L’internationalisation des entreprises.


"Panorama des entreprises : une dynamique comparée" Business France, édition 2019, lu juillet 2019"

Le Panorama des entreprises propose une analyse comparée de la dynamique entrepreneuriale française en illustrant l’activité et la croissance des entreprises à partir d’indicateurs spécifiques pour lesquels la France est comparée aux principaux pays de l’OCDE. Cinq thématiques clés ont été identifiées : les caractéristiques des entreprises, leur démographie, leurs activités d’innovation, l’internationalisation de ces entreprises et une étude spécifique concernant les startups.

 

Parmi les pays européens, les groupes français sont les plus présents à l’international avec plus de 46 500 filiales à l’étranger.

 

♦ 71% des entreprises exportatrices en France sont des entreprises de moins de dix salariés mais réalisent 17% du total de la valeur exportée depuis la France. La France se situe dans la moyenne de l’échantillon; à l’opposé, les entreprises de plus de 250 salariés (3% des entreprises exportatrices) sont à l’origine de 68% de la valeur des exportations, vs 2,5% et 55% au Royaume-Uni. La structure du système exportateur français est relativement proche de celle de ses voisins européens. 

Les pays où les exportations sont le plus concentrées au sein de quelques grandes entreprises sont l’Irlande (46% pour le top 10) et la Finlande (31% pour le top 10). L’Allemagne (23%) et le Royaume-Uni (22%) ont des niveaux similaires à la France

 

♦ En France, le montant moyen exporté par entreprise est de 3,9M€ (1M€ pour les entreprises de moins de 250 salariés et 93M€ pour les autres); les micro-entreprises exportent peu en valeur (29 000€).

Dans la plupart des pays d’Europe, la majorité des entreprises commerce avec un nombre limité de partenaires à l’export. En Irlande, 71% des entreprises exportatrices n’ont qu’un pays partenaire. Aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique et en Allemagne, plus de 60% des entreprises exportatrices ont au maximum deux pays partenaires. La France se distingue par la diversité géographique de ses exportations : 18% des exportateurs français ont plus de dix pays partenaires, devant l’Italie (15%), la Finlande et la Belgique (10% chacune).

 

♦ Dans le contexte de la mondialisation de l’économie, la technologie est un facteur clé pour améliorer la croissance et la compétitivité des entreprises. C’est en Irlande que la proportion des produits de haute technologie dans les exportations est la plus élevée, avec 35%. La France arrive troisième, avec 21%, comme les Pays-Bas (21%) et devant le Royaume-Uni (17%).

Par ailleurs, la France est le cinquième exportateur mondial de produits de haute technologie, avec 100,8Md€ exportés en 2018, derrière la Chine (Hong Kong inclus), l’Allemagne, Singapour et les États-Unis (source : Banque Mondiale). La France se distingue par une part de marché de 15% dans les exportations mondiales du secteur de l’industrie aérospatiale. Elle est également bien placée en ce qui concerne les exportations de l’industrie pharmaceutique, avec 6% de parts de marché mondiale, derrière l’Allemagne (15%), la Belgique (8 %), l’Irlande (7 %), le Royaume-Uni (6%).

 

♦ La mondialisation permet aux entreprises d’élargir leurs sources de financement de l’innovation. En France, 9% des dépenses de R&D des entreprises sont financés par l’étranger (7,1% par des entreprises étrangères et 2,2% par des organisations internationales). Cette part varie entre 28% (Irlande) et 1% (Japon), avec la moyenne de l’Union européenne de 11%.

 

♦ Cette ouverture internationale des entreprises s’observe également au niveau de la propriété intellectuelle. En France, plus de 7% des brevets déposés correspondent à des inventions réalisées à l’étranger (13% dans le domaine des TIC, 9% dans la santé et 6% dans l’environnement), proche de la moyenne de l’UE (9%), et un niveau légèrement supérieur au Royaume-Uni et à l’Allemagne (6% chacun).

Les pays d’Europe qui détiennent le plus de droits sur des inventions réalisées à l’étranger sont l’Irlande (39%), la Suède (21%) et les Pays-Bas (20%). Cela témoigne des pratiques des multinationales qui concentrent leurs brevets au niveau de leurs sièges sociaux et de leurs stratégies d’investissement dans la R&D en dehors de leur territoire national.

 

♦ Les trois pays dont le contenu en importations des exportations est le plus élevé sont l’Irlande (41,7%), la Belgique (33,9%) et les Pays-Bas (27%); le Royaume-Uni (15,4%), le Japon (11,4%) et les États-Unis (9%) sont les pays où la proportion est la moins élevée. En France, ce niveau atteint 22,1%.

 

Autre indicateur, la part du contenu en emploi local de la demande finale extérieure, (nombre d’actifs occupés concourant à la production pour répondre à la demande mondiale) . En France, la demande finale extérieure représente 20,7% de l’emploi en 2015, en hausse de 6% depuis 2005, vs l’Irlande (50%), l’Allemagne (27,7%) et le Royaume-Uni (20,8%).

 

♦ Parmi les pays européens, les groupes français sont les plus présents à l’international avec plus de 46 500 filiales à l’étranger, devant le Royaume-Uni (33 600) et l’Allemagne (29 000). Les entreprises françaises emploient 6,12 millions de personnes à l’étranger et y réalisent un chiffre d’affaires de 1 467Md€. Les entreprises britanniques emploient 3 millions de personnes et réalisent 762Md€ de chiffre d’affaires à l’étranger ; les entreprises allemandes à l’étranger emploient 5,7 millions de personnes et réalisent un chiffre d’affaires de 2 242Md€.

La France compte parmi ses multinationales des géants mondiaux : 28 des 500 premières entreprises mondiales sont françaises, contre 32 allemandes et 21 britanniques (Global Fortune 500, 2018).

 

♦ D’après Eurostat, la France est en 2016 le deuxième pays d’accueil des filiales étrangères en Europe, avec plus de 28 500 filiales étrangères recensées, derrière l’Allemagne (32 500) et devant le Royaume-Uni (22 400). C’est en Allemagne que ces filiales réalisent le chiffre d’affaires le plus élevé (1 464Md€) et au Royaume-Uni qu’elles emploient le plus de personnes (3,8 millions).

La contribution des filiales étrangères à l’économie des pays où elles sont implantées est forte. Elles représentent 17% de la valeur ajoutée produite en France (27% dans le secteur manufacturier), 11% de l’emploi (22% dans le secteur manufacturier) et 25% des dépenses de R&D des entreprises. En Irlande et au Royaume-Uni, les filiales étrangères contribuent pour plus de 50% aux dépenses de R&D des entreprises.

 

♦ L’ouverture économique des pays se mesure également par le taux de détention par des non-résidents des actions des entreprises des principaux indices boursiers nationaux. En France, 42,7% du capital des entreprises du CAC40 sont détenus par des investisseurs étrangers (53,7% pour le DAX allemand et de 53,9% pour le FTSE britannique).

 

♦ L’Insee recense 5 285 firmes multinationales françaises (FMN) hors secteur bancaire et services non marchands, qui en 2016 contrôlent 45 200 filiales à l’étranger. Elles emploient dans le monde (France comprise) 10,5 millions de personnes et réalisent un chiffre d’affaires de 2 360Md€.

 En France, les firmes multinationales françaises (1,7% du total des entreprises en 2016), emploient 28% des salariés ETP (soit 4,7 millions) et produisent 40,1% de la valeur ajoutée brute. Leur chiffre d’affaires, qui représente 40,7% du chiffre d’affaires total des entreprises en France, s’élève à 1 132Md€ et à l’origine de près de 60% des exportations françaises, et de plus de 80% des exportations des très grandes entreprises.

 

– Les grandes firmes multinationales françaises (qui emploient plus de 5 000 personnes et réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 1,5Md€ en France) représentent 3,3% des firmes multinationales françaises et 44,2% de leurs filiales à l’étranger. La moitié est implantée dans plus de 13 pays à l’étranger. Elles représentent 72% de l’emploi total de ces multinationales (et 76% du total des effectifs à l’étranger), réalisant 77% du chiffre d’affaires total (et 82% à l’étranger): elles effectuent 56% de leur chiffre d’affaires à l’étranger.

Le taux d’exportation des grandes entreprises multinationales françaises est de 30% (55% dans l’industrie); elles emploient 5,8 millions de salariés à l’étranger en 2016 (55% de leur effectif total), dont aux États-Unis (638 000 salariés ; 11% du total), en Chine (516 000 ; 9%) et au Brésil (473 000 ; 8%), les 3 premiers pays en termes d’effectif qui concentrent près d’un tiers du total des emplois des multinationales françaises à l’étranger. Ils sont suivis du Royaume-Uni (401 000), de l’Allemagne (368 000) et de l’Espagne (335 000). L’Union européenne concentre 38% des effectifs à l’étranger, soit 2,2 millions de salariés.

L’emploi industriel est concentré aux États-Unis (11%) et en Chine (9%), l’emploi dans les services aux États-Unis (14%) et en Inde (10%) et l’emploi dans le commerce en Chine (20%) et au Brésil (20%)

 

– Les entreprises multinationales de taille intermédiaire représentent 32% des firmes françaises et 37% de leurs filiales. La moitié est implantée dans plus de 5 pays à l’étranger. Elles réalisent 16% de leur chiffre d’affaires à l’étranger et emploient 21% des effectifs totaux à l’étranger. Ces firmes réalisent cependant 59% de leur chiffre d’affaires en France.

Le taux d’exportations des ETI multinationales françaises est de 21% (35% dans l’industrie manufacturière).

 

 – Enfin, les PME multinationales françaises (qui emploient moins de 250 personnes en France et y réalisent moins de 50 M€ de CA annuel) représentent 65% du total des firmes et 19% des filiales, mais n’emploient que 4% des effectifs et ne réalisent que 3% du chiffre d’affaires. La moitié d’entre elle est implantée dans 2 pays étrangers ou moins. La majorité de leur effectif et de leur chiffre d’affaires est réalisé en France.

 

En savoir davantage ; https://www.businessfrance.fr/decouvrir-la-france-actualite-publication-du-panorama-des-entreprises-2019