Si les TPE connaissent des retards de paiement en hausse, ils sont toujours inférieurs aux retards des grandes entreprises.
♦ Les délais légaux de paiement.
En 2023, les délais fournisseurs sont restés stables, à 50,4 jours pour les entreprises Françaises et ceux des délais clients à 42,7 jours.
Malgré ce coup d’arrêt, la proportion d’entreprises respectant les délais légaux de paiement continue de progresser : plus de 2 PME sur 3 règlent leurs fournisseurs avant les 60 jours prévus par la loi, et plus de 4 microentreprises sur 5 font de même. Toutefois, près de 30% des entreprises (hors microentreprises) continuent de payer ou d’être payées au-delà de ce délai légal.
La situation reste plus contrastée pour les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Si l’on constate des progrès sensibles, seules 50% des grandes entreprises paient aujourd’hui sans retard. Le respect des délais légaux par leurs clients reste plus fréquent, illustrant un déséquilibre persistant dans la chaîne des paiements.
En l’absence de ces retards, les PME auraient bénéficié de 15Md€ de trésorerie supplémentaire en 2024. Cette redistribution potentielle souligne le défi économique majeur que constitue le respect des délais de paiement pour le tissu entrepreneurial français.
♦ Les retards de paiement.
– Au-delà de ces délais légaux, Les retards de paiement se dégradent de manière significative en France et repassent au-dessus de la moyenne européenne, avec un retard moyen de 13,6 jours au 4éme trimestre. Alors que plusieurs de nos voisins, à l’instar des Pays-Bas ou de l’Allemagne, affichent des niveaux nettement inférieurs, la France recule dans le classement européen.
– Cette dégradation touche particulièrement les plus petites entreprises : les entreprises de 3 à 49 salariés paient entre 12,3 et 12,5 jours de plus, alors que les moins de 3 salariés le font après 15 jours. Toutefois, les plus grandes entreprises demeurent les moins bons payeurs avec 18 jours dans les organisations de plus de 1 000 salariés.
En outre, la part des grands retards (supérieurs à 30 jours) continue de croître, touchant aujourd’hui plus de 9% des entreprises françaises.
– Et par secteur d’activité :
– La construction a plutôt bien résisté, avec un retard de paiement qui se stabilise autour de 11,5 jours, alors que l’industrie demeure à un niveau raisonnable, proche de 11 jours.
– La situation se dégrade dans le commerce, avec un retard moyen qui augmente de 1,5 journée, dépassant nettement 12 jours en fin d’année.
– Tous les autres secteurs sont très au-dessus de la moyenne globale. Les retards dans les services aux particuliers atteignent 16 jours. Le secteur des transports dépasse 16 jours, quand les services aux entreprises accusent une dégradation très rapide de 3 jours supplémentaires, pour terminer à 17,3 jours. C’est encore plus sévère dans les activités d’informatique et communication, pour lesquelles les délais ont progressé de 4 jours en un an, à désormais près de 19 jours.
♦ Une nouvelle amélioration des délais de paiement de l’État, avec un délai moyen de paiement de 14,2 jours en 2024 et 89% de paiement sous les 30 jours. Les délais s’améliorent aussi dans les collectivités territoriales passant de 20,9 jours en 2023 à 19,7 jours en 2024 ; les délais de paiement tendent à s’allonger avec la taille de la collectivité.
Ils se dégradent néanmoins dans les établissements publics de santé où le délai de paiement moyen s’élève désormais à 63,4 jours, au-delà du délai réglementaire, reflétant des difficultés aussi bien conjoncturelles que structurelles.
♦ Selon les régions : l’Île-de-France affiche le niveau moyen de retard le plus élevé (18 jours) puis Paca (13,6 jours), suivie de la Corse (13,5 jours). Les autres régions métropolitaines enregistrent des retards moyens de 13 jours ou inférieurs à 13 jours.
Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/rapport-de-lobservatoire-des-delais-de-paiement-2024