Le commerce poursuit sa baisse en 2013, avec une situation légèrement plus favorable pour la grande distribution


« Le commerce en 2013 : l’activité reste freinée par la faiblesse de la demande intérieure », INSEE première N° 1504, juin 2014

Lire aussi « La situation du commerce en 2013 », rapport établi pour la Commission des Comptes Commerciaux de la Nation, document E2014/04de la direction des statistiques de l’INSEE

 

Après une baisse générale en 2012, l’activité peine à se maintenir en 2013 ; le marché intérieur demeure peu porteur : pouvoir d’achat des ménages stabilisé après un recul historique en 2012, entreprises réduisant leurs investissements.

 

En 2013, les ventes du commerce de gros et des intermédiaires du commerce (743 Md€, dont 84% pour le seul commerce de gros) se redressent légèrement en volume (+0,4%)

 

Les ventes du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) atteignent 489 Md€, et restent orientées à la baisse en volume, tout comme les ventes du commerce et de la réparation automobile (103 Md€) qui continuent de se replier nettement, en volume (-1,5%) comme en valeur.

 Dans le commerce de détail, les ventes en volume diminuent pour la deuxième année consécutive (-0,7% après -0,5% en 2012) ; les ventes sont plus dynamiques dans le secteur non alimentaire (+ 0,2%) que dans l’alimentaire (-1,5%). Les prix de vente sont stables après une progression de l’ordre de 2 % en 2011 et 2012 :

 -Dans le commerce non alimentaire en magasin, les ventes en volume sont les plus dynamiques dans l’équipement de l’information et de la communication, mais stagnent en valeur.

-Les détaillants en autres équipements du foyer (meubles, électroménager…) souffrent d’une conjoncture immobilière morose er de la faible dynamique du pouvoir d’achat ; le commerce de petit électroménager tire toutefois son épingle du jeu.

-Le secteur de l’habillement-chaussures est stable en volume.

 -Dans les magasins spécialisés en autres équipements de la personne, qui profitaient encore en 2012 d’une forte demande des touristes étrangers pour les produits de luxe, les ventes diminuent.

Au final les ventes en volume des magasins non alimentaires non spécialisés augmentent très faiblement à la différence des années précédentes.

 

Malgré la progression du e-commerce, l’activité du commerce hors magasin se replierait légèrement en 2013, du fait du déclin de la vente par correspondance.

 

Le grand commerce non alimentaire (grande distribution) représente la moitié de l’activité et 46% des emplois salariés des secteurs du commerce de détail non alimentaire en magasin spécialisé. Son poids est prédominant dans les secteurs des autres équipements du foyer (électroménager, meubles…), dont il réalise 61% du chiffre d’affaires hors taxes, ceux de l’information et de la communication (60%), de l’habillement-chaussures (57%) et des biens culturels et de loisirs (45%) ; l’activité ralentit n’augmentant que de 2% en volume, après + 3,3% en 2012.

 

Les ventes au détail des secteurs du commerce et de la réparation automobiles accusent un nouveau recul (-3,3%), après une année 2012 particulièrement difficile (-6,6%).

Les achats de voitures neuves se replient de 4,1% en volume en 2013, après avoir déjà très fortement diminué en 2012 (-8,2%) ; le nombre d’immatriculations descend quasiment à son point bas de 1997.

Contrairement à 2012, les marques étrangères souffrent davantage que les groupes français (53,4% des immatriculations en 2013 après 52,6% en 2012).

Les ventes d’entretien et réparation de véhicules automobiles diminuent régulièrement, du fait de la baisse tendancielle des distances moyennes parcourues, du développement des comportements d’écoconduite, de la fiabilité croissante des véhicules. Le vieillissement du parc automobile profite surtout au commerce de détail d’équipements automobiles.

Le commerce et la réparation de motocycles pour sa part est en fort repli.

 

L’emploi salarié baisse modérément perdant 12 000 emplois salariés, alors qu’on y emploie un peu plus de trois millions de salariés (hors intérim), soit 18,8% des salariés des secteurs marchands ; plus de la moitié d’entre eux exercent dans le commerce de détail, et près d’un tiers dans le commerce de gros.

Les non-salariés représentaient 389 000 emplois dans le commerce fin 2011, soit 11% de l’emploi total ; cette diminution est de même ampleur que celle de l’ensemble des secteurs marchands. Rappelons que de 1994 à 2007, l’emploi salarié du commerce n’avait cessé de croître ; depuis, il fluctue au-dessous de son niveau de fin 2007.

En 2013, comme en 2012, les effectifs salariés diminuent dans le commerce de gros (-1,1%) et dans le commerce et la réparation automobiles (-2,1%), mais sont à la hausse dans le commerce de détail (+ 0,4 %).

 

Par ailleurs, on constate une baisse des créations d’entreprises : en 2013, 112 000 entreprises commerciales (artisanat commercial et auto-entreprises compris, ces dernières étant 51% des entreprises) ont été créées ; elles représentent 20,6% des créations, en recul de 2,3%.

Enfin, le nombre de défaillances d’entreprises continue d’augmenter (+ 3,1% après + 1,8% en 2012) ; la hausse est plus marquée que dans l’ensemble de l’économie (+ 1,7 %).