La crise sanitaire a peu affecté les créateurs bénéficiaires d’Initiative France.


"Résultats de l'enquête entrepreneurs 2020-2021, Initiative France, décembre 2021

Méthodologie : Enquête conduite en ligne du 14 octobre au 7 novembre 2021 par questionnaire auto administré auprès des entrepreneurs financés et accompagnés par les associations du réseau Initiative France en 2020 et 2021 (au plus 2 ans d’ancienneté).

2 193 dirigeants ont répondu à l’enquête ; 1 565 ont été retenues pour l’exploitation de l’enquête.

Les répondants sont inégalement répartis sur le territoire : exemple, 3,8% en Ile-de-France (alors qu’on y trouve 20% des créations tout type).

De plus, le profil des bénéficiaires d’Initiative France lui est propre et ne peut exprimer le profil de l’ensemble des créateurs, mais les tendances observées sont fort utiles pour l’analyse des créations d’entreprise.

Autre limite propre à bien des enquêtes : les répondants sont sollicités pour répondre à des items définis par le commanditaire de l’enquête, sans avoir fait au préalable une enquête qualitative pour situer ce qui importe aux répondants.

Et puis rappelons qu’il s’agit d’opinion, sans pouvoir vérifier avec la réalité, la limite de tous les sondages d’opinion.

 

L’enquête apporte quelques éléments nouveaux sur les stratégies numérique et écologique, confirmant pour les autres items des éléments connus dans le passé.

⇒ Profil des créateurs interrogés :

♦ 42% de femmes ; 72% des hommes disent avoir de l’expérience professionnelle dans le secteur d’activité choisi vs 66% pour les femmes.

 

Les âges : 55% ont entre 30 et 44 ans, 36% plus de 45 ans, 9% moins de 30 ans.

Les moins de 30 ans sont ceux qui ont le plus d’expérience professionnelle dans l’activité (83%), vs 72% pour les 30-44 ans, alors que les 45 ans et plus se situent plus souvent en reconversion (67% sont expérimentés dans l’activité).

 

♦ 59% étaient salariés (dont 4% agents de la fonction publique et 3% en CDD ou intérimaire), 25% au chômage (dont 10% de plus d’un an), 12% chefs d’entreprise (mais 24% disent avoir déjà créé une entreprise), 3% inactif (dont 1% étudiant).

 

♦ 56% sont issus de l’enseignement supérieur (dont 37% bac+2 ou +3, 19% bac +5 et au-delà), 18% de niveau bac, 18% CAP/BEP.

69% (dont 12 un peu) ont déjà une expérience professionnelle dans le secteur d’activité de leur entreprise.

 

♦ Si l’on observe les activités créées ou reprises, 2 groupes se détachent : celui où l’expérience dans le secteur est très habituelle (services aux particuliers où l’on trouve la coiffure avec 85%, le BTP 84%, les transports 80%, les services aux entreprises 79%) et un groupe où ils sont moins issus de leur secteur d’activité (l’immobilier, l’éducation /santé 60%, tout comme l’hébergement-restauration, le commerce 64%, l’industrie 66% et même l’agriculture 68%).

91% ne dirigent que leur entreprise.

⇒ Profil de l’entreprise

♦ 71% sont le fait de création, 27% de reprise et 1% du développement post création/reprise (105 de ces entreprises ont déjà obtenu le Label Initiative Remarquable, qui distingue les entreprises à impact positif sur l’environnement, les territoires et la société.).

 

♦ 88% sont en société (dont 51 en EURL/SARL, et 37 en Sasu/SAS).

 

♦ En termes de capitaux réunis : 48% ont réunis entre 16 et 80 000€ (dont 25% entre 16 et 40 000€), 31% plus de 80 000€ (dont 14% 160 000€ et plus) et seulement 20% moins de 16 000€.

 

♦ En termes de secteur d’activité, 43% appartiennent au secteur du commerce (dont 12% à l’hôtellerie/restauration), 16% aux services aux entreprises, 13% au services aux particuliers (dont 6% à l’éducation et santé), 12% à l’industrie, 10% au BTP, 7% à d’autres activités (transports, immobilier, agriculture).

 

En termes d’effectifs : 46% travaillent seuls, 33% avec une ou deux autres personnes salariées, 17% entre 3 et 9 personnes, 3% 11personnes et plus ; sans doute celles aux effectifs élevés sont le fait de reprise ou de développement.

Noter que 66% sont seuls à être à l’origine de leur projet.

 

♦ En termes de type de clientèle : 84% affirment avoir une clientèle locale ou régionale, 16% une clientèle nationale ou internationale. 

 

♦ Le choix de la localisation : au regard des items proposés dans l’enquête,

-l’impératif économique domine  : 29% l’ont choisi du fait du dynamisme de la zone d’activité, 23% parce que c’est un emplacement réputé idéal pour l’activité, 24% du fait de l’accessibilité pour les clients et 18% suite à l’étude de marché,

-Mais l’attachement au lieu est lui aussi important : 19% l’attachement au territoire, 18% la qualité de vie, 16% la proximité de son habitat,

-2 autres raisons sont marginales (du moins au regard des items posés) : 16% une opportunité financièrement intéressante, 4% un lieu partagé.

Les motivations pour entreprendre

-D’abord être son propre patron (76% citation en 1er et 47% pour les 3 premières citations), et nettement moins le goût d’entreprendre, le désir d’affronter de nouveaux défis (61, et en 1er 20),

-Créer une activité qui a du sens (47 et 15),

-Saisir une opportunité de création ou de reprise (30% et 9),

– Peu le fait d’idée nouvelle de produit, d’être sans emploi ou d’augmenter les revenus, comme motivation essentielle.

 

♦ D’ailleurs l’objectif principal affiché est de 3 ordres : assurer son propre emploi (34%), assurer la croissance rapide de son entreprise (32%), et contribuer à la société (sous l’angle écologie, social pour 15% et sous l’angle créer des emplois sur son territoire 15%).

 

♦ Mais quand des items relatifs à leurs motivations sont citées plus nombreux, certains émergent davantage : “mettre en œuvre une idée que vous aviez depuis longtemps” (42%), et d’autres sur le sens de leur création/reprise telles créer des emplois (40%), avoir un impact positif sur la société (40%), contribuer à l’attractivité de leur territoire (35%) ou encore créer de la valeur économique (28%), et enfin avoir un impact positif sur l’environnement (22%).

⇒ Quelles difficultés ont-ils rencontré ? Ce sont celles que citent toutes les enquêtes autour des nouveaux chefs d’entreprise :

♦ Les principales difficultés exprimées : régler les formalités administratives (47% dont 21cité en 1er), trouver des financements (13%, dont 29), trouver un local approprié (11% dont 21), fixer les prix de vente (8%), embaucher (8%), choisir un statut (4% dont 25), établit les contacts avec la clientèle (5%), connaitre les réglementations (4% dont 21), faire sa place dans le secteur d’activité (4%) et aucune (7%).

 

♦ Une difficulté à été explorée, celle de la solitude : dans les mois qui suivent le lancement (45% dont souvent 13), au moment de structurer son idée (44% dont souvent 12), au moment de structurer son business plan (39% dont souvent 10), pendant la recherche de financement (38% dont souvent 12), pendant la phase de lancement (29% dont souvent 7).

 

♦ Qu’a-t-il manqué à ceux qui ont exprimé leur solitude ?

Un accompagnement après le lancement de leur activité (40%), puis à proximité, les fonds propres (33%), le réseau professionnel étoffé (31%), nettement moins l’accompagnement pour structurer le business plan (23%) ou pour formaliser leur idée (19%).

 

♦ La crise sanitaire a-t-elle influencé la décision d’entreprendre ? Rappelons que 75% avaient décidé de créer avant la crise sanitaire ; seuls 21% disent que cette crise a été un déclic pour se lancer, alors que 21% ont repositionné leur projet du fait de cette crise (du fait de l’impact sur le territoire, conduisant à l’intégration du numérique pour certains.

Noter que cette crise a davantage influencé les moins de 30 ans pour se lancer (30% vs 17-23 pour les 2 autres tranches d’âge).

Au regard d’autres enquêtes (BGParif en cours par exemple), les créateurs d’Initiative ont eu moins de difficultés à faire face, du fait de leur prêt d’honneur, alors que les créateurs n’ayant pas eu besoin de prêt au démarrage (notamment dans nombre de services) ont eu beaucoup plus de difficulté, dans un contexte où la clientèle s’est faite plus rare et l’accès aux aides publiques difficile du fait de l’incapacité de produire une antériorité en termes de chiffre d’affaires.

 

♦ 29% disent être tout à fait préparés à devenir entrepreneur et 64% plutôt.

A qui ont-ils demandé conseil en dehors d’Initiative France ?

-D’abord leur entourage personnel (48%),

-Puis les conseils de professionnels de la vie des entreprises (65% les experts-comptables et avocats, 29% leurs banques),

-Puis les acteurs dévolus à l’accompagnement (32% les consulaires, 25% d’autres associations ad hoc),

-Le milieu professionnel (21% les clients-fournisseurs, anciens employeurs, 3% le syndicat professionnel),

– Et fort peu les acteurs de l’emploi et de l’insertion (9%).

⇒ Un zoom sur la stratégie de l’entreprise (numérique, écologie)

♦ la stratégie numérique (présence en ligne, marketing direct, réseaux sociaux…) : pour 78% elles est importante (dont très 40%) ; la crise sanitaire a d’ailleurs conduit 35% d’entre eux à développer leur stratégie numérique.

39% utilisent internet pour gérer les formalités administratives, 28% pour passer des commandes, envoyer un devis, 17% , pour envoyer et/ou consulter leur courrier électronique, 14% pour rechercher des marchés.

Il y a là un contraste marquant entre la déclaration de stratégie numérique et l’utilisation d’internet.

 

La stratégie numérique est jugée très importante pour l’hébergement-restauration (51%) et les services aux entreprises (48%) ; elle l’est nettement moins pour le BTP (16% très importante), les transports (18%), l’agriculture (30%) et l’industrie (31%).

Par contre l’âge n’a pas d’impact (entre 39 et 42% très importante selon les 3 tranches d’âge). Les femmes y sont plus sensibles (45% vs 36 pour les hommes).

 

♦ La transition écologique :

61% jugent important l’impact écologique de leur entreprise au moment de structurer leur projet. 42% étaient sensibilisés aux enjeux de la transition écologique au moment de la création ou la reprise de leur entreprise.

 

Noter que l’impact écologique est jugé important pour l’agriculture (55% oui beaucoup), l’industrie (45) et les activités immobilières (42) et peu important pour les transports (14), le BTP (16), et les services aux entreprises (24).

 

55% pensent réduire l’impact écologique de leur entreprise dans les mois qui viennent en fonctionnement en circuits courts (53%), en utilisant des produits respectueux de l’environnement (39%), en optimisant les déplacements, et en utilisant des véhicules moins polluants (34%), en triant les déchets (31%), en procédant à une rénovation énergétique (bâtiment, chauffage) pour 18% et en appui à des associations ou initiatives locales en faveur de l’environnement.

 

Pour améliorer l’impact écologique de leur entreprise, 36% sont prêts à suivre une formation gratuite, et 19% être accompagnés au quotidien par un chef d’entreprise ou un expert, voire 26% à demander un financement ad hoc. Mais 43% envisagent de ne rien faire.

⇒ L’avenir

Pour 60% le quotidien de leur vie d’entrepreneur correspond à ce qu’ils attendaient ; pour 37% il a été plus complexe. 45% des moins de 30 ans l’ont jugé plus complexe (vs 34-38% les autres tranches d’âge).

 

60% envisagent de développer leur entreprise dans les 6 prochains mois vs 29% la maintenir et 8% la redresser voir 1% la fermer.

 

La principale crainte pour l’avenir : la commercialisation (manquer de clients, 36%, et une concurrence plus forte, 16%), la gestion interne (maitriser la gestion administrative, 20%, et trouver et fidéliser des collaborateurs,16%).

 

45% (dont 41 pour de nouveaux postes) envisagent d’embaucher dans les 12 prochains mois (soit 1 309 embauches), 31% non et 24% ne savent pas.

 

Les secteurs d’activité qui embaucheraient sont : les services aux entreprises (53%), l’éducation/santé (52), le BTP (46), les transports (45), les HCR (43) et l’industrie (41). Par contre l’agriculture (29%) le commerce (32) et les activités immobilières embaucheraient le moins (noter que cette dernière activité est de loin celle qui ne sait pas 67%).

 

Pour en savoir davantage : Présentation PowerPoint (initiative-france.fr)