Une double difficulté à aborder cette question, celle de la définition du senior et celle de l’entrepreneur. Le terme senior peut à la fois désigner 3 tranches d’âges bien différentes, celle des 50 ans à la retraite, susceptible d’appartenir encore au monde du travail, celle des 60/65-80/85 ans constituée de seniors retraités souvent actifs et le 4éme âge, bien plus inscrit dans la dépendance.
Constat est fait selon nombre d’études, que l’activité, l’optimisme préservent les seniors de la maladie d’Alzheimer ou des problèmes cardiovasculaires (ou ralentissent les effets de ces maladies).
L’entrepreneuriat, ou plutôt un entrepreneur, c’est quoi ?
Une personne porteuse d’un projet qui conjugue une approche cible produit/client dans une concurrence donnée où l’on se différencie par le faire autrement (dont l’innovation) ; il courre un risque financier, un risque de positionnement sociétal, de non réussite du projet et doit dégager un profit pour réinvestir et développer, rémunérer les capitaux engagés et rembourser les emprunts (même si beaucoup ne cherchent pas à faire d’abord de l’argent en soi). Tout cela suppose une mise en œuvre du projet avec des partenaires (fournisseur, clients, autres entreprises, banquier…), une équipe (les forces vives de l’entreprise) et s’inscrit dans une approche stratégique et prospective qui est de la responsabilité première de l’entrepreneur.
Les seniors retraités qui sont perçus comme entrepreneurs s’inscrivent-ils dans cette définition ?
Ils disposent certes de plus d’argent que les plus jeunes, et sont de ce fait moins inscrits dans le risque financier ; ils sont aussi moins en préoccupation de se réaliser, de se prouver à eux-mêmes leurs capacités à réussir le challenge qu’ils se donnent, et plus enclins à l’expertise, au don de temps, voire d’argent ; ce qui les conduit à être nombreux à s’impliquer dans des business angels (en réel développement), dans la gestion et la conduite d’association (37% des 60-74 ans sont membres d’association), notamment à caractère sociétal ; dégagés des contraintes hiérarchiques de salarié, ils recherchent le plaisir de l’initiative, certains le plaisir d’entreprendre…
Certains envisagent la création d’entreprise avec des plus jeunes pour apporter expertise et argent ; d’autres ont choisi d’être auto-entrepreneur (parmi les 750 000 auto-entrepreneurs en activité fin 2011, plus de 140 000 sont des retraités, les uns en recherche de complément de revenu, les autres pour maintenir une activité intellectuelle, sans oublier le goût d’entreprendre) ; ainsi peut-on constater des formes diversifiées pour entreprendre, au-delà de la stricte définition de l’entrepreneuriat.
Rappelons que parmi les créateurs d’entreprise non auto-entrepreneurs, les plus de 50 ans sont 57 000 en 2010, soit 16% des créateurs (mais 4% seulement sont retraités)
Quatre profils principaux dominent parmi les créateurs seniors :
-Les demandeurs d’emploi (36%) ; en majorité ils cherchent à assurer leur propre emploi dans l’attente de la retraite
-Les ex-salariés (23%), exerçant souvent une double activité ; nombre d’entre eux cherchent à faire fructifier leur expertise et leur réseau de relations, pour enfin conquérir leur autonomie et prendre plaisir à entreprendre.
-Les chefs d’entreprise (20%), dont la moitié en sont à leur 3éme création d’entreprise ; 41% dirigent en même temps une autre entreprise ; leur projet sont ambitieux ; ce sont aussi les plus développeurs.
– les femmes, particulièrement nombreuses en reprise (attente de la retraite, maintien de l’activité pour la transmettre dans les meilleures conditions).