La santé mentale, un sujet sensible pour les dirigeants.


"La santé mentale, un sujet difficile à aborder pour nombre de chefs d’entreprise", Institut Choisel, janvier 2025

Méthodologie : 670 décideurs économiques français interrogés par (64% d’hommes, 3 % de femmes). 

 

Il est pour eux important d’en parler, alors que beaucoup n’osent pas.

 

Les 3/4 des dirigeants ressentent des symptômes de stress au moins une fois par semaine, et 36% quotidiennement. Le stress se manifeste la plupart du temps par de la fatigue chronique, de l’anxiété, de la perte ou prise de poids, ou encore de l’irritabilité. Une anxiété liée à des charges inhérentes à leur fonction : charge de travail, mentale, juridique, émotionnelle.

Elle est accentuée par les crises telles que l’inflation, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie. 

Noter que 4 sur 10 travaillent entre 51 et 60 heures par semaine. Sans compter la difficulté à s’aménager des temps de pause ; une large majorité déclare avoir du mal à déconnecter.

 

La difficulté à déléguer est la première cause de surmenage pour 75%. Viennent ensuite la charge de travail (62%), le poids de la gestion des ressources humaines (51%) et la pression des résultats financiers (43%).

 

2 dirigeants sur 3 jugent la consultation d’un psy comme tabou : 38% éprouvent “une réelle réticence à évoquer le sujet”, et moins de la moitié se disent “plutôt à l’aise pour en discuter entre pairs”. Derrière ces freins, l’idée que le dirigeant doit assumer seul les difficultés et la peur du jugement, alors que le milieu professionnel valorise la performance. On aime y parler de palmarès, de réussites, de choses qui bougent, mais on n’ose moins parler de vulnérabilité.

 

Au final, Ils sont à peine plus d’un tiers à avoir déjà franchi le pas de consulter un psychologue ou psychiatre.

Un sondé sur trois a déjà suivi un programme, et la plupart du temps au sein de grands groupes. Une majorité de chefs d’entreprise de PME serait demandeuse de suivi, mais aucun n’a de parcours à disposition. Les patrons de TPE sont les moins enclins à solliciter de type de programme.

Inviter les dirigeants à oser davantage aborder le sujet est primordial, mais sans non plus en faire une injonction supplémentaire.

 

Comment trouver un équilibre quand on est dirigeant ? Les activités personnelles et familiales sont un levier important pour un peu plus d’1/3 afin de trouver un meilleur équilibre. La moitié d’entre eux regrette néanmoins de ne pas pouvoir y consacrer davantage de temps. Ils sont aussi 45% à citer le télétravail et la flexibilité des horaires comme “très importante” pour parvenir à un meilleur équilibre de vie.

L’entourage professionnel est également crucial pour éviter le surmenage ; mais accepter de déconnecter implique de faire confiance à son équipe. En parler avec ses actionnaires ou ses salariés est difficile pour beaucoup de chefs d’entreprise.

 

S’aider entre pairs : au-delà de l’équipe, pouvoir échanger avec d’autres chefs d’entreprise est un outil précieux.

À la clé, un meilleur équilibre pour le dirigeant, mais pas uniquement : les chefs d’entreprise disent qu’en parler contribue d’une part à les humaniser, et d’autre part à développer une culture d’entreprise saine. 

 

Pour en savoir davantage : https://www.lejournaldesentreprises.com/article/la-sante-mentale-un-sujet-difficile-aborder-pour-nombre-de-chefs-dentreprise-2111887