Une situation dégradée pour 2025 et 2026.


"ENQUÊTE DE CONJONCTURE TPE-PME, 1er SEMESTRE 2025 : STABILISATION", Bpifrance, juillet 2025

Méthodologie : 81e édition de l’enquête semestrielle de conjoncture, où près de 40 000 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées entre le 15 mai et le 9 juin 2025 ; les 4 708 premières réponses reçues , jugées complètes et fiables, ont été exploitées. 

 

Mais une situation financière qui le serait moins.

⇒ Les opinions sur le chiffre d’affaires :

♦ La part de dirigeants prévoyant une baisse de l’activité cette année connait une baisse plus marquée que celle anticipant une hausse (29% vs 25). 46% des dirigeants tablent sur une activité stable en 2025 (+8 points sur 6 mois).

Les carnets de commandes sont restés peu garnis : l’indicateur quasi stable sur le semestre perd 10 points sur un an et reste 14 points sous sa moyenne de long terme. 

Côté offre, les difficultés d’approvisionnement poursuivent leur repli, contraignant l’activité de 25% des TPE-PME.

Par contre, le solde d’opinion relatif aux carnets de commandes sur les 6 prochains moins progresse de 12 points sur le semestre, même s’il reste encore inférieur à la moyenne historique. Mais le chiffre d’affaires devrait encore connaitre un repli en 2025 (-1,5% vs -1,8 en 2024).

 

♦ Les perspectives d’activité pour cette année sont contrastées par taille d’entreprises :
Les PME de 100 à 249 salariés anticipent une nette amélioration de leur activité en 2025, gagnant 15 points en 6 mois et 6 points sur un an. Il reste néanmoins inférieur de 9 points à sa moyenne historique. Le chiffre d’affaires est ainsi prévu en accélération (+2,7% après +0,7 estimé pour 2024).
À l’inverse, les 1à 9 salariés anticipent un nouveau repli (-4,6% après-3,7) ; le solde d’opinion baisse de 5 points sur 6 mois à-17, de10 points à celui un an auparavant, et de 21 points à sa moyenne historique. 
Les 10-99 salariés prévoient une stabilité ou un très léger repli. 

 

♦ Les perspectives d’activités sont mieux orientées du côté des PME réalisant au moins 5% de leur chiffre d’affaires à l’export (dites « exportatrices ») que du côté des non-exportatrices.
Le solde d’opinion relatif à l’évolution de l’activité gagne 4 points sur 6 mois (contre +1 point pour les non-exportatrices). L’activité resterait malgré tout peu allante pour ces 2 catégories et s’établit à un niveau inférieur de 18 points à sa moyenne historique (pour chacune des 2 catégories).

 

Les PME innovantes anticipent une amélioration de leur activité cette année : le solde d’opinion progresse de 8 points sur 6 mois mais perd 5 points sur un an et reste inférieur de 11 points à sa moyenne historique. La croissance anticipée du chiffre d’affaires est malgré tout légèrement positive (+0,4% après-1,2% estimé en 2024). À l’inverse, les PME non-innovantes sont plus pessimistes avec -9 points ; l’indicateur perd 1 point sur 6 mois et rejoint un niveau inférieur de 10 points à sa moyenne de long terme. 

 

♦ Selon les activités : dans l’industrie et le commerce, la conjoncture s’améliore un peu même si l’activité resterait morose en 2025. Le chiffre d’affaires se replierait de nouveau mais moins que l’an passé pour l’Industrie (−1,6% après −2,2)  et −2% après −3,4 pour le commerce.

 

Ce semestre, la conjoncture se détériore dans la construction, le tourisme et les transports.
Le solde d’opinion diminue respectivement de 7, 5 et 4 points, et s’éloigne un peu plus de sa moyenne de long terme. Le chiffre d’affaires se replierait davantage que l’an dernier, en particulier dans la construction et les transports, où la croissance moyenne du chiffre d’affaires est prévue respectivement à -2,8% (après-1,8) et à -1,2% (après-0,1). Dans le tourisme, les TPE-PME prévoient également un repli de leur chiffre d’affaires (−1,2% après −1,4).

 

Dans les services (aux entreprises et particuliers) les perspectives sont un peu plus favorables. C’est le seul secteur où les dirigeants restent plus nombreux à anticiper une hausse de leur activité plutôt qu’une baisse. Le chiffre d’affaires serait quasi stable (−0,5%). 

⇒ Les effectifs.

♦ L’indicateur relatif à l’évolution des effectifs des TPE-PME, qui s’est nettement replié au second semestre 2024, se redresse partiellement (+3 points en 6 mois) mais reste plus bas qu’il y a un an (-7 points) et inférieur de 6 points à sa moyenne de long terme.

 

Les perspectives d’embauches s’améliorent un peu sur le semestre dans l’industrie (son solde d’opinion progresse de 5 points sur 6 mois), la construction et, dans une moindre mesure, dans les services (+3 points, à +5) et le commerce ( (+2 points, à-1) . En revanche, elles se dégradent dans le transport et le tourisme (-2 points chacun, à -5 points dans les 2 secteurs). Mais quel que soit le secteur d’activité, les créations d’emplois resteraient moins dynamiques
qu’il y a un an. 

 

Par taille, les perspectives d’évolution des effectifs s’améliorent un peu sur le semestre,
que ce soit chez les TPE ou les PME (respectivement +5 points et +2 points en 6 mois), mais  l’indicateur est en repli sur un an (de −4 et −9 points). Les embauches seraient, comme habituellement, plus dynamiques chez les PME de plus de 100 salariés (+15, soit +3 points en 6 mois mais −4 points sur un an).

Toutefois, quelle que soit la taille, le rythme des embauches cette année resterait inférieur au rythme moyen observé sur longue période.

 

Ce semestre, les perspectives d’embauches s’améliorent davantage chez les TPE-PME exportatrices que chez les non-exportatrices. Il en va de même mais dans une moindre mesure pour les innovantes vs les non-innovantes. Mais quelle que soit la catégorie, l’indicateur reste inférieur à celui observé un an auparavant.

 

♦ La part des TPE-PME confrontées à des difficultés de recrutement importantes reflue légèrement (27% contre 31 en moyenne sur 2009-2024), poursuivant sa tendance baissière observée depuis 3 ans. 

Les difficultés de recrutement sont relativement stables dans l’industrie, la construction, le commerce et les transports, et refluent un peu dans le tourisme et les services. Dans le secteur des transports, il faut toutefois noter que la proportion de dirigeants signalant d’importantes difficultés s’accroit (+5 points en 6 mois, à 25%). Les dirigeants de la construction restent les plus nombreux en proportion à déclarer des difficultés importantes (32%).

⇒ Les investissements.

♦ Les causes de la baisse :

 

– L’insuffisance de la demande est le principal frein à l’investissement 60 % (+1 point sur 6 mois). Les TPE-PME du tourisme sont relativement moins affectées (48%), comme les services (56%) : à l’inverse, celles des transports et de l’industrie sont les plus concernées (66% et 64).

– Le coût du crédit (41%), malgré la baisse des taux ; c’est un obstacle davantage prégnant dans les transports (59%).

La détérioration de la rentabilité (42%) des TPE-PME pèse un peu plus sur leurs investissements ; davantage dans le tourisme (47%), vs dans l’industrie (46%) et les service (41%). 
– La concurrence devient un obstacle un peu plus prégnant (36%, +3 points sur 6 mois et +8 points sur un an) ;  les entreprises des transports sont particulièrement concernées (50%, en hausse de 11 points sur 6 mois). Elle devient également plus contraignante dans la construction (41%). 
– Le manque de fonds propres et le niveau d’endettement  (respectivement 29% et 23%). 

 

♦ Le nombre de TPE-PME ayant investi ou envisageant d’investir cette année est à son plus bas niveau historique, hors crise sanitaire (38% après 43 en 2024 et 49 en moyenne depuis 2002). Celles du commerce (28%), du tourisme (-12 points sur un an, à 29%) et des services (32%) ont les taux les plus bas, alors qu’ils sont plus favorables dans l’Industrie (52% vs 58 en moyenne depuis 2002) et proches dans la construction (39%, mais en baisse de 5 points).

 

La part des TPE-PME exportatrices et de celles innovantes déclarant investir diminue un peu plus (-6 points chacune) que chez leurs homologues non-exportatrices et non innovantes (-4 points). Elles restent malgré tout sensiblement plus nombreuses à déclarer investir : 46% chez les exportatrices (contre 36% pour les non-exportatrices) et 50% chez les innovantes (contre 34% chez les non-innovantes).

 

Par taille, si les PME restent plus enclines à investir que les TPE, leur part baisse de manière similaire (−5 points à 45% pour les PME et −6 points à 20% pour les TPE).

 

L’indicateur relatif à l’évolution des montants investis se replie de nouveau, de 5 points sur un an, et tombe à-14. Quel que soit le secteur, l’indicateur est nettement inférieur à sa moyenne historique (de 6 à 12 points).

Par destination, la part des investissements mobiliers diminue sur un an (52% après 57) au profit des investissements immobiliers (42% après 37) ; la part consacrée aux investissements incorporels est relativement stable (6%).

 

S’agissant du mode de financement, la part de l’autofinancement est relativement stable sur un an, à 40% (+1point), et reste sensiblement supérieure à celle observée en moyenne avant la crise sanitaire (29% en moyenne entre 2015 et 2019). En 2025, 39% des investissements seraient financés par des crédits bancaires, une proportion là aussi assez stable. Les investissements sont un peu moins financés par le crédit-bail mobilier (-2 points, à 13%).

 

♦ Investissements verts.

34% des TPE-PME déclarent avoir consacré une partie de leurs investissements à leur transition écologique et énergétique en 2024 (+6 points sur un an, après une baisse de 7 points un an auparavant). Cette progression s’observe dans l’ensemble des secteurs (+5 à 8 points selon l’activité), le tourisme et l’industrie étant les 2 secteurs où les TPE-PME sont les plus nombreuses à investir (52 et 40% en 2024).

Par ailleurs, la proportion des TPE-PME y ayant consacré plus de 10% progresse de 1 point sur un an, à 13%. Elle progresse notamment dans les transports et le tourisme (+3 points avec 16 et 15%), mais elle reflue dans l’Industrie (-2 points, à 17%).

 

Les entreprises de plus grande taille sont plus enclines à investir pour leur transition : 46% des PME de plus de 10 salariés ont réalisé des investissements verts en 2024, contre 31% des TPE de moins de 10 salariés.

 

En 2025, 12% prévoient d’investir, en baisse plus forte (-3 points) chez les dirigeants qui prévoyaient de les augmenter (12%). Là encore, les entreprises de plus grande taille sont plus enclines à vouloir accroître leurs investissements verts. 

⇒ Les finances de l’entreprise.

♦ La trésorerie.

L’indicateur sur la situation de trésorerie a peu évolué au premier semestre 2025 et reste à un niveau comparable à celui observé en moyenne depuis 2000 : 27% jugent leur trésorerie difficile (29% en moyenne historique) ; 12% déclarent à l’inverse disposer d’un niveau aisé de trésorerie. 

 

La situation de trésorerie s’est dégradée dans l’industrie, seul secteur affichant désormais un solde d’opinion sensiblement inférieur à sa moyenne de long terme. À l’inverse, elle s’est améliorée dans la construction (6 points au-dessus de la moyenne historique du secteur). Dans les autres secteurs, l’indicateur avoisine sa moyenne de long terme.

 

Par taille, la dégradation de la trésorerie ce semestre concerne principalement les TPE (solde d’opinion en baisse de 5 points ce semestre, 4 points sous le niveau moyen de long terme). Les TPE-PME ne prévoient pas d’amélioration de leur trésorerie à court terme.

 

L’accès au crédit de trésorerie ne s’est pas durci au premier semestre 2025 :

14% déclarent rencontrer des difficultés pour financer leur exploitation courante, une proportion stable sur le semestre et similaire au niveau observé avant la crise sanitaire (en 2019).

Les difficultés d’accès au crédit de trésorerie sont relativement stables dans l’ensemble des secteurs d’activité, sauf le tourisme.

 

Le niveau insuffisant de l’activité et/ou des perspectives incertaines restent la principale source des difficultés d’accès au crédit de trésorerie, citée par 59% des TPE-PME ayant rencontré un accès assez voire très difficile, une proportion stable sur 6 mois mais en hausse de 6 points sur un an. La faiblesse de l’activité courante ou future touche davantage le tourisme et  la construction (79 et 53%). 

Les garanties jugées trop élevées constituent un obstacle pour 30% (32 pour l’industrie et 37 pour la construction). de même que le risque associé au secteur d’activité.

 

Les difficultés d’accès au crédit d’investissement sont stables sur le semestre, à un niveau assez bas.10% des TPE-PME interrogées déclarent avoir été confrontées à des difficultés pour financer leurs investissements au cours des 6 derniers mois, une proportion assez stable par rapport au semestre précédent et proche de celle observée avant la crise sanitaire.

La fragilité financière de l’entreprise est de loin la principale source des difficultés de financement à long terme, citée par 77% des TPE-PME confrontées à ces difficultés. La deuxième source est le risque associé au secteur d’activité (28%).

⇒ Les PGE.

♦ Une TPE-PME sur deux a obtenu un PGE. Parmi elles, 74% déclarent en avoir consommé la majorité, une proportion en hausse de 6 points sur un an. 
La mobilisation des PGE progresse sensiblement dans le tourisme, dans l’industrie, la construction et le commerce (+7 points chacun) pour rejoindre 74% dans l’industrie et la construction et 78% dans le commerce.

 

♦ 23% ont remboursé dans son intégralité et 47% d’ici la fin de l’année. La part de celles souhaitant l’amortir sur plusieurs années tombe à 49%.
La proportion de TPE-PME qui finiraient de rembourser leur prêt dans son intégralité cette année dans la construction (51%) et le commerce (54%), moins dans les tourisme (38%) ou l’industrie 39%).

 

♦ 4% des TPE-PME ayant bénéficié d’un PGE craignent de ne pas être en mesure de le rembourser, une proportion relativement stable dans le temps.

⇒ La rentabilité des PME a diminué en 2024 :

Le solde d’opinion sur la rentabilité passée baisse de 7 points sur un an ; il est désormais légèrement inférieur à sa moyenne de long terme (+3). Elle s’est particulièrement dégradée du côté des transports et du tourisme.

⇒ Perspectives pour 2026.

♦ En termes de chiffre d’affaires : en moyenne, les TPE-PME s’attendent à une activité encore peu dynamique en 2026. 
Les perspectives s’assombrissent nettement dans le tourisme (l’indicateur chute de 14 points) et dans la construction, même si les TPE-PME de ce secteur sont un peu moins pessimistes.
Les TPE-PME de l’industrie et des services (autres que commerce, transport) sont les plus optimistes pour l’an prochain, même si leurs perspectives d’activité sont un peu moins bonnes qu’il y a un an. 
Dans  le commerce, l’indicateur prévisionnel se stabilise à +12, un niveau inférieur de 12 points à sa moyenne historique, témoignant de perspectives d’activité peu dynamiques en 2026.

 

L’indicateur prévisionnel reflue dans une ampleur similaire (de 3 à 4 points) quelle que soit la taille de l’entreprise. Cependant le degré de confiance quant à l’évolution des perspectives d’activité pour 2026 croit avec la taille de l’entreprise : les plus de 100 salariés sont plus confiantes que les autres (solde d’opinion à +32 contre +13 en moyenne pour l’ensemble des TPE-PME), mais restent moins confiantes que par le passé.

Les perspectives d’activité pour 2026 se dégradent un peu plus du côté des exportatrices, réalisant plus de 25% de leur activité à l’international (-4 points sur un an) que chez leurs homologues non-exportatrices (-2 points). Les exportatrices sont néanmoins moins optimistes que par le passé.

 

♦ En termes de recrutement : elles sont 11% de plus à prévoir une augmentation de leurs effectifs en 2026 plutôt qu’une baisse.
Les perspectives d’embauches pour 2026 se détériorent quelle que soit la taille. L’indicateur diminue de 3 points et de 4 points respectivement pour les moins de 10 salariés et les 10 à 19 salariés, tandis qu’il se replie de 8 à 10 points chez les plus de 20 salariés. Les embauches resteraient néanmoins plus dynamiques chez ces dernières (solde d’opinion compris entre +13 et +17) que chez les TPE (+3), 

Les embauches ralentiraient davantage chez les TPE-PME exportatrices, que chez les non-exportatrices ; il en est de même pour les innovantes vs les non-innovantes.

 

Les embauches seraient peu dynamiques dans le tourisme, où elles ne sont plus que 1% de plus à anticiper une hausse de leurs effectifs qu’une baisse. Les embauches ralentiraient dans l’industrie, les services et le commerce. Toutefois, à l’instar des perspectives d’activités, celles de l’industrie et des services sont les plus favorables. Les perspectives sont un peu mieux orientées vers celles de la construction.

⇒ La conjoncture continue de se dégrader sur l’ensemble du territoire.

– 2 régions se distinguent néanmoins :  en Normandie d’une part, où les perspectives d’activité pour cette année seraient moins bien orientées qu’il y a un an, mais plus favorables qu’ailleurs dans les autres régions et d’autre part dans les Hauts-de-France où les perspectives sont les plus dégradées ; les perspectives en Bretagne sont également dégradées.

 

– Les perspectives d’embauches en 2025 se détériorent dans l’ensemble des régions, en particulier dans les Hauts-de-France. 

 

– L’investissement serait moins bien orienté dans toutes les régions. En outre, les montants investis sont attendus en reflux, en particulier dans le Grand-Est et en Occitanie, en Normandie, dans le Centre Val de Loire et en Nouvelle-Aquitaine. 

 

Pour en savoir davantage : https://presse.bpifrance.fr/bpifrance-le-lab-presente-la-81eme-enquete-de-conjoncture-aupres-des-tpe-pme-des-dirigeants-de-tpe-pme-un-peu-plus-optimistes-quil-y-a-6-mois-mais-encore-beaucoup-dattentisme-en-particulier-sur-linve