Echantillon : 250 réponses au questionnaire et 30 interviews de dirigeants menés en face à face.
41% des entreprises ont plus de 50 ans, et 46% de 16 à 50 ans ; 67% ont de 250 à 1000 salariés et 16% davantage ; le CA moyen est de 153M€.
62% sont dirigées par une ou plusieurs familles, depuis au moins une génération, 33% par un homme seul ou s’entourant d’associés ou de managers (associés non parents) et 5% en coopérative ; pour la direction opérationnelle, 71% appartiennent à la famille, 14% à des associés non familiaux, 11% à un manager extérieur.
Dans 56% des cas, la famille fondatrice (depuis 1 ou 2 générations le plus souvent) est détentrice du capital ; dans 25% c’est le seul fondateur et 19% d’autres.
Le répondant a en moyenne 56 ans
Une analyse qui peut servir pour la transmission des PME et TPE quant à l’approche comportementale exposée au travers des 5 profils repérés ; cette étude est aussi un guide pour le dirigeant ou le conseil qui veut transmettre.
Sur les 3 100 ETI nationales dénombrées en France, 1 800 sont des ETI patrimoniale, dont 1 400 totalement familiales ; or l’âge de leurs dirigeants est avancé (34% plus de 60 ans et 18% plus de 65 ans).
49% des répondants s’inquiètent de la transmission de leur entreprise pour des motifs opérationnels (assurer le passage de témoin, s’entourer de nouvelle compétences), 37% de motifs personnels (dont 20% partir en retraite), 8% de motifs fiscaux (fiscalité de la succession et de la donation) et 6% de motifs liés au modèle familial.
Les priorités affichées sont :
Croissance |
Patrimoine |
||||
Développer une entreprise performante |
Accroitre la rentabilité |
Préserver L’emploi |
Transmettre le patrimoine |
Constituer le patrimoine |
Dégager des dividendes pour les actionnaires |
82% |
80 |
69 |
61 |
57 |
45 |
33% n’ont pas identifié leur successeur, mais savent quel profil ils recherchent (59% un entrepreneur, 15% un animateur d’équipe, 10% un stratège) ; pour les 2/3 le repreneur devra accroitre la performance (50%), moderniser l’entreprise (13%) ; pour 25% il s’agit de poursuivre la stratégie actuelle et pour 12% de sécuriser le patrimoine.
5 profils de dirigeant ont été identifiés :
– Le transmetteur héritier (50%) : repreneur de l’entreprise fondée par ses parents ou ses aïeux, ou encore collaborateur de longue date de la famille, principalement dans des ETI ayant plus de 50 ans d’existence et au moins 2 générations familiales présentes au capital et/ou dans l’opérationnel, le dirigeant a conquis sa position après un parcours de plusieurs années (entre 5 et 10 ans) ; il est en poste depuis plus de 11 ans, dans des fonctions opérationnelles (président du directoire ou directeur général).
Il est actionnaire de référence ou bien minoritaire au sein d’un consortium familial.
Âge moyen : 55 ans, CA moyen de l’ETI : 191 M€.
Il développe une stratégie de transmission sur le long terme et s’est emparé des sujets fiscaux et plus récemment des sujets de gouvernance mais 66% cherchent encore le repreneur.
Il cherche :
– à équilibrer la stratégie patrimoniale : mise en place des outils de diversification du patrimoine avec prise de participation minoritaire dans des entreprises du secteur, recherche de liquidité pour la sortie des actionnaires historiques (notamment les actionnaires familiaux non collaborateurs).
– et la stratégie de croissance : fidéliser des collaborateurs (formation des hommes-clés), renforcement les liens entre les actionnaires via des dispositifs non juridiques avec un impact sur le management (actionnariat salarié, charte familiale)
– le transmetteur manager (28%) : fondateur ou repreneur externe d’une ETI ayant moins de 50 ans d’existence (ancien cadre-dirigeant d’un grand groupe ou ancien DG opérationnel non actionnaire d’une PME s’entourant de ses managers ou collaborateurs), il est actionnaire de référence ou majoritaire et PDG ou Président du Directoire
Âge moyen : 55 ans. CA moyen de l’ETI : 91 M€.
65% ont mis en place des dispositifs d’intéressement des collaborateurs aux résultats.
L’entreprise doit pouvoir fonctionner sans lui, mais il pourrait avoir un rôle important dans la stratégie d’entreprise (co-gérant).
Sa philosophie ? Il met en marche puis il délègue ; il faut connaître le nom du groupe avant celui du dirigeant. C’est l’opérationnel et ses capacités qui doivent être reconnus
La transmission fait partie de la vie de l’entreprise : ses priorités en matière de :
– succession managériale : développer une culture de la délégation et adopter la collégialité comme principe de gouvernance, fidéliser des collaborateurs (actionnariat salarié)
– succession capitalistique : rechercher de la liquidité pour les actionnaires historiques soit en vendant ses parts à ses collaborateurs, soit par dilution progressive de sa participation auprès d’actionnaires de long terme. La transmission réussie, c’est aussi un actionnariat renouvelé et stabilisé
Le transmetteur patriarche (17%) : fondateur d’une entreprise familiale ayant moins de 50 ans d’existence, dirigeant l’entreprise depuis plus de 20 ans, il est actionnaire majoritaire voire, seul détenteur du capital et principal détenteur du pouvoir managérial.
Âge moyen : 64 ans CA moyen de l’ETI : 108 M€.
Le transmetteur patriarche a du retard sur son projet de transmission et doit gérer dans l’urgence plusieurs priorités de transmission en même temps : 72% pensent à transmettre depuis moins d’un an et 77% disent que leur projet de transmission est à court terme.
Il transmet d’abord sa vision stratégique ; Il a construit un modèle avec des valeurs et des ambitions fortes et connaît son entreprise par cœur. Son enfant l’accompagne fidèlement depuis plusieurs années et reprendra un jour. Il s’y engage. Pas besoin d’écrit entre lui et son enfant, perçu comme management procédurier, rigide ; quand son enfant prendra son poste, il sera là pour conseiller, c’est-à-dire un poste sur des fonctions de contrôle (conseil de surveillance), et conseil stratégique.
En termes de succession capitalistique, il lui faut sécuriser juridiquement son capital (donations successives dans le cadre du pacte Dutreil, un outil très utilisé) et optimiser au maximum sa fiscalité
Le sujet de la transmission est rationnel, il faut donc le gérer rationnellement.
2 autres profils très minoritaires ont été identifiés ; ce sont des modèles à faible croissance, dont la structure capitalistique doit impérativement évoluer pour mener à bien des projets structurants :
-Le dirigeant élu (coopérative), 5%
La transmission se joue à plusieurs niveaux, ce qui la rend particulièrement complexe :
*d’abord au niveau de la plateforme coopérative : la candidature du repreneur doit faire l’unanimité sinon des risques de blocage sur des décisions structurantes peuvent intervenir
*puis au niveau de chaque associé-actionnaire paritaire : chaque associé a le même niveau de détention du capital, mais le modèle peut s’éteindre par absence de renouvellement de son actionnariat.
– Le dirigeant garant (la fondation), 1%
La transmission du savoir-faire est un élément fondamental dans cette stratégie de transmission, condition sine qua non de la poursuite du projet
71 % des dirigeants interrogés déclarent se faire accompagner dans leur projet de transmission
Le dirigeant d’ETI consacre 20% de son temps à son projet de transmission
65% des dirigeants interrogés considèrent que l’identification du successeur est prioritaire en matière de transmission
93% des dirigeants dont l’entreprise a connu une transmission déclarent que la gouvernance a évolué
50% des dirigeants interrogés transmettent d’abord une équipe et une vision stratégique