Un portrait comparé des PME avec les autres tailles d’entreprise


« Le panorama des PME », CJD, août 2011

 Les comparaisons n’ont pas toujours être possible, notamment avec les TPE, du fait de données manquantes ; exemple, la source Banque de France (fichier FIBEN) ne recense que partiellement les micro-entreprises, même si leur prise en compte progresse. Elles sont aussi difficiles du fait de deux modes d’appréhension, les entreprises d’une part et les établissements d’autre part.

 

En 2009, selon l’INSEE, les PME de 10 à 249 salariés sont 195 122 sur les 3,128 millions d’entreprises (6,2% des entreprises) ; rappelons que les TPE (moins de 10 salariés) sont 2,907 millions, dont 1,911 sans salarié. Cumulé avec les TPE, ces entreprises regroupent 63% de l’emploi (y compris les non salariés), 42% de la valeur ajoutée et 34% des investissements matériels.

Selon la Banque de France, recensant 160 129 PME, leur effectif salarié est de 3,215 millions, à comparer aux 2,725 millions des ETI et aux 2,972 millions des grandes entreprises :

 

Nombre d’entreprises

Effectifs salariés

En milliers

Effectif moyen

Chiffre d’affaires

(G €)

Valeur ajoutée

(G €)

Endettement bancaire

(G €)

Capitaux propres

(G €)

Ensemble

164 509

8 912

54

2 502

641

434

1695

PME

160 129

3 215

20

694

181

118

216

ETI

4 195

2 725

650

840

198

163

469

Grandes entreprises

155

2 972

16 063

967

247

154

1 011

 Les ETI exportent 19,5% de leurs ventes contre 9,5% pour les PME ; par contre, nombre de données sont proches : marge (23 contre 27%), ou encore capitaux propres/bilan (37%) ; certains items sont plus favorables aux PME : rentabilité économique (8,5 contre 7%), rentabilité financière (11,7 contre 8,3%), toutefois en baisse du fait de la crise financière.

 

Peu de PME sont des filiales de société étrangère, contrairement aux ETI :

En % filiale  de société étrangère

Nombre d’entreprises

Effectifs salariés

En milliers

Chiffre d’affaires

(G €)

Valeur ajoutée

(G €)

Endettement bancaire

(G €)

Capitaux propres

(G €)

PME

4

7

11

10

11

6

ETI

29

33

39

39

18

35

 En termes de salaire moyen, les grandes entreprises affichent des salaires 10% supérieurs à ceux des PME, ces dernières proposant des salaires 5% plus élevés que dans les TPE ; mais les plus jeunes sont beaucoup plus présents dans les TPE, alors que les plus de 50 ans sont plus nombreux dans les grandes entreprises ; les activités influent aussi sur les salaires ; ces différences conduisent de fait à des écarts plus faibles pour des situations comparables.

L’endettement est moins marqué que dans les grandes entreprises (80% pour les ETI, 85% pour les PME et 105% pour les grandes entreprises).

 Quelles évolutions ?

La répartition par taille des entreprises employeurs entre 1985 et 2006  a peu bougé (source Unedic): bien que le nombre des micro- entreprises ait progressé fortement, le nombre d’employeur a régressé légèrement, ce qui conduit à une légère diminution du nombre de salarié au sein des TPE ; par contre le poids des entreprises de plus de 250 salariés s’est accru dans l’emploi, passant de 37 à 41% des salariés. Noter que la structure des établissements a encore moins bougé :

Nbre de salariés

Etablissement

   Entreprise

Nombre de salarié  en milliers

1985

2006

1985

2006

En 2006

1 à 9

24

26

22

21

3 300

10 à 19

10

12

9

9

1 450

20 à 49

18

18

15

13

2 000

50 à 250

25

26

18

15

2 350

250 à 1000

15

14

10

8

1 250

Plus de 1 000

8

5

27

33

5 200

Total

100

100

100

100

15 550

           

Selon plusieurs études de l’INSEE (dont Picart 2004), l’évolution de l’emploi salarié entre 1985 et 2000 a été plus marquant dans les TPE (+31% sur 15 ans), une évolution qui devient de moins en moins favorable au fur et à mesure que la taille augmente ; le solde d’emploi observé est issu à la fois du solde des entreprises pérennes et du solde des créations/cessations.

Evolution 1985/2000

Moins de 10 sal

10-49 sal

50-499 sal

500-2 999 sal

3 000 sal et plus

Total

Solde en nbre de salarié (en milliers)

687

587

578

297

33

2 183

Répartition par taille en %

31

27

26

14

2

100

Taux de croissance en %

31

24

19

14

0

17

Une autre étude portant sur 1993-2003 a montré que les emplois salariés sont passés de 11,9 millions en 1993 à 14,3 en 2003, soit une création nette de 2,3 millions se décomposant :

– en 1,46 million au sein de 404 000 pérennes

– en 1,12 million (4,71 millions issus de créations d’entreprise – 3,59 millions issus de cessations d’entreprise)

– et une perte de 210 000 dans les entreprises sans salarié.

 

Une minorité contribue largement à l’emploi : pour ne prendre que l’exemple des PME,  2 300 PME ont crée 582 000 emplois, autant que les autres 24 300 PME qui ont crée modérément de l’emploi ; 1 470 PME ont dépassé le seuil de 250 salariés, créant 536 000 emplois, alors que 7 600 ont rejoint les TPE, détruisant 155 000 emplois.

La croissance des TPE a représenté 67% de la croissance de l’emploi, dont 45% issus de TPE pérennes et 22% issus des créations/cessations.

Ajoutons le rôle essentiel joué par les TPE et les PME dans l’insertion des jeunes via des contrats de professionnalisation, très majoritaires dans les TPE et les PME :

Activité

 

Taille de l’établissement

Durée de la formation

0-9 sal

10-49 sal

50-199 sal

Sous-total 10 à 199 sal

200 et plus

Moins de 500 hres

De 500 à 799 hres

800 hres et plus

Total

Construction

45,9

31,2

13,3

44,5

9,6

49,3

23,6

27,1

100

Commerce

39,9

23,3

16,2

39,5

20,6

45,3

16,2

38,5

100

Services aux entreprises

43,2

21,9

14,4

36,3

20,4

       

Autres activités du tertiaire

37,4

21,0

13,7

34,7

27,9

37,4

29,4

33,2

100

Industrie

20,6

17,9

16,1

34,0

45,5

50,0

21,5

28,5

100

Services aux particuliers

67,5

23,3

4,2

27,5

5,0

32,0

40,2

27,9

100

                     

 Les PME recensées par la Banque de France ont beaucoup perdu en indépendance (elles étaient 79% en 1997, et ne sont plus que 50% en 2006) ; cette perte est plus modeste pour les TPE (de 91 à 75% et pour les grandes entreprises de 41 à 8%). Les holdings sont passés eux de 2,9% des entreprises à 8,5%, accaparant 35% du montant des bilans (20% en 1997) et contribuant à diminuer la dette financière et bancaire.

 

Nombre

Bilan

Dettes financières

Dettes bancaires

1997

2006

1997

2006

1997

2006

1997

2006

Micro-entreprises

23,7

21,5

1,4

0,9

1,4

0,9

2,2

2,1

indépendantes

21 ,6

16,1

1,3

0,6

1,2

0,6

2,0

1,5

Micro d’un petit groupe

1,7

4,2

0,1

0,2

0,1

0,2

0,2

0,4

Micro d’un grand groupe

0,4

1,2

0,0

0,1

0,0

0,1

0,0

0,1

PME

70,0

66,4

22,2

13,9

19,0

10,1

32,7

24 ,6

indépendantes

55,4

34,0

14,0

4,2

12,1

3,0

21,7

8,7

PME d’un petit groupe

11,0

20,8

5,4

5,1

4,5

3,6

7,9

9,1

PME d’un grand groupe

3,6

11,7

2,9

4,7

2,4

3,5

3,2

6,7

Grandes entreprises

3,4

3,6

56,2

49,8

50,9

39,1

44,3

40,4

indépendantes

1,4

0,3

10,1

1,4

9,0

1,2

11,5

1,6

GE d’un petit groupe

0,2

0,3

1,0

0,5

1,0

0,5

1,6

0,8

GE d’un grand groupe

1,8

3,1

45,1

47,9

40,9

37,4

31,2

37,9

Total hors holding

97,1

91,5

79,8

64,6

71,3

50,1

79,2

67,1

Holdings

2,9

8,5

20,2

35,4

28,7

49,9

20,8

32,9

Total

100

100

100

100

100

100

100

100

Nbre et montants en Md€

146 237

173 105

1 737

3 665

411

892

160

234

                 

 En 10 ans, l’endettement financier sur les capitaux propres a baissé pour les PME alors qu’il a augmenté pour les entreprises de taille plus importante. Comme les autres entreprises, les PME se désendettent, accroissent les dividendes distribués et augmentent leurs fonds propres pour faire face non à l’investissement mais à d’éventuels problèmes de conjoncture. Noter qu’elles deviennent moins rentables avec leur vieillissement et pour celles qui ne grandissent pas. Il faut aussi constater une forte variabilité selon les situations des PME.

L’appartenance à de groupes, en nombre d’entreprise est majoritaire pour les petits groupes mais l’évolution s’est faite davantage au profit des grands groupes: l’appartenance à des petits groupes passe de 12,9% en 1997 à 25,3 en 2006 et celle à de grands groupes de 5,8 à 16%, notamment chez les TPE et les PME.

Appartenance à

TPE

PME

Grande entreprise

Total

1997

2006

Evol

1997

2006

Evol

1997

2006

Evol

1997

2006

Evol

De petits groupes

1,7

4,2

x 2,5

11,0

20,8

x 1,9

0,2

0,3

x 1,5

12,9

25,3

x 2

De grands groupes

0,4

1,2

x 3

3,6

11,7

x 3,2

1,8

3,1

x 1,7

5,8

16,0

x 2,8

Total

2,1

5,4

x 2,7

14,6

32,5

X 2,2

2,0

3,4

x 1,7

18,7

41,3

x 2,2

                         

 Une comparaison avec les entreprises de l’Union Européenne,

En ce qui concerne la répartition des emplois par tranche de taille : la France est proche de la moyenne européenne en 2007 selon Eurostat (classement en ordre décroissant des PME dans l’emploi) :

 

Allemagne

Espagne

Suède

Pays-Bas

Moyenne

France

Italie

Royaume-Uni

Pologne

Micro-entreprise

19,1

38,3

24,4

29,3

29,5

24,3

46,6

21,5

37,9

PME

41,2

39,3

39,3

38,9

37,6

36,2

34,5

32,6

30,2

Grande entreprise (+ de 250 sal)

39,6

22,4

36,3

31,7

32,9

39,5

18,9

45,9

31,9

 En ce qui concerne la productivité apparente du travail en 2003 (Eurostat 2011) : la France se situe à un niveau proche de l’Allemagne et du Royaume-Uni quelque soit la tranche de taille ; la productivité croit avec la taille de l’entreprise.

 

Allemagne

Royaume-Uni

France

U E

Italie

Espagne

Pologne

Total

50,7

49,7

48,8

40,8

37,0

34,6

12,3

1-9 sal

40,3

42,1

41,1

28,3

24,9

24,0

4,8

10-49 sal

42,4

44,9

42,9

37,8

37,6

32,9

11,7

50-249 sal

50,4

55,5

46,5

43,9

48,5

40,0

14,3

Plus de 250 sal

60,6

53,3

57,5

53,6

59,3

52,3

21,4