les grands groupes mondiaux les plus en pointe n’investissent que 3,6% ».

Il n’en reste pas moins que l’Allemagne elle-même ne sait pas dupliquer ce modèle à l’intérieur de ses propres frontières.

53