Bilan du commerce en 2015 : plutôt favorable


"La situation du commerce en 2015 : rapport établi pour la Commission des Comptes Commerciaux de la Nation, Insee doc de travail E2016/03, division commerce, novembre 2016

En 2015, les ventes du commerce de gros et des intermédiaires du commerce s’élèvent à 723Md€ dont 604Md pour le seul commerce de gros; elles progressent en volume de 1,2% (0,6% en volume pour le commerce de gros et 4,3% pour les intermédiaires du commerce) , mais les prix restent orientés à la baisse (-0,9%).

 

Les ventes du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) atteignent 494Md€ TTC et progressent de 1,8% en volume profitant de l’amélioration marquée du pouvoir d’achat des ménages; mais leur progression en valeur n’est que de 0,3%. Les commerces non alimentaires profitent davantage de la hausse en volume que les magasins à dominante alimentaire (+2,7% vs+0,7%); le commerce hors magasin progresse de 3,2% sous l’effet du développement de la vente à distance.

 

En 2015, les ventes progressent nettement dans le secteur de l’alimentation spécialisée et de l’artisanat commercial (+ 2,7% en volume et +3,2% en valeur), alors que les ventes en volume des grandes surfaces d’alimentation générale, composées des hypermarchés, supermarchés et magasins multi-commerces, stagnent (+ 0,1%). Les ventes des hypermarchés augmentent légèrement (+ 0,6%) en volume, alors que la situation demeure difficile pour les supermarchés (- 0,7%).

 

Les ventes réalisées par le commerce non alimentaire non spécialisé  (grands magasins et bazars) progressent de 8,9% en volume; dans les grands magasins, surtout implantés à Paris et dans les grandes villes, les ventes progressent fortement (+ 9,4% en volume et + 8,8% en valeur) après avoir stagné les deux années précédentes; les  “bazars ” connaissent également une forte augmentation du volume de leurs ventes, mais moins importante qu’en 2014 (+ 8% en 2015 après +15,1% en 2014) et + 8% en valeur en 2015 après +15% en 2014.

 

Les ventes des secteurs du commerce non alimentaire spécialisé (y compris carburant et pharmacie) progressent de 2,4% en 2015 après + 1,4% en 2014; le secteur le plus en difficulté est celui des stations service; à l’inverse, les ventes au détail d’équipements des technologies de l’information et de la communication sont les plus dynamiques.

 

Le commerce hors magasin (commerce de détail sur éventaires ou marchés, vente à distance par correspondance ou par internet, vente à domicile et par automate) croit de 3,2% en volume après + 4,2% en 2014; en valeur, les ventes augmentent de 2,3% après + 2,4% en 2014. L’activité du commerce sur éventaire ou marché augmente de 1,9% en volume et de 2,9% en valeur.La vente à distance et les autres formes de commerce augmentent de 3,5% en volume et de 2,1% en valeur.

 

Les ventes du commerce et de la réparation d’automobiles s’élèvent à 110Md€ et progressent de 3,7% en volume, avec des prix orientés à la hausse (+4,6%). Le commerce de véhicules automobiles connaît une hausse en volume de 4,7%, après s’être stabilisé en 2014 et de 5,6% en valeur. L’entretien et réparation automobile se réoriente à la hausse en volume après 7 années de récession; les ventes augmentent de 2,4% en volume et de 3% en valeur;  l’activité du commerce de détail d’équipements automobiles retrouve un certain dynamisme; le secteur du commerce et de la réparation de motocycles est le seul secteur orienté à la baisse (-3,4% en volume et – 2,9% en valeur).

 

3 millions de salariés travaillent dans le commerce (19% des salariés des secteurs marchands) et 420 000 non-salariés davantage présents dans l’artisanat commercial, le commerce de détail et le commerce et la réparation d’automobiles que dans le commerce de gros. Après trois années de recul, les effectifs salariés augmentent à nouveau notamment dans  le commerce de détail et dans une moindre mesure pour le commerce et la réparation automobile, alors qu’il continue de fléchir dans le commerce de gros.

 

En 2015, 100 000 entreprises commerciales, y compris artisanat commercial, ont été créées (19% des créations) ; en 2015, les créations chutent dans les secteurs commerciaux (- 9,2%), davantage que dans les autres secteurs de l’économie (- 4,7%) du fait de la baisse des immatriculations de micro-entrepreneurs, en particulier dans le commerce de détail. Après 3 années de recul, l’emploi salarié progresse, gagnant 24 500 emplois salariés fin 2015 (+0,8% en glissement annuel), sous l’impulsion du commerce de détail qui gagne 25 900 salariés (+1,5%); une telle augmentation est inédite depuis 2007. L’emploi salarié dans le commerce et la réparation d’automobile augmente également de 0,8% après s’être réduit de 10% depuis 2002. Le commerce de gros perd des salariés pour la 4ème année consécutive, soit 55 200 emplois salariés en 8 ans.

 

L’investissement reste également favorablement orienté (+2,8 % après + 1,6% en 2014); les exportations progressent à un rythme très soutenu (+ 6,1%), à la faveur de la baisse du cours de l’euro.

 

Les défaillances d’entreprises se réduisent légèrement dans le commerce en 2015 (- 0,8%) et s’accroissent dans l’ensemble de l’économie (+1,2%); après 5 années de baisse, les défaillances repartent à la hausse dans le commerce de gros (+ 5,5%), mais leur nombre diminue dans le commerce de détail (-1,7%) et surtout dans le commerce et la réparation d’automobiles (-5,9%) où leur nombre avait cru de 28% en 4 ans depuis 2010.