La panoplie d’indicateurs harmonisés présentée ici est la résultante du Programme d’indicateurs de l’entrepreneuriat OCDE-Eurostat (PIE). Lancé en 2006, ce programme est la première tentative de recueil et de publication de données internationales sur l’entrepreneuriat à partir de sources statistiques publiques officielles.
Reprenons quelques indicateurs (dont malheureusement la France est souvent absente) :
Une comparaison par taille d’entreprise : Si la plupart des pays européens affichent une très forte proportion d’entreprises de 1 à 9 salariés (autour de 90%), les pays de l’Europe du nord ont plutôt un peu moins de micro-entreprises (Allemagne, Autriche, Lituanie…), encore moins pour les USA, Israël, le Brésil (avec 65/75%) et nettement moins pour le Japon, la Corée (avec 45/50%, mais ces ceux pays ne recensent les entreprises qu’à partir de 5 ou 10 personnes). En Grèce, en Italie au Mexique et au Portugal, plus de 40 % de l’emploi se situe dans des entreprises de moins de dix personnes occupées, tandis que la même catégorie d’entreprises représente moins de 20 % de l’emploi total en Allemagne.
Le taux de naissance des entreprises employant des salariés correspond au nombre de naissances d’entreprises employant des salariés en pourcentage de la population d’entreprises actives comptant au moins un salarié. Le taux se situe entre 8 et 12%, les plus élevés se trouvant dans les ancien pays de l’est (Bulgarie, Hongrie, Estonie, Roumanie…), mais aussi le Portugal.
Les taux de naissance des entreprises employant des salariés sont plus élevés dans le secteur des services que dans le secteur manufacturier. Les nouvelles entreprises créées emploient en général 1 à 4 personnes, et peu d’entre elles démarrent avec plus de 10 salariés.
Les entreprises nouvelles par secteur d’activité
Une création d’entreprise désigne l’apparition d’une nouvelle entité soit par naissance pure et simple, soit par fusion, dissolution, scission… Les créations en 2009 selon les activités montrent des écarts entre pays assez peu importants :
Secteur |
France |
Allemagne |
Espagne |
USA |
|
Secondaire |
Manufacturier |
4 |
5 |
3 |
3 |
Construction |
14 |
12 |
15 |
14 |
|
« Commerce » |
Détail et gros |
22 |
29 |
23 |
14 |
HCR |
5 |
9 |
13 |
6 |
|
Immobilier |
3 |
4 |
4 |
4 |
|
Services aux entreprises |
Info/com |
5 |
4 |
2 |
2 |
Autres services |
22 |
18 |
19 |
24 |
|
Services aux particuliers |
Education/santé |
9 |
2 |
6 |
8 |
Arts, loisirs autres services |
12 |
7 |
8 |
7 |
|
Autres |
Transports, entreposage |
1 |
3 |
4 |
2 |
Finances, assurances |
2 |
4 |
3 |
4 |
|
Autres non classés |
1 |
3 |
1 |
12 |
|
Total |
100 |
100 |
100 |
100 |
Le taux de renouvellement des entreprises employant des salariés est compilé par addition de leur taux de naissance et de leur taux de décès. Ils sont plus élevés dans le secteur des services que dans le secteur manufacturier, ce qui témoigne du plus grand dynamisme des entreprises (ou d’une fluidité plus grande) dans les services. Ces taux sont relativement proches d’un pays à l’autre, s’échelonnant de 12 à 16 % dans le secteur manufacturier et de 18 à 22 % dans celui des services.
Les taux de survie des entreprises employant des salariés dans le secteur manufacturier sont généralement plus élevés que dans celui des services ; cette différence se maintient toutes les années qui suivent l’année de naissance. En moyenne, les taux de survie après un an avoisinent 85-90 % dans le secteur manufacturier et 75-80 % dans celui des services ; ils continuent de baisser sans interruption les années suivantes.
Les taux d’entreprises à forte croissance représentent en moyenne une petite part de la population totale des entreprises, généralement entre 3.5 % et 6 % en termes de croissance de l’emploi ; en ce qui concerne le chiffre d’affaire, ce taux est plus élevé : 20 %, voire plus. En outre, dans la plupart des pays, les entreprises à forte croissance (en termes d’effectif) sont en général plus présentes dans les services, tandis qu’elles sont plus répandues dans le secteur manufacturier si l’on apprécie leur forte croissance à l’aune du chiffre d’affaires.
Le taux de gazelles : dans une majorité de pays, moins de 1 % (voire moins de 0.5 %) des entreprises d’au moins 10 salariés sont des « gazelles » si l’on apprécie la croissance à l’aune de l’emploi ; la part est légèrement supérieure pour les « gazelles » évaluées en fonction de l’augmentation du chiffre d’affaires. Ce n’est que dans quelques rares nouveaux états membres de l’Union européenne (anciennes économies en transition) que la part des « gazelles » peut, suivant le critère de croissance retenu, atteindre 4 %. Il est à noter que les proportions sont restées stables au cours des trois années de la collecte de données.
La simplification administrative pour les créations d’entreprises : la France fait partie des pays les moins contraignants aux cotés des USA, du Canada, du Royaume-Uni, ou du Danemark, alors que (par ordre décroissant), la Grèce, l’Espagne, l’Autriche, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie font figure de pays plus contraignants.