APCE source SINE/INSEE
Rappelons que l’on parle ici de cessation « administrative » qui ne signifie pas pour autant échec « économique » ; les cessations peuvent aussi provenir d’une cession de l’entreprise, d’une location-gérance ou de raisons d’ordre personnel (problèmes de santé, retour vers le salariat, création d’une autre entreprise, raisons familiales…) ; il peut aussi s’agir de création pour une durée limitée dés la départ (11% des créations), auquel cas le taux de pérennité à 3 ans devient 69%… ; rappelons enfin que cessation ne signifie pas défaillance.
Sept facteurs principaux influencent la pérennité des entreprises :
1 les secteurs d’activité :
Bien plus que les activités elles-mêmes, ce sont davantage leurs modalités d’accès et les barrières à leur entrée qui sont à l’origine de la différence de pérennité ; certaines sont plutôt réglementées ou nécessitent une formation spécifique telles :
*Les activités libérales réglementées, où la création d’entreprise est une modalité « classique » de la pratique avec des taux de pérennité élevée (activités juridiques ou comptables, vétérinaires, médecins et dentistes, infirmières, activités d’architecture et d’ingénierie) ; la pérennité est comprise entre 76 et 94%.
*Les activités nécessitant la maîtrise d’un métier technique ; les conditions de diplôme et/ou d’expérience professionnelle de métiers souvent artisanaux avec notamment les commerces de bouche (boulangers, charcutiers, pâtissiers), les coiffeurs, la réparation automobile et la construction (pérennité de 65 à 81%)
* Les activités ayant une réglementation professionnelle complexe, imposant par exemple, la justification d’une garantie financière ou des conditions d’honorabilité professionnelle et de capacité financière (activités financières, immobilières, de transports) avec des taux de 64 à 73%.
*Ces activités s’opposent à celles de marché ouvert et à forte concurrence du fait de leur facilité d’accès avec des taux de 45 à 58% pour le commerce de détail (dont éventaires et marchés, vente sur internet), les activités de gardiennage, les activités de location de biens personnels et domestiques.
2 L’expérience et la formation du nouveau dirigeant
*En ce qui concerne la formation initiale, les dirigeants non diplômés enregistrent une pérennité peu élevée (58%), contrairement aux diplômés de l’enseignement supérieur (71%), notamment les titulaires d’un diplôme de niveau bac + 3 ou plus, ainsi que les titulaires d’un diplôme dans le domaine des professions sociales et santé (respectivement 76 et 78%).
*La qualification professionnelle préalable est un autre élément discriminant : les dirigeants ayant la qualité de cadre sont 72% à pérenniser contre 63% pour les techniciens, employés, ouvriers.
* La connaissance du métier pratiqué est un autre atout : ceux qui pratiquent une activité identique ont un taux de 68%, qui monte à 71% pour ceux qui affichent une expérience de plus de 10 ans, contre 64% pour ceux qui n’ont pas ce type de pratique.
* Les dirigeants, qui le sont aussi dans une autre entreprise, font état d’un taux de 74%
3 La situation du créateur au démarrage : les créateurs en activité professionnelle juste avant la création, enregistrent de meilleurs taux (71%), que les chômeurs de courte durée (65%), de longue durée ou les « inactifs » (60 et 59%).
4 L’ampleur du projet dés le démarrage : plus les capitaux réunis au démarrage sont importants, plus le taux de pérennité est élevé :
Moins de 8 000€ |
De 8 à 16 000€ |
De 16 à 80 000€ |
De 80 à 160 000€ |
Plus de 160 000€ |
|
Taux de pérennité à 3 ans |
61 |
67 |
72 |
79 |
85 |
5 les appuis financiers : le recours au prêt bancaire exigeant une préparation rigoureuse du projet conduit à des taux de 71% (73 si le crédit est fait à l’entreprise et 68% s’il est fait au dirigeant) ; les entreprises ayant bénéficié d’un apport en capital d’autres sociétés affichent un taux de 78%.
6 le recours au conseil : les dirigeants qui codirigent avec des associés enregistrent une pérennité plus élevée (74 %) que ceux qui dirigent seuls leur entreprise (64%).
7 Ceux qui disent avoir reçu l’appui d’un spécialiste /expert pour la mise en place du projet (un propos trop insuffisant pour juger du type de conseil), ou encore ceux qui sont soutenus par leur entourage professionnel, enregistrent une pérennité de 69 à 72% contre 64% pour les autres.
Ajoutons que certaines caractéristiques sont peu favorables :
*les moins de 25 ans (taux de 50%) contre 63 à 70% pour les autres tranches d’âge
* Les dirigeants de nationalité étrangère (53%, dont 58 pour ceux de l’Union européenne et 47% pour les autres nationalités)
Les entreprises de la génération 2006 enregistrent un taux de pérennité au troisième anniversaire similaire à celui des entreprises de la génération 2002 (66 %).
Des différences sont toutefois observables en ce qui concerne les secteurs d’activité : les services aux personnes connaissent des taux en baisse (65 contre 71%), l’industrie (64 contre 69 %), les activités immobilières (64 contre 68 %).