Source : enquête Revenus fiscaux et sociaux (2018), interrogeant un échantillon de 50 300 ménages de France métropolitaine, issu de l’enquête Emploi de l’Insee, sur leurs déclarations fiscales, ainsi que sur les prestations sociales qu’ils ont perçues.
Définition : le revenu disponible comprend les revenus d’activité, les indemnités de chômage, retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues. Tous ces revenus sont nets des impôts directs : impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée (CSG), contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS) et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Le revenu disponible correspond ainsi à l’ensemble des revenus à la disposition du ménage pour consommer et épargner.
Si les personnes pauvres sont plutôt localisées chez les chômeurs et les inactifs de plus 18 ans, ils le sont aussi chez les indépendants et chez les moins de 18 ans; toutefois leur nombre davantage progressé chez les retraités.
⇒ Une approche globale
Le niveau de vie annuel médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 21 250€, soit 1 771€ disponibles par mois pour une personne seule et de 3 719 euros par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.
Il augmente de 0,3% en euros constants, et poursuit sa lente progression depuis cinq ans (+ 0,4% par an en moyenne depuis 2013); avant 2008, il augmentait à un rythme bien plus soutenu (+ 1,4% par an en moyenne entre 1996 et 2008).
Noter que le niveau de vie médian des personnes en emploi progresse de 1,3%.
Le niveau de vie des plus aisés augmente du fait de la progression des revenus du patrimoine :
Le niveau de vie des 10% les plus aisés augmente de 0,6%, à 39 130€, dépassant légèrement son niveau d’avant la crise économique de 2008. Les ménages les plus aisés ont davantage bénéficié de l’augmentation des revenus du patrimoine, portée par une forte hausse des dividendes reçus, dans un contexte de fiscalité plus incitative avec la mise en place du prélèvement forfaitaire unique.
Mais 10% des personnes ont un niveau de vie inférieur à 11 210€ annuels, diminuant de 2,9% en 10 ans.
Les inégalités de niveau de vie s’accroissent nettement en 2018 ; les 20% de personnes les plus aisées perçoivent 39% de la masse totale des niveaux de vie et les 20% les plus modestes. Ainsi, les premiers perçoivent une part des niveaux de vie 4,4 fois plus importante que les seconds.
⇒ Les taux de pauvreté
Les transferts socio-fiscaux réduisent les inégalités; mais le taux de pauvreté augmente de
0,7 point en 2018, à 14,8%; il était de 14% en 2014.
Le seuil de pauvreté monétaire, fixé par convention à 60% du niveau de vie médian concerne 9,3 millions de personnes, soit 400 000 personnes de plus qu’en 2017; il est de 1 063€ par mois contre 1 060€ en 2017 et 1 042 en 2014. Le revenu médian de ces personnes est de 855€ vs 852€ en 2017 et 832€ en 2014.
⇒ Les taux de pauvreté selon les populations (14,8% en moyenne vs 14,1% en 2017) et le nombre de pauvres progresse de 4,9%.
Le flux des personnes pauvres a le plus progressé chez les retraités : les retraités sont sous-représentés parmi les premiers déciles de niveau de vie; leur taux de pauvreté reste très inférieur à celui de l’ensemble de la population en 2018 (8,7% contre 14,8%) ; toutefois, le nombre de retraités pauvres progresse de 14,9% entre 2017 et 2018, alors qu’il était relativement stable depuis 2014, ceci du fait de la non-revalorisation des pensions servies par le régime général et de la hausse du taux de CSG prélevé.
Il a connu une progression proche de la moyenne au sein des moins de 18 ans et des inactifs de plus de 18 ans :
♦ Celui des inactifs de plus de 18 ans (notamment les étudiants et les familles monoparentales) avec un des taux les plus élevés (32,7%); leur nombre progresse de 5,8% et une hausse du taux de pauvreté de 0,9 point; s’ils sont 10% de la population, ils sont 21,5% de la population pauvre.
♦ Le flux des enfants pauvres de moins de 18 ans augmente de 4,6% (et de 0,9 point en taux) pour atteindre 21% en 2018, avec une forte présence des familles monoparentales, davantage pénalisé par la réforme des aides au logement (la moitié des familles monoparentale bénéficie d’une allocation logement, contre 22% de l’ensemble des ménages). Ils sont 31,5% de la population pauvre.
Pour les membres d’une famille monoparentale, le taux de pauvreté augmente en 2018 (35,3% après 33,6% en 2017), alors que celui des personnes vivant dans un ménage composé d’un couple avec un ou deux enfants s’accroît bien faiblement (9,3% après 8,9% en 2017).
Viennent ensuite 3 populations avec des évolutions de flux, plus faibles que la moyenne :
♦ Les indépendants avec une progression du flux de 3,3% et une hausse du taux de pauvreté de 0,5 point; ils sont 6% de la population pauvre.
♦ Les salariés pauvres ont progressé en flux de 1,8% et en taux de pauvreté de 0,1 point. Ils sont 36% de la population et 18% des personnes pauvres.
♦ Les chômeurs pauvres ont régressé en flux de 0,1% mais progressé en taux de 0,2 point (?). Le taux de pauvreté est le plus élevé avec 37,8% et un montant médian de 14 790€ annuels. Ils sont 4% de la population et 10% des personnes pauvres.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4659174