La France a retrouvé globalement son niveau d’activité d’avant-crise (4éme trimestre 2019) dès le 3éme trimestre 2021.


"Reprise sous contraintes", Insee, note de conjoncture, décembre 2021

Si l’emploi et l’activité ont progressé très favorablement, la productivité n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant-crise.

⇒ La croissance en 2021 et 2022

Au 3éme trimestre 2021, la forte progression de l’activité (+3%) a été principalement tirée par celle de la consommation (+4,9%). Le rebond de l’économie française se poursuivrait, au rythme de +0,5% au 4éme trimestre 2021, +0,4% au 1er trimestre 2022 et +0,5% au 2éme.

Au printemps 2022, le PIB français se situerait alors à 1,4% au-dessus de son niveau d’avant-crise. La croissance française serait surtout portée par les services marchands, et dans une moindre mesure par l’industrie.

⇒ L’Emploi

Au 3éme trimestre 2021, l’emploi salarié a de nouveau augmenté  : +108 000 entre fin juin et fin septembre, après +158 000 puis +310 000 aux 1er et 2éme trimestres ; ces hausses successives font plus que compenser les 315 000 destructions d’emplois de 2020, si bien que l’emploi salarié se situait fin septembre nettement au-dessus de son niveau de fin 2019 (+261 000 emplois, soit +1%). Il le dépassait dans tous les grands secteurs d’activité (construction, tertiaire marchand et non marchand) à l’exception de l’industrie.

Au 4éme trimestre 2021, l’emploi salarié ralentirait (+45 000 entre fin septembre et fin décembre) puis augmenterait de façon comparable aux premier et deuxième trimestres 2022 (+35 000 et +45 000). 

 

Le taux de recours au chômage partiel continuerait de baisser progressivement (il passerait de 1% des heures rémunérées dans le secteur marchand non agricole en moyenne au 3éme trimestre 2021 à moins de 0,5% mi 2022), ce qui contribuerait comptablement à rehausser la productivité apparente du travail par tête. En outre, après 2 années de quasi-stagnation de la productivité horaire, celle-ci retrouverait des niveaux de croissance plus proches de ceux d’avant-crise, voire supérieurs.

 

En tenant compte de l’emploi non salarié qui se replierait modérément en 2021 et se stabiliserait en 2022, l’emploi total (salarié et non salarié) augmenterait de 133 000 au 2éme semestre 2021 (entre fin juin 2021 et fin décembre 2021) puis de 80 000 au premier semestre 2022.

 

Fin juin 2022, il dépasserait de 387 000 emplois (dont 386 000 emplois salariés) son niveau d’avant-crise de fin 2019, soit +1,4%, sur une période de 2 ans et demi. Par comparaison, entre 2015 et 2019, 261 000 emplois (dont 215 000 emplois salariés) avaient été créés en moyenne chaque année.

 

Les difficultés de recrutement, notamment dans les services, concernent 51% des entreprises, un niveau record depuis le début de la série en 2000. Ces difficultés pèsent fortement sur les capacités productives des entreprises. concernées. En conséquence, les tensions sur les prix de vente sont de plus en plus fortes. 

 

De l’automne 2020 au printemps 2021, le télétravail a été de plus en plus souvent perçu comme défavorable, puis cette appréciation négative a diminué jusqu’en octobre 2021, retombant à un niveau inférieur à celui d’octobre 2020.

⇒ En octobre 2021, un tiers environ des entreprises considèrent que des mesures liées à la crise sanitaire affectent leur productivité,

L’effet défavorable sur leur productivité a continué de baisser après avoir commencé à s’infléchir en juillet (36% vs 45 en avril). Ce mouvement est commun aux trois secteurs, industrie, services et bâtiment (ce dernier se différencie par une part plus importante d’entreprises exprimant un ressenti négatif. 

⇒ L’inflation

En 2021, l’inflation a fortement augmenté : nulle en décembre 2020, elle s’élève désormais à +2,8% en novembre. D’ici les 6 prochains mois, l’inflation se maintiendrait au-dessus de 2,6% sur un an.

⇒ Au niveau international

À l’exception de l’Espagne, les principales économies de la zone euro, mais aussi le Royaume-Uni et plus encore les États-Unis et la Chine, sont revenues autour de leur niveau d’avant-crise, ou l’ont déjà dépassé. Cependant, elles demeurent toutes en dessous de leur tendance d’avant-crise, y compris les économies chinoise et américaine. En effet, l’écart à la tendance d’avant-crise en Chine et aux États-Unis, autour de 3%, est relativement similaire à celui de la France et de l’Italie, tandis que l’Allemagne se situe légèrement plus en retrait (4% environ). Le Royaume-Uni (5%), et plus encore l’Espagne (10%), apparaissent plus loin de leur tendance d’avant-crise.

 

Pour en savoir davantage : Synthèse France − Reprise sous contraintes | Insee