En 10 ans, le solde d’emploi chute dans le commerce et progresse dans l’industrie.


"Les nouveaux paramètres de l’emploi", Trendeo l'observatoire, octobre 2019

” Les données Trendeo constituent un indicateur avancé, permettant d’estimer les tendances de façon immédiate et ne peuvent en aucun cas prétendre à l’exhaustivité des données publiques. Nos chiffres sont en effet inférieurs en niveau, pour les créations d’emplois comme pour les suppressions. Nous prenons en effet moins bien en compte l’évolution des emplois intérimaires, ainsi que les embauches ou réductions d’effectifs par petit nombre, ou encore les mouvements des TPE, qui ne sont que très difficilement repérables. Certains secteurs peuvent être également sous-représentés ou surreprésentés, en fonction de leur présence médiatique (le secteur automobile, par exemple est mieux couvert que celui du BTP). Globalement, nos données sont cependant corrélées avec l’indicateur emploi trimestriel de l’INSEE et nous pensons qu’elles constituent un appoint important dans l’analyse des tendances en temps réel.”

 

Une approche particulièrement inintéressante, parce qu’abandonnant les nomenclatures habituelles, elle tente d’aller au plus prés des réalités.

 

“Si l’économie française reste en positif, avec un léger ralentissement par rapport à l’année précédente, la forme du ralentissement actuel est inhabituelle. les fonctions tertiaires, comme les points de vente, sont plus durement affectées que l’industrie, qui continue à créer modestement des emplois”.

 

“Il y a donc là besoin de réflexions structurelles pour rendre moins douloureuse la transition vers un poids plus important du e-commerce et une baisse du commerce traditionnel aussi bien que de la grande distribution, des évolutions structurelles de grande ampleur peuvent également affecter prochainement l’industrie automobile; la conjoncture nationale peut également se dégrader sous l’effet des incertitudes internationales.”

 

Depuis 2009, 45% des emplois créés dans une région le sont par des entreprises de la région; 29% viennent d’entreprises d’autres régions françaises (environ un tiers de ces emplois provenant de la seule Île-de-France); enfin 22% des emplois proviennent d’entreprises étrangères. Les problématiques d’attractivité, si elles sont importantes, ne sont donc qu’une partie des politiques de développement économique.

Par grand type d’activités,

* L’industrie continue à créer des emplois, sur un rythme qui sera inférieur à celui de 2018 mais avec un solde d’emplois qui devrait rester positif. En 2019, après trois années, le solde des ouvertures et fermetures d’usines redevient négatif; le nombre d’emplois moyen et l’investissement moyen par usine sont en baisse depuis 2009, mais l’emploi moyen remonte en phase de reprise (2016-2018); ce sont les extensions de sites existants qui font la plus grande partie des variations de l’emploi industriel (51% en 2009, 79 en 2019).

 

* Dans les services, la  création d’emplois ralentit

la banque passe en perte d’emplois alors qu’en 2018 le secteur était en positif. La logistique continue de se trouver à un bon niveau en termes d’emplois, et on peut noter que ce type d’activités a toujours été en positif depuis 2009.

Les pertes d’emplois continues dans les activités de siège attestent de la permanence des restructurations, principalement dans les grands groupes, alors que ceux en centres de R&D progressent modestement (sauf en 2019).

 

* L’énergie se maintient à un niveau faible, avec des projets de petite taille et peu de plans sociaux.

 

* Pour les points de vente, le bilan est fortement négatif pour les 9 premiers mois. Les pertes d’emplois dans les points de vente sont liées en grande partie à la concurrence du e-commerce et touchent les grandes surfaces comme le commerce de proximité. Le e-commerce crée, en compensation, des emplois, notamment dans la logistique; mais l’évolution positive de la logistique ne suffit donc pas à maintenir l’ensemble des emplois points de vente + logistique.