Les freins au développement sont fort présents en 2022.


'Trésorerie, investissement et croissance des PME/TPE : barométre trimestriel", Bpifrance, Rexecode, février 2022

Methodologie : interrogation par voie numérique de 2 203 dirigeants de PME/TPE du 31 janvier au 9 février 2022. L’analyse en 1ére partie porte sur les 674 premières réponses jugées complètes et fiables reçues. L’analyse en 2éme partie porte sur 670 PME/TPE, dont les réponses ont été redressées par taille d’effectif et secteur d’activité.
Champ : PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires.

 

Si globalement la trésorerie et les investissements sont des indicateurs favorables, les freins conduisent à augmenter les prix de vente et à baisser les marges.

⇒ Trésorerie et investissements

♦ La trésorerie des PME / TPE s’est dégradée au cours des 3 derniers mois, mais 76% la jugent « normale » ou « aisée » (en baisse de 4 points sur le trimestre mais bien supérieure à la moyenne d’avant crise). Les hausses de coûts (matières premières, énergie) subies semblent affecter leur trésorerie.

69% ont fait appel à un organisme de crédit pour financer leur trésorerie (vs 73% sur la période T1 2017 – T4 2019).

 

♦ 59% des dirigeants comptent investir en 2022 (55 % il y a un an pour l’année 2021).

Le renouvellement et la modernisation des équipements demeurent la principale destination de l’investissement (76 et 71%). Viennent ensuite les motifs d’introduction de nouveaux produits ou services et l’extension de la capacité de production (40 et 38%). Le motif environnemental continue de gagner (34%, en hausse de 11 points par rapport à la période pré-pandémie).

 

29% des dirigeants comptent augmenter leurs dépenses d’investissement. 23 % anticipent les réduire. L’investissement des entreprises resterait dynamique en 2022, porté par des conditions de financement toujours favorables, mais ralentirait très nettement après le fort rebond enregistré en 2021 : +2,4% prévu en 2022 par la Banque de France, après +11,7% en 2021.
 

♦ 78% des dirigeants ayant l’intention d’investir au cours de l’année 2022 ou l’ayant déjà fait auraient recours au crédit pour financer leurs investissements, une proportion en hausse de 3 points sur le trimestre mais toujours inférieure à sa moyenne d’avant crise (82%).

 

♦ Les conditions d’accès au crédit restent favorables, que ce soit à court ou moyen terme. Toutefois 14% déclarent rencontrer des difficultés de financement de leur exploitation courante. Noter que les dirigeants signalant des difficultés de financement de leurs investissements baisse à 15% (−2 points sur le trimestre) et retrouve les niveaux observés avant crise.

⇒ Les freins à la croissance

♦ Les difficultés de recrutement restent la première préoccupation des dirigeants (57%),

 

Par ailleurs, la moitié des dirigeants anticipent d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs en 2022. 

 

♦ 73% font état de tensions accrues sur les approvisionnements. 63% déclarent que ces tensions limitent l’activité de leur entreprise, dont 18% fortement, des proportions en hausse depuis octobre dernier (58% dont 15% fortement alors). 59 % des dirigeants estiment qu’elles se sont intensifiées au cours des 3 derniers mois,

32% estiment leurs coûts trop élevés. 

 

Le manque de débouchés est cité par 13% des dirigeants, une proportion en baisse de 2 points sur le trimestre et de 13 points sur l’année. Les perspectives de demandes dégradées contraignent l’activité de 30% des dirigeants, une proportion là aussi en net recul sur un an (50% au T1 2021) et proche du niveau de fin 2019.

⇒ Les conséquences de ces freins

♦ La moitié des dirigeants envisagent d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs en 2022 (46% chez les TPE contre 68% chez les PME). Parmi eux, la moitié anticipent une augmentation supérieure à 3%.

63% prévoient des augmentations de salaire plus importantes que celles octroyées en
moyenne avant crise
et 33% de même ampleur ; seuls 5% pensent accorder des évolutions de salaires inférieures à celles octroyées avant la crise.

 

75% le font avant tout dans le but de fidéliser leurs collaborateurs, 48% dans le souci de maintenir le pouvoir d’achat de leurs salariés, 32% pour rémunérer la performance.

Ceux qui ne comptent pas augmenter les salaires de leurs collaborateurs en 2022 l’expliquent pour 57% par des résultats insuffisants, et pour 48% par le souci de privilégier l’octroi de rémunérations annexes au salaire (primes, intéressement…).

 

♦ 58% prévoient d’augmenter leurs prix de vente en 2022 (dont 25% de plus de 5%) ; 38% les laisseraient inchangés alors que 4% prévoient de baisser leurs prix de vente. Les dirigeants rencontrant des difficultés d’approvisionnement sont plus nombreux à prévoir une hausse de leur prix de vente cette année (67%). 72% prévoient une évolution de leurs prix de vente supérieure à celle des salaires de leurs collaborateurs en 2022.

Les prix de vente des PME/TPE augmenteraient de 3,8% en moyenne en 2022.

 

Ceux qui ne prévoient pas de hausse de leurs prix de vente l’expliquent avant tout par l’intensité de la concurrence (54%), par la pression de leurs donneurs (41%),  afin d’essayer de gagner des parts de marché (24%), alors que 19% ne peuvent pas augmenter leurs prix car ceuxci sont négociés dans le cadre de contrats pluriannuels non révisables.

Plus spécifiquement, ceux qui anticipent une baisse de leurs prix de vente (4%) l’expliquent pour 60% par la forte pression de leurs donneurs d’ordre.

 

♦ 34% anticipent une dégradation de leur marge nette cette année (27% une légère baisse, 7% une franche baisse), sous-entendant qu’ils font par ailleurs face à une hausse de leurs coûts hors salaires supérieure à la hausse anticipée des prix.

18% anticipent à l’inverse une amélioration de leur marge nette en 2022 et 48% une stabilisation.

 

Pour en savoir davantage : Titre de la présentation sur 4 lignes maximum (bpifrance.fr)