La France comptait 2 991 sociétés coopératives et participatives (Scop) en 2016, un chiffre en hausse de 22% sur les 4 dernières années. Elles emploient en moyenne 19 salariés. Les salariés d’une Scop détiennent au moins 51% du capital et 65% des droits de vote. Ils élisent l’équipe dirigeante et sont consultés sur les décisions stratégiques de l’entreprise.
L’entreprise Acome, le premier producteur de câbles en France et le troisième en Europe (452M€ de chiffre d’affaires, dont 54% à l’export) est la plus grande et la plus ancienne des sociétés coopératives et participatives (Scop) de France.
Créée en 1932 à Argenteuil (Val-d’Oise), Acome (Association coopérative d’ouvriers en matériel électrique) a quitté l’Île-de-France occupée en 1941, pour installer son usine de production à Mortain, dans une ancienne filature de coton de 700 mètres carrés.
La capacité annuelle de production est passée en sept ans de 1 à 5,5 millions de kilomètres de fibre, soutenue par le plan France Très Haut Débit, avec une production largement automatisée; alors que d’autres sites industriels normands voisins ont mis la clé sous la porte, la coopérative a ouvert, ces dernières années, deux usines en Chine et une au Brésil et vient également d’investir 25M€ dans une nouvelle unité de production à Tanger.
« Nous avons suivi nos clients, les opérateurs télécoms et les constructeurs automobiles, dans les pays émergents. Cela nous a conduits à aller nous confronter à l’étranger à nos concurrents de taille mondiale », justifie Jacques de Heere, réélu par les salariés à la tête de l’entreprise depuis vingt-cinq ans. Ce sont des choix stratégiques pris en accord avec les 1 500 coopérateurs (salariés de l’usine, du siège parisien et retraités qui ont gardé leur part dans l’entreprise).
Installée dans cette petite ville du Gers depuis sa création en 2003, l’entreprise Ethiquable fait du commerce différemment : elle veut d’abord valoriser le travail des paysans, du bout du monde et d’ici.
Fondée en 2003 avec deux copains d’études, l’entreprise Ethiquable va innover sur deux aspects : d’abord en essayant d’imposer sa gamme dans les grandes surfaces, alors que les produits équitables étaient jusqu’ici cantonnés aux boutiques spécialisées, ensuite en optant pour le statut de scop, une structure de l’économie sociale et solidaire où l’outil de production appartient à des salariés sociétaires qui participent aux grands choix stratégiques lors d’assemblées générales.
« Au lancement, nous étions cinq et proposions une dizaine de produits de base – café, thé, sucre de canne, riz. Aujourd’hui, l’entreprise compte 75 salariés, travaille avec une quarantaine de coopératives à travers le monde qui font vivre près de 35 000 paysans, commercialise plus de 150 références en France, a développé la marque au Benelux, en Allemagne et en Espagne et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 31M€, en progression de 24% ».
“L’aventure a aussi connu des turbulences. Comme en 2008, lorsque la crise oblige à se séparer de dix salariés.
Ceux qui restent vont pousser l’entreprise à se réinventer : passer toute la gamme en bio et développer les relations avec les agriculteurs locaux en développant un partenariat avec une coopérative locale; celle-ci  a investi dans 2 silos ultramodernes pour collecter les céréales et légumes secs bio produits par quelque 350 exploitants, qui permet de fournir à Ethiquable 70 tonnes par an de lentilles, petit épeautre et autres graines de lin labellisés « Paysans d’ici ».
Cette diversification permet de dégager une plus-value qui permet de garder les petites exploitations viables.” et a conduit Ethiquable à travailler avec une dizaine de groupements en France pour commercialiser une trentaine de produits, des confitures de châtaigne de l’Aveyron au piment d’Espelette en passant par les jus de fruits du ÂRoussillon.