L’analyse des innovations commerciales de 2015 démontre que les acteurs du commerce s’appuient avant tout sur des tendances de long terme


"L'innovation commerciale face aux attentes des consommateurs: quelles évolutions depuis 2001?", cahier de recherche N°328 du Credoc, décembre 2015

Recensement des innovations commerciales réalisé par les étudiants du Master « Distribution & Relation Client » de l’Université Paris-Dauphine au sein de six segments d’activité (alimentation,’équipement de la personne, équipement de la maison, banque-assurance – immobilier, énergie-mobilité-télécoms, et luxe). classée selon cinq catégories (services facilitant l’accès, concepts de vente,  opérations promotionnelles, programmes de fidélisation, stratégies de relation client). Au sein de chaque secteur, une trentaine d’innovations ont été repérées chaque année, chaque innovation étant décrite dans une fiche de synthèse (plus de 20 critères). Les projets les plus innovants sont ensuite retenus et analysés de manière très approfondie et soumis à un jury (50% d’experts et 50% du public professionnel, journaliste et étudiant) pour sélectionner 30 innovations commerciales parmi les 90 meilleures, puis les 5 victorieuses (une dans chaque catégorie) des Trophées SCOPS dont l’évènement clôture l’année universitaire.  

 

Les 7 domaines-clés de l’innovation du distributeur selon Choukroun [2012] : une définition

– Les produits : il doivent surprendre par leur originalité, leur utilisation, leur niveau de prix.

– Le concept : à revisiter régulièrement pour être réinstallé dans la modernité.

– L’animation : un des domaines où l’innovation est la plus forte et la moins chiffrable avec prix, jeux, cadeaux, primes, anniversaires, réouvertures, soldes, promotions, démonstrations, dégustations, défilés.

– Le lien client : de la carte de fidélité aux blogs, aux tchats et aux communautés

– Le modèle d’organisation : structures intégrées centralisées ou décentralisées, structures de franchise et groupements du commerce associé, capitaux familiaux, capital-risque ou appel au marché.

– La roue de la productivité : agir sur cinq axes essentiels (fluidification des passages aux caisses, fidélisation, chaîne logistique, rentabilités à la famille de produits, réalisations en phase avec les budgets).

– La relation : partenariat, coopération dans des domaines aussi variés que la chaîne logistique, la traçabilité des produits, le merchandising, les actions de communication, les échanges de données.  

 

Les 5 tendances les plus exploitées par les distributeurs en 2015 sont proches en importance et inscrites dans la durée (au regard de 2011) :

-La réalisation de soi (24% contre 22 en 2011)

-La reliance (21 contre 20%) -La rassurance (20 contre 21%) :

-La consommation engagée (17 et 17%)

-L’optimisation/stratégie (18 contre 19%) 

Les innovations commerciales misent toujours sur le plaisir, la digitalisation et l’expérientiel (faire vivre au consommateur une expérience unique); par contre la fidélisation et l’achat malin sont en repli.

La tendance plaisir est observée dans la totalité des 29 concepts commerciaux. Elle est associée le plus souvent à la notion de digitalisation ou nouvelles technologies, au marketing expérientiel, à la personnalisation et l’utilisation des nouvelles technologies et du numérique. La tendance nouvelles technologies est fortement associée à la personnalisation et beaucoup moins à des tendances relevant de la Reliance (Réenchantement du lien social ou lien communautaire).  

 

Au regard des secteurs de consommation (chaque secteur comparé à la moyenne):

-Dans l’alimentaire, la rassurance et la réalisation de soi sont moins prises en compte, alors que la consommation engagée (éthique, commerce équitable, écologie), tout comme le fabriqué localement le sont bien plus.

-Dans l’équipement de la maison, la reliance est moins importante, alors que la rassurance et le fait de nouvelles expériences le sont davantage.

-Dans l’équipement de la personne, la réalisation de soi et la rassurance prennent le pas alors que  l’optimisation est moins présente qu’en moyenne.

-Dans le luxe, peu de décalage avec la moyenne -Dans les télécom la reliance est importante, moins l’optimisation