Les entreprises aidées par le dispositif Ardan en Paca ont plus d’emploi, de chiffre d’affaires et de valeur ajouré que celles non aidées ; elles étaient aussi au moment de l’aide déjà dans cette configuration


« Le dispositif Ardan, accélérateur d’emploi et de valeur ajoutée », Insee Analyses Paca N°21, juillet 2015

Méthodologie : l’échantillon des entreprises aidées est constitué des entreprises ayant bénéficié du dispositif Ardan en 2009 et 2010 ; les cas particuliers risquant de biaiser l’analyse ont été retirés (bilans comptables incomplets, siège social hors Paca, entreprises aidées plusieurs fois…) ; au final, cet échantillon se restreint à 92 entreprises aidées (sur les 238 accompagnées), pour lesquelles des données étaient disponibles pendant 5 années consécutives, avant et après l’obtention de l’aide. On s’intéresse ainsi à une période allant de deux ans avant l’attribution de l’aide, pour éviter les effets d’anticipation, jusqu’à deux ans après, pour explorer son impact à différents horizons temporels.

Le groupe témoin est construit en sélectionnant des entreprises de Paca pour lesquelles les mêmes données sur 5 ans sont disponibles ; elles possèdent toutes les conditions d’éligibilité et présentent les mêmes grandes caractéristiques que les entreprises aidées.

 

La variation de l’emploi d’une entreprise aidée entre l’année n-2 (deux ans avant l’aide) et l’année n+2 (deux ans après l’aide) est supérieure de 29% en moyenne à ce qu’elle aurait été en l’absence d’aide, ce qui correspond à la création de 2,8 emplois salariés supplémentaires en moyenne, un écart qui se maintient deux ans après.

La variation de la valeur ajoutée est supérieure de 22% à ce qu’elle aurait été en l’absence d’aide : à la différence de son effet sur l’emploi salarié, l’impact de l’aide sur la valeur ajoutée continue de croître entre la première et la deuxième année suivant son attribution.

 

Comparées aux entreprises régionales répondant aux mêmes critères d’éligibilité à l’aide (effectif inférieur à 50 salariés, 1 an d’ancienneté, hors administration publique…), elles ont en effet un profil spécifique (l’année de l’attribution de l‘aide) :

– Elles sont de plus grande taille, que ce soit en termes d’effectifs (7 emplois salariés équivalent temps-plein en moyenne, contre 2,1 pour l’ensemble des éligibles non aidées), en termes de total de bilan (817K€ contre 312K€ en moyenne), de chiffre d’affaires (1 537K€ contre 425K€) ou de valeur ajoutée (363K€ contre 136K€).

– Leur création est plus récente : 40% d’entre elles ont été créées après 2005 (contre 30%).

– Elles exercent également plus souvent leur activité dans le secteur des services (59% contre 45), notamment celui de l’information et communication (18% contre 2%) et moins dans l’industrie, le BTP et le commerce (41% contre 55).

– Les entreprises aidées ont de meilleures performances l’année d’attribution de l’aide : elles réalisent en moyenne 1,5M€ de chiffre d’affaires (contre 425K€)  et 363K€ de valeur ajoutée (contre 136K€)

 

Ces spécificités ont joué en faveur des entreprises aidées pour l’attribution de l’aide. En effet, trois caractéristiques accroissent significativement la probabilité pour une entreprise d’être bénéficiaire du dispositif Ardan :

Plus l’entreprise est grande en termes d’effectif comme de bilan, plus grande sera sa chance d’être aidée.

– Celles créées avant 1990 ont moins de chances de bénéficier de l’aide ; plus une entreprise est jeune (ici créée après 2005) et petite au départ, plus le taux de croissance de l’emploi est élevé, qu’elle ait reçu l’aide ou non.

– La probabilité d’être aidé est également moindre pour les entreprises du commerce comparativement aux entreprises des services.