La reprise est la traine en septembre.


"Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 Synthèse des résultats de l’enquête flash – Octobre 2020", Dares, tableau de bord, octobre 2020

Le télétravail demeure modeste et les embauches plus que freinées quoique les chefs d’entreprises soient attentifs aux mesures relatives à l’emploi des jeunes.

⇒ En septembre, la reprise peine à s’installer.

30% des salariés travaillent toujours dans une entreprise dont l’activité a diminué (après 32% en août, 36 en juillet, 51en juin et 71 en mai), dont 6% dans une entreprise dont l’activité s’est arrêtée ou a diminué de plus de moitié (après 7% en août, 9 en juillet, 13 en juin et 27 en mai).

 

La situation se dégrade dans les HCR, le secteur le plus touché (28% à l’arrêt ou en baisse d’activité de plus de moitié, après 21% en août). Les baisses d’activités supérieures à 50% sont encore importantes dans le secteur des transports (14%), celui des arts, spectacles et activités récréatives (24% vs 16 en août et 38 en juillet).

 

A l’inverse, les secteurs qui accusent le moins de baisse d’activité sont celui des activités immobilières (88% déclarent leur activité est inchangée, voire en hausse), la construction (86% après 81 en juillet), celui de la santé-éducation (83% après 81en août et 75 en juillet)

 8% des salariés des entreprises de 10 à 19 salariés sont toujours à l’arrêt ou en forte diminution d’activité (après 9% en août et en juillet, 17% en juin et 38% en mai). Cette proportion diminue à mesure que la taille de l’entreprise augmente, jusqu’à 4% pour les entreprises de 100 à 249 salariés, puis remonte légèrement jusqu’à 6% pour les entreprises de 500 salariés ou plus.

 

Le télétravail reste important dans les grandes entreprises (18% des salariés des entreprises de 500 salariés ou plus, vs 5% dans les entreprises de 10 à 19 salariés). Il reste particulièrement fréquent dans les secteurs de l’informatique-communication (46% des salariés, après 36 en août), et dans les activités financières et d’assurance (31% après 22).

 

La part des salariés en arrêt maladie croît également avec la taille de l’entreprise (5% dans les plus petites entreprises contre 8% dans les plus grandes. Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés (80%), plutôt que les fermetures administratives (9%), le manque de personnel pouvant travailler (7%) ou les difficultés d’approvisionnement (4%).

 

Les principales difficultés rencontrées relèvent toujours de la gestion des questions sanitaires (celles-ci représentent 31% des salariés), particulièrement citées par les grandes entreprises (39% pour les entreprises de 500 salariés ou plus). Elles sont suivies par le manque de débouchés (26%) et les difficultés financières (21%).

Il faut toutefois noter que 24% des salariés travaillent dans des entreprises qui ne rencontrent pas de difficultés particulières (30% dans les TPE).

⇒ L’évolution des effectifs et leur présence au travail

Les réductions d’effectifs sont en hausse en septembre : 17% des salariés travaillent dans des entreprises qui ont diminué leurs effectifs du fait de la crise sanitaire, notamment dans les entreprises de 500 salariés ou plus (19% après 12 fin août) et dans les secteurs des HCR (36% après 27 fin août), du commerce (18% après 11) et des services aux entreprises (21% après 17). Les réductions d’effectifs passent majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues (55%) et par les non-renouvellements de CDD, très fréquents de mars à mai, et qui repartent à la hausse en septembre (53%, après 41 fin août, et 60 fin mai).

 

Les petites entreprises ont plutôt eu recours à l’annulation ou le report d’embauches prévues (45%) pour réduire leurs effectifs, alors que les grandes entreprises ont très largement eu recours à des non-renouvellements de CDD (67%) et à des annulations ou reports d’embauches prévues (67%).

 

Le retour des salariés sur site se confirme : fin septembre, 70% des salariés travaillaient sur site (après 55% fin août), s’expliquant en grande partie par le retour de congés (8% en congés, après 27% en août, 21% en juillet), par une baisse du télétravail (12% en septembre contre 17 en juin) ; par contre le chômage partiel complet est peu important (3% en septembre contre 7 en juin).

 

Le recours au chômage partiel ne représente plus que 25% des salariés (31 en août, 58 en juin).  Les causes en sont la réduction des débouchés (55% après 41en juillet), alors que baisse le fait de salariés en situation de garde d’enfants ou de fragilité (31% après 41 en août et en juillet).; le recours à la formation progresse pour les salariés en chômage partiel (21% en septembre, après 13 en août).

Les motifs diffèrent en fonction de la taille de l’entreprise : la réduction des débouchés et des commandes est la raison principalement évoquée par les petites entreprises (73% pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 46% pour les entreprises de 500 salariés ou plus), alors que les salariés en situation de garde d’enfants ou considérés comme fragiles ou vulnérables ne sont évoqués pratiquement que par les grandes entreprises (9% pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 41% pour les entreprises de 500 salariés ou plus).

⇒ L’impact des mesures sanitaires

Les mesures sanitaires les plus difficiles à mettre en place pour les entreprises sont l’augmentation de la fréquence de nettoyage (cout élevé) et la réorganisation des locaux (respectivement 52 et 48). Ainsi 44% des salariés travaillent dans une entreprise qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité ou augmenté les coûts.

⇒ L’avenir

Les entreprises anticipant un retour à l’activité normale d’ici 3 mois représentent 38% de l’emploi salarié (après 40 % fin août), alors que les entreprises qui ne savent pas dater le retour à la normale représentent 31% des salariés. Toutefois 28% n’anticipent aucune difficulté pour la reprise de leur activité (contre 20% le mois précédent).

Les principales difficultés sont toujours le manque de débouchés (35%), l’organisation de l’activité de manière à respecter les gestes barrières (20 fin après 28% fin août) et la disponibilité limitée de certains salariés (20% après 24% fin août).

⇒ Une bonne connaissance des mesures ad hoc

Interrogées sur quatre mesures liées au plan de relance (l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, l’aide à l’apprentissage, l’aide au contrat de professionnalisation et l’activité partielle de longue durée), les entreprises répondent dans la très grande majorité qu’elles savent précisément de quoi il s’agit.

La mesure la mieux connue est l’aide à l’apprentissage (les 3/4 des salariés travaillent dans une entreprise dans laquelle la connaissance de cette mesure est précise), puis l’aide à l’embauche d’un jeune et l’aide au contrat de professionnalisation (68%). L’intention de recours est importante pour l’aide à l’apprentissage et pour l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans (respectivement 46% et 40). La mesure concernant l’activité partielle longue durée est moins connue ; l’intention de recours y est la plus faible (10%), concernant une minorité d’entreprises.

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_acemo_covid_synthese_octobre.pdf