Source : Le coût du travail direct et indirect dans la production est comptabilisé à partir de l’exploitation du tableau des entrées-sorties symétrique (TESS) de la France pour l’année 2015, publié par les comptes nationaux annuels en base 2014. Le TESS est mobilisé au niveau des 138 branches/produits de la nomenclature agrégée 2008. La distinction du coût du travail, direct et indirect, selon les tranches de salaire repose sur l’exploitation des déclarations annuelles de données sociales (DADS) pour l’année 2015.
Le cout du travail diffère selon les activités et le destination des produits (exportation ou non); il est plus faible pour les services marchands que pour l’industrie ou la construction.
Pour les entreprises, le coût du travail est un déterminant de leurs décisions d’embauche, en particulier pour les emplois à bas et moyens salaires, même si les politiques publiques cherchent à le diminuer par des mesures appropriées depuis les années 1990.
On distingue le coût du travail direct, c’est-à-dire celui des salariés employés dans l’entreprise et le coût du travail indirect, contenu dans les consommations intermédiaires. Ces 2 coûts sont pris en compte dans cette étude.
Le coût du travail direct représente en moyenne 30% de la production en valeur, tandis que le coût du travail indirect représente 17%; les consommations intermédiaires importées (utilisées directement ou indirectement) comptent pour 20% de la production; les 33% restant concernent les profits et les impôts sur la production nets des subventions.
La part du coût du travail direct est plus importante dans les services marchands (28%) ou dans la construction (25%) que dans les biens manufacturés (18%), alors que pour ces derniers les consommations intermédiaires importées pèsent davantage.
À l’inverse, la part du coût du travail indirect (services financiers, juridiques et comptables, services de commerce et de transport, services de soutien aux entreprises incluant notamment l’emploi intérimaire) ne présente pas de disparités entre les principaux produits marchands (19% de la production des biens manufacturés,18 % de celle des services marchands, mais 24% pour la construction).
Dans les services marchands, le coût direct des bas et moyens salaires représente 9% de la production, avec de fortes différences selon les produits : moins de 5% dans les services employant davantage de salariés à rémunérations élevées (financiers, informatiques, juridiques ou comptables, de recherche et développement) à plus de 20% dans les services d’hébergement et de restauration ou de soutien aux entreprises (intérim). Dans les biens manufacturés, la part du coût direct des bas et moyens salaires est structurellement plus faible : 4% de la production en moyenne, voire 1% pour les produits chimiques, pharmaceutiques ou les matériels de transport.
Le coût du travail indirect augmente nettement la part (directe et indirecte) des bas et moyens salaires dans la production; la part du coût indirect des bas et moyens salaires dans la production peut valoir, voire excéder, la part du coût du travail direct (10% pour les produits manufacturés et 14% dans les services marchands.
Les biens manufacturés les plus exportés se distinguent des autres biens manufacturés par le poids important des consommations intermédiaires importées dans la production : 41% en moyenne, contre 31% pour les autres biens manufacturés.
Au final, la part du coût du travail, direct et indirect, s’élève à 35% en moyenne pour les biens manufacturés les plus exportés, contre 39% pour les autres biens manufacturés. Les biens les plus exportés se distinguent par une part des bas et moyens salaires plus faible et une part des salaires élevés un peu plus forte. Concernant les bas et moyens salaires, leur part directe est nettement plus faible dans les biens les plus exportés (2% contre 5% dans les autres biens manufacturés).
Pour en savoir plus : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3901151